L'HISTOIRE SECRETE DES JESUITES


LE CYCLE INFERNAL

6. LES CAMPS DE LA MORT ET LA CROISADE ANTI-SEMITE

A quel point les catholiques étaient les maîtres dans l'Allemagne nazie, on ne tarda pas à s'en. apercevoir - et aussi avec quelle rigueur y étaient appliqués certains « hauts principes de la papauté ».

Les libéraux et les Israélites eurent tout loisir de se convaincre que ces principes, comme le proclament d'ailleurs les voix les plus orthodoxes, ne sont nullement périmés. A Auschwitz, Dachau, Belsen, Büchenwald, et autres camps de la mort, lente ou rapide, fut largement « traduit en pratique » le droit que s'arroge l'Eglise romaine d'exterminer ceux qui la gênent.

On vit s'appliquer assidûment à cette oeuvre pie la Gestapo d'Himmler, « notre Ignace de Loyola » - cette organisation toute puissante, à laquelle l'Allemagne tant civile que militaire, dut se soumettre « perinde ac cadaver».

Le Vatican, il va sans dire, entend bien se laver les mains de ces horreurs. Recevant le Docteur Nerin F. Gun, journaliste suisse et ancien déporté, qui s'étonnait que le pape ne fût pas intervenu, au moins par des secours en faveur de tant de malheureux, Sa Sainteté Pie XII avait le front de répondre :

« Nous savions que, pour des raisons politiques, de violentes persécutions avaient lieu en Allemagne, mais Nous ne fûmes jamais informé sur le caractère inhumain de la répression nazie. » (124)

Et cela, alors que le speaker de la Radio vaticane, le R.P. Mistiaen, a déclaré qu'il recevait des « documents écrasants » sur les cruautés des nazis ». (125)

Sans doute, le Saint-Père n'était-il pas mieux informé sur ce qui se passait dans les camps de concentration oustachis, malgré la présence à Zagreb de son propre légat.

Une fois, cependant, on put voir le Saint-Siège s'intéresser au sort de certains déportés. Il s'agissait de 528 missionnaires protestants, survivants de tous ceux que les Japonais avaient fait prisonniers dans les îles du Pacifique et internés dans des camps de concentration aux Philippines. M. André Ribard, dans son excellent livre, « 1960 et le secret du Vatican », révèle ce que fut l'intervention pontificale à l'égard de ces malheureux.

« Le texte en figure sous le numéro 1591, daté de Tokio le 6 avril 1943, dans un rapport du Département des Affaires religieuses pour les territoires occupés, dont j'extrais le passage suivant : il exprimait le désir de I'Eglise romaine de voir les Japonais poursuivre leur politique et empêcher certains propagateurs religieux de l'erreur, de retrouver une liberté à laquelle ils n'ont aucun titre. » (126)

Du point de vue « chrétien », cette démarche charitable se passe de tout commentaire, mais n'est-elle pas significative du seul point de vue politique ? En Slovaquie - on s'en souvient - Mgr Tiso, le gauleiter jésuite, avait toute licence, lui aussi, de persécuter les «frères séparés», bien que l'Allemagne, dont son Etat était le satellite, fût en majorité protestante. Cela en dit long sur l'influence de l'Eglise romaine dans le Reich hitlérien !

Nous avons vu, également, la part prise par les représentants de cette Eglise en Croatie, dans l'extermination des orthodoxes.

Quant à la croisade anti-juive, chef-d'oeuvre de la Gestapo, il peut paraître superflu de revenir sur le rôle qu'y joua Rome, après avoir relaté les exploits de Mgr Tiso, le premier fournisseur des chambres à gaz et des fours crématoires d'Auschwitz. Ajoutons pourtant à ce dossier quelques documents caractéristiques.

Voici d'abord une lettre de M. Léon Bérard, ambassadeur du gouvernement de Vichy auprès du Saint-Siège :

Monsieur le Maréchal Pétain,

« Par votre lettre du 7 août 1941, vous m'avez fait l'honneur de me demander certains renseignements touchant les questions et les difficultés que pouvaient soulever, du point de vue catholique romain, les mesures que votre gouvernement a prises à l'égard des Juifs. J'ai l'honneur de vous adresser une première réponse où je constatais que jamais il ne m'avait été rien dit au Vatican qui supposât, de la part du Saint-Siège, une critique ou une désapprobation des actes législatifs ou réglementaires dont il S'agit... » (127)

La revue « L'Arche », rappelant cette lettre dans un article intitulé « Les Silences de Pie XII », fait état d'un rapport postérieur et complémentaire de M. Léon Bérard, adressé à Vichy le 2 septembre 1941 :

« Y a-t-il contradiction entre le Statut des Juifs et la doctrine catholique ? Une seule, et Léon Bérard le signale respectueusement au chef de l'Etat. Elle tient à ce que la loi du 2 juin 1941 définit le Juif par référence à la notion de race... L'Eglise (écrit l'ambassadeur de Vichy) n'a jamais professé que les mêmes droits devaient être accordés ou reconnus à tous les citoyens... Comme quelqu'un d'autorisé me l'a dit au Vatican, il ne vous sera intenté nulle querelle pour le Statut des Juifs. » (128)

Voilà, « traduite dans la pratique », la terrible encyclique « Mit brennender Sorge » contre le racisme, dont les apologistes se gargarisent à l'envi :

Mais il y a mieux, toujours « dans la pratique ». On lit plus loin, dans l'ouvrage de M. Léon Poliakov:

« La proposition d'une démarche commune, formulée par l'Eglise protestante de France lors des rafles (la chasse aux Juifs) de l'été 1942, fut repoussée par les dignitaires de l'Eglise catholique » (129).

Bien des Parisiens se souviennent encore de ces rafles, à l'issue desquelles les enfants juifs, arrachés à leurs mères, étaient expédiés par convois spéciaux vers les crématoires d'Auschwitz. Ces déportations d'enfants sont confirmées, entre autres pièces officielles, par une note de service du SS Haupsturmführer Danneker, en date du 21 juillet 1942.

L'affreuse insensibilité de l'Eglise romaine - et, en premier lieu, de son chef - inspirait, naguère encore, ces lignes vengeresses à la revue « L'Arche » précitée: « Pendant cinq ans le nazisme put commettre l'outrage, la profanation, le blasphème, le crime. Pendant cinq ans il put massacrer six millions de Juifs. Parmi ces six millions, il y avait 1.800.000 enfants. Qui donc, mais qui donc avait dit un jour : Laissez venir à moi les petits enfants? Qui donc ? Laissez-les venir à moi, afin que je les égorge. Au pape militant avait succédé un pape diplomate. »

Du Paris occupé, veut-on passer à Rome, occupée aussi par les Allemands après la défaite italienne ? Voici un message adressé à von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères nazi :

« Ambassade allemande auprès du Saint-Siège Rome, le 28 octobre 1943.

« Bien que pressé de toutes parts, le pape ne s'est laissé entraîner à aucune réprobation démonstrative de la déportation des Juifs de Rome. Encore qu'il doive s'attendre à ce que cette attitude lui soit reprochée par nos ennemis et qu'elle soit exploitée par les milieux protestants des pays anglo-saxons dans leur propagande contre le catholicisme, il a également tout fait dans cette question délicate pour ne pas mettre à l'épreuve les relations avec le gouvernement allemand... »

Signé : Ernst von Weiszaeker (130).

C'est de ce baron von Weiszaeker - poursuivi comme criminel de guerre « pour avoir préparé des listes d'extermination » - que « Le Monde » du 27 juillet 1947, relatant sa carrière, écrivait :

« Sentant venir la défaite allemande, il s'était fait nommer au Vatican et en avait profité pour travailler en contact étroit avec la Gestapo. »

Quant à ceux de nos lecteurs dont la religion serait encore insuffisamment éclairée, qu'ils veuillent bien prendre connaissance d'une autre pièce officielle allemande, faisant état des dispositions du Vatican - et de la Compagnie des Jésuites - à l'égard des Juifs, dès avant la guerre.

« Il n'est pas sans intérêt pour caractériser l'évolution des Etats-Unis dans le domaine de l'antisémitisme, de savoir que les auditeurs du « prêtre de la radio », le Père (jésuite) Coughlin, bien connu pour son antisémitisme, dépassent 20 millions. » (131)

L'antisémitisme militant des Jésuites aux Etats-Unis, comme partout ailleurs, ne saurait surprendre de la part de ces ultramontains, puisqu'il est dans le droit fil de la « doctrine ». Ecoutons à ce sujet M. Daniel Rops, de l'Académie française, auteur spécialisé dans la littérature pieuse et qui ne publie que sous « l'Imprimatur » . On lit dans un de ses ouvrages les plus connus, « Jésus en son temps », paru en 1944, sous l'occupation allemande :

« Au long des siècles, sur toutes terres où s'est dispersée la race juive, le sang retombe et éternellement, le cri de meurtre poussé au prétoire de Pilate couvre un cri de détresse mille fois répété. Le visage d'Israël persécuté emplit l'Histoire, mais il ne peut faire oublier cet autre visage sali de sang et de crachats, et dont la foule juive, elle, n'a pas eu pitié. Il n'appartenait pas à Israël, sans doute, de ne pas tuer son Dieu après l'avoir méconnu, et, comme le sang appelle mystérieusement le sang, il n'appartient peut-être pas davantage à la charité chrétienne de faire que l'horreur du pogrom ne compense, dans l'équilibre secret des volontés divines, l'insoutenable horreur de la Crucifixion. » (132)

Que cela est bien dit ! En somme, de cette prose évangélique il ressort clairement ceci, en langage vulgaire : Si les Juifs passent aujourd'hui par millions dans les chambres à gaz et les fours crématoires d'Auschwitz, de Dachau et d'ailleurs, il n'y a pas lieu de crier au scandale Ils l'ont bien mérité. On ne le leur envoie pas dire. Leur malheur est l'effet des « volontés divines », et « la charité chrétienne » s'égarerait en s'exerçant à leur profit.

L'éminent professeur M. Jules Isaac, président de l'Amitié judéo-chrétienne, citant ce passage, s'écrie :

« Phrases redoutables, phrases impies, elles-mêmes d'une insoutenable horreur », que vient aggraver encore une note où il est dit : « Parmi les Juifs actuels..., un certain nombre... essaient de rejeter de leurs épaules le poids de cette lourde responsabilité.... Sentiments honorables, mais on ne va pas en sens inverse de l'Histoire... et le poids terrible dont (la mort de Jésus) pèse sur le front d'Israël n'est pas de ceux qu'il appartient à l'homme de rejeter. » (133)

M. Jules Isaac signale dans une note que les phrases incriminées ont été modifiées par l'éditeur « dans les plus récentes éditions» de ce livre édifiant - c'est-à-dire après la libération. Chaque chose « en son temps les crématoires étaient passés de mode.

Ainsi, de l'affirmation doctrinale des hauts principes de la papauté, jusqu'à leur traduction en pratique par Himmler, « notre Ignace de Loyola », la boucle est bien bouclée - et, ajouterons-nous l'antisémitisme quasi démentiel dit Führer y perd beaucoup de son mystère.

Mais - pour revenir sur ce sujet - n'est-ce pas la figure de ce déroutant personnage qui se trouve éclairée d'autant ?

Que n'a-t-on pas imaginé, avant la guerre, pour tenter d'expliquer l'évidente disproportion entre l'homme et l'ampleur de son rôle ! Il y avait là un trou, un vide logique, parfaitement senti par l'opinion. Pour le combler, des légendes couraient, qui ne furent pas toujours lancées, apparemment, sans un secret dessein de diversion. On évoqua les sciences occultes : des mages orientaux, des astrologues, assurait-on, inspiraient le somnambulique ermite de Berchtesgaden. Et le choix. comme insigne du parti nazi, de la croix gammée, ou svastika, originaire de l'Inde, semblait corroborer la thèse.

M. Maxime Mourin a fait justice de cette dernière assertion :

« Adolf Hitler avait fréquenté l'école de Lambach, servi comme enfant de choeur dans l'abbaye du même nom. Il y découvrit la croix gammée, signe héraldique du Père Hagen, administrateur de l'abbaye. »(134)

De même n'est-il pas besoin de recourir aux ésotérismes exotiques pour expliquer les « inspirations » du Führer. S'il ne paraît guère douteux que ce « fils de l'Eglise catholique », comme le désignait Franco, a subi l'impulsion de mystérieux meneurs de jeu, on peut assurer de ceux-ci qu'ils n'avaient rien à démêler avec les magies orientales.

Les enfers terrestres qui dévorèrent 25 millions de victimes portent une autre marque, assez reconnaissable : celle de gens qui se sont longuement et minutieusement représenté par la pensée le modèle du genre, comme il leur est prescrit de le faire, dans les « Exercices Spirituels ».

7. LES JESUITES ET LE COLLEGIUM RUSSICUM

Parmi les causes profondes qui déterminèrent le Vatican à faire éclater la première guerre mondiale, en excitant l'empereur d'Autriche François-Joseph à « châtier les Serbes », on a vu que la principale fut de porter un coup décisif à l'Eglise orthodoxe, cette rivale séculairement détestée.

A travers la petite nation serbe, c'était la Russie qu'on visait, la traditionnelle protectrice des orthodoxes balkaniques et orientaux.

Ainsi que l'écrit M. Pierre Dominique

« Pour Rome, l'affaire prenait une importance presque religieuse ; un succès de la monarchie apostolique sur le tsarisme pouvait être considéré comme

« une victoire de Rome sur le schisme d'Orient. » (135) Dès lors, on se souciait fort peu, à la Curie romaine, qu'une telle victoire ne pût être acquise qu'au prix d'un holocauste gigantesque. On en acceptait alertement le risque, ou, pour mieux dire, la certitude, étant donné l'inévitable jeu des alliances. Poussé par son Secrétaire d'Etat, le Jésuite Merry del Val, Pie X s'en cachait si peu, pour son compte, que le chargé d'affaires de Bavière pouvait écrire à son gouvernement, à la veille du conflit : « Il (le pape) n'a pas grande estime des armées de la Russie et de la France en cas de guerre contre l'Allemagne ». (136)

Cet affreux calcul se révéla faux à l'usage. La première guerre mondiale, qui ravagea le nord de la France et fit quelques millions de morts, loin de combler les ambitions de Rome, aboutit au démembrement de l'Autriche-Hongrie, privant ainsi le Vatican de son principal fief en Europe et libérant les Slaves, incorporés à la double monarchie, du joug apostolique de Vienne.

La révolution russe, par surcroît, soustrayait à l'influence du Saint-Siège les catholiques romains, pour la plupart d'origine polonaise, qui vivent dans l'ancien empire des tsars.

L'échec était complet. Mais l'Eglise romaine « patiens quia aeterna » allait reprendre sur nouveaux frais sa politique du « Drang nach Osten », la poussée vers l'Orient, qui s'allia toujours si bien avec les ambitions pangermanistes.

De là, comme nous l'avons rappelé, la promotion des dictateurs et la deuxième guerre mondiale, avec son cortège d'horreurs, dont le « nettoyage » du Wartheland, en Pologne, et la « catholicisation forcée » de la Croatie ont fourni des exemples particulièrement atroces.

Mais qu'importaient les 25 millions de victimes des camps de concentration, les 32 millions de soldats tués sur les champs de bataille, les 29 millions de blessés et de mutilés, chiffres retentis par l'O.N.U. (137) et qui constituent le bilan de l'immense carnage ! Cette fois, la Curie romaine se crut bien parvenue à ses fins. On pouvait lire alors dans le « Basler Nachrichten », de Bâle :

« Une des questions que pose l'action allemande en Russie et qui intéresse au plus haut degré le Vatican, c'est celle de l'évangélisation de la Russie. » (138)

Et encore, dans un ouvrage consacré à la glorification de Pie XII :

« Le Vatican conclut avec Berlin un accord autorisant les missionnaires catholiques du Russicum à se rendre dans les territoires occupés, et mettant les territoires baltes dans la compétence de la nonciature de Berlin. » (139)

La « catholicisation » allait donc enfin se donner libre cours en Russie sous l'égide de la Wehrmacht et des SS, comme elle se poursuivait en Croatie grâce aux bandes de Paveliteh, mais sur une échelle infiniment plus vaste. C'était bien le triomphe pour Rome !

Aussi, qu'elle déconvenue quand l'avance hitlérienne se fut brisée devant Moscou et quand von Paulus et son armée se trouvèrent encerclés dans Stalingrad ! C'était alors Noël, le Noël de 1942, et il faut relire le Message - ou, pour mieux dire, le vibrant appel aux armes - que le Saint-Père adressait aux nations « chrétiennes » :

« L'heure n'est pas aux lamentations, mais aux actes. Saisis de l'enthousiasme des Croisades, que les meilleurs de la Chrétienté s'unissent au cri de : Dieu le veut ! prêts à servir et à se sacrifier comme les Croisés d'autrefois... »

« Nous vous exhortons et conjurons de comprendre intimement la gravité terrible des circonstances présentes... Quant à vous, volontaires qui participez à cette sainte Croisade des temps nouveaux, levez l'étendard, déclarez la guerre aux ténèbres d'un monde séparé de Dieu. » (140)

Ah, il ne s'agissait guère de « Pax Christi », en ce jour de la Nativité !

Comment reconnaître, dans cette apostrophe guerrière, la « stricte neutralité » que le Vatican se flatte d'observer en matière internationale ? Apostrophe d'autant plus choquante que les Russes étaient bel et bien les alliés de l'Angleterre, de l'Amérique et de la France Libre. Comment ne pas sourire, quand les thuriféraires de Pie XII contestent véhémentement que la guerre d'Hitler fût une vraie « croisade », alors que le mot lui-même figure dans le Message du Saint-Père ?

Les « volontaires » que le pape appelait à se lever en masse, c'étaient ceux de la Division Azul, ceux de la L.V.F., dont le cardinal Baudrillart, à Paris, s'instituait le recruteur.

« La guerre d'Hitler est une noble entreprise polir « la défense de la culture européenne », s'écriait-il, le .30 juillet 1941.

Remarquons qu'en revanche la défense de cette culture n'intéresse plus du tout le Vatican, lorsqu'il travaille à soulever contre la France les peuples africains. On entend alors Pie XII préciser : « L'Eglise catholique ne s'identifie aucunement avec la culture occidentale » (141et141 bis).

Mais on n'en finirait pas de relever les impostures, les grossières contradictions chez ceux qui accusent Satan d'être « le père du mensonge ».

La défaite essuyée en Russie par les hitlériens, « ces nobles défenseurs de la culture européenne », entraînait, du même coup, celle des Jésuites convertisseurs. Devant pareil désastre on peut se demander ce que faisait alors sainte Thérèse. Pie XI l'avait cependant proclamée « patronne de la malheureuse Russie », et le chanoine Coubé la représentait se dressant « souriante mais terrible comme une armée rangée en bataille, contre le colosse bolcheviste. » (142)

La pauvre sacrifiée du Carmel de Lisieux - que l'Eglise met, si nous osons dire, à toutes les sauces - avait-elle succombé à la nouvelle et gigantesque tâche que lui assignait le Saint-Père ? Ce ne serait pas surprenant.

Mais, à défaut de la petite sainte, il y avait la Reine des Cieux en personne, laquelle s'était engagée sous , conditions, dès 1917, à ramener la Moscovie schismatique au bercail de l'Eglise romaine. Lisons à ce sujet « La Croix »

« On peut justement rappeler ici que la Vierge de Fatima avait elle-même promis cette conversion des Russes, si tous les chrétiens pratiquaient sincèrement et avec joie tous les commandements de la loi évangélique. » (143)

Précisons que, selon les Pères jésuites, grands spécialistes en matière miraculeuse, la céleste Médiatrice recommandait comme particulièrement efficace la récitation quotidienne du chapelet.

Cette promesse de la Vierge avait même été scellée par certaine « danse du Soleil », prodige renouvelé d'ailleurs en 1951, dans les jardins du Vatican à la seule intention de Sa Sainteté Pie XII.

Cependant, les Russes entrèrent à Berlin, malgré la croisade prêchée par le pape - et, jusqu'ici, les compatriotes de M. Krouchtchev n'ont montré aucun empressement, que l'on sache, à se présenter en chemise et la corde au cou devant les portes de Saint-Pierre.

Qu'est-ce à dire ? Les chrétiens n'auraient-ils pas égrené assez de chapelets ? Le Ciel n'aurait-il pas son compte de dizaines ?

On serait tenté de croire à cette insuffisance s'il n'y avait certain détail, assez scabreux, dans la merveilleuse histoire de Fatima. En effet, la promesse de la conversion de la Russie, sensément faite en 1917 à la voyante Lucia, ne fut « révélée » par celle-ci, devenue nonne, qu'en 1941, et rendue publique en octobre 1942 par le cardinal Schuster, furieux partisan de l'Axe Rome-Berlin, sur la demande, disons l'ordre, de Pie XII - de ce même Pie XII qui allait lancer, trois mois plus tard, l'appel à la Croisade que l'on sait.

Voilà qui est fort « éclairant ». Un des apologistes de Fatima reconnaît que, de ce fait, la chose « perd évidemment un peu de sa valeur prophétique... (144). C'est le moins que l'on puisse dire. Et certain chanoine, grand spécialiste du « miracle portugais », nous confie : «Je dois avouer que moi-même, alors, j'éprouvai une réelle répugnance à ajouter à mes premières éditions le texte révélé au public par S. Em. le cardinal Schuster... » (145)

Comme on comprend le bon chanoine 1

Ainsi, la Sainte Vierge aurait confié, en 1917, à la bergerette Lucia : » Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira... », tout en lui recommandant de garder pour elle ce « secret ». Comment, dans ces conditions, les chrétiens auraient-ils pu connaître ces « demandes », et y satisfaire ?

Passons... « Credibile quia ineptum ».

En somme, il semble que, de 1917 à 1942, la « malheureuse Russie » n'avait pas besoin de prières, et que ce besoin ne se révéla, fort pressant, qu'après l'échec nazi devant Moscou et l'encerclement de von Paulus dans Stalingrad.

Du moins, c'est la conclusion qui s'impose devant cette révélation à retardement. Le merveilleux - nous l'avons déjà dit ailleurs - est un puissant ressort. Encore faut-il le manier avec quelque prudence.

Au lendemain de Montoire, le général des Jésuites Halke von Ledochowski parlait déjà orgueilleusement du chapitre général que la Compagnie devait tenir à Rome après la capitulation de l'Angleterre, et qui revêtirait une importance et un éclat sans égal dans toute son histoire.

Mais le Ciel, nonobstant sainte Thérèse et la Dame de Fatima, en avait décidé autrement. Il y eut le raidissement de la Grande-Bretagne, l'entrée en guerre des Etats-Unis (malgré les efforts du Père jésuite Coughlin). enfin le débarquement des Alliés en Afrique du Nord et les défaites hitlériennes dans la campagne de Russie. Pour Ledochowski, c'était l'effondrement de son grand rêve. Wehrmacht, SS « nettoyeurs » et Jésuites convertisseurs battaient en retraite d'un même pas. La santé du général ne résista pas à ce désastre. Il en mourut.

Voyons cependant ce qu'est ce « Russicum », que Pie XI et von Ledochowski ajoutèrent, en 1929, à l'ensemble organique romain, déjà si riche et si varié.

« Par la Constitution apostolique « Quam Curam ». Pie XI donnait naissance à ce séminaire russe de Rome où seraient formés de jeunes apôtres de toutes nationalités « à condition qu'ils adoptent avant tout le rite bysantin-slave et qu'ils soient fortement décidés à se donner entièrement à l'oeuvre du retour de la Russie au bercail du Christ. » (146)

C'est vers ce même but que convergent les efforts du Collège pontifical russe, alias « Russicum », de l'Institut pontifical oriental et du Collège romain - tous trois -, d'ailleurs, administrés par la Compagnie de Jésus.

Au « collège romain » - 45, Piazza del Gesù - est le noviciat des Jésuites, et, parmi les novices, certains portent le nom de « Russipètes », étant destinés à « petere Russiam », c'est-à-dire à aller en Russie.

L'orthodoxisme, on le voit, n'a qu'à se bien tenir devant tant de vaillants champions acharnés à sa perte. Il est vrai que l'« Homme nouveau », précité, affirme :

« Certes, tous ces prêtres sont destinés à se rendre en U.R.S.S. Mais il n'est pas question, pour l'instant, de réaliser ce projet. » (147)

Voire ! La presse soviétique appelle ces apôtres - selon ce même journal - « les parachutistes du Vatican ». Et ce nom ne leur conviendrait pas trop mal, à en croire le témoignage de certaine personne professionnellement bien informée à ce sujet.

Il s'agit en effet ni plus ni moins du Père jésuite Alighiero Tondi, professeur à l'Université pontificale grégorienne, lequel a répudié Ignace de Loyola et les « Exercices spirituels », et renoncé, non sans quelque fracas, à la célèbre Compagnie, à ses pompes et à ses oeuvres.

On Peut lire, entre autres déclarations, dans une interview qu'il a accordée à un journal italien

« L'activité du Collegium Russicum et des organisations qui y sont liées est multiple. Par exemple, en liaison avec des fascistes italiens et les résidus allemands du nazisme, les Jésuites s'y occupent, sur l'ordre de l'autorité ecclésiastique, d'organiser et de coordonner les différents groupes anti-russes. Le but final est de se préparer à renverser un jour les gouvernements de l'Est. Le financement provient des organisations ecclésiastiques dirigeantes.

« Voilà les besognes auxquelles se consacrent les dirigeants du clergé. Ce sont les mêmes qui pour un peu déchireraient de désespoir leur soutane quand on les accuse de faire de la politique et de pousser les évêques et les prêtres de l'Est à conspirer contre leurs gouvernements.

« Parlant avec le jésuite Andréi Ouroussof, je lui disais que c'était une honte de soutenir dans « l'Osservatore Romano », organe officiel du Vatican, et dans des publications ecclésiastiques que les espions découverts étaient des « martyrs de la foi ». Ouroussof éclata de rire.

« - Que voudriez vous écrire, vous, mon Père ? me demanda-t-il. Voudriez-vous déclarer que ce sont des espions ou quelque chose de pire ? Aujourd'hui la politique du Vatican a besoin de martyrs. Mais maintenant c'est difficile de trouver des martyrs. Alors, on les fabrique.

- Mais, observai-je, c'est un jeu malhonnête

Il secoua la tête ironiquement.

- Vous êtes ingénu, mon Père. Avec le travail que vous faites, vous devriez savoir mieux que personne que les dirigeants de l'Eglise se sont toujours inspirés des mêmes règles.

- Et Jésus-Christ demandai-je ?

Il rit : « Il ne faut pas penser à Jésus Christ, dit-il. Si nous pensions à lui, il faudrait finir sur la croix. Et aujourd'hui le temps est venu de mettre les autres sur la croix et non pas d'y monter nous-mêmes. » (148)

Ainsi que le dit si bien le Jésuite Ouroussof, la politique du Vatican a besoin de martyrs, volontaires ou non. Elle en a » fabriqué » par millions au cours de deux guerres mondiales.

8. LE PAPE JEAN XXIII JETTE LE MASQUE

De toutes les fictions solidement accréditées en ce bas monde, l'esprit de paix et de concorde attribué au Saint-Siège est peut-être la plus difficile à déraciner - tant cet esprit semble inhérent à la nature même du Magistère apostolique.

En dépit des leçons de l'Histoire, mal connues ou trop vite oubliées, celui qui se dit le Vicaire de Dieu apparait encore à beaucoup comme devant nécessairement incarner l'idéal d'amour et de fraternité prêché par l'Evangile. La logique, aussi bien que le sentiment, ne le veut-elle pas ainsi ?

Sans doute, les occasions ne manquent pas de constater qu'il faut beaucoup rabattre, dans la pratique, de ce préjugé favorable - et nous croyons l'avoir suffisamment montré. Mais l'Eglise est prudente - comme elle le rappelle volontiers - il est rare qu'elle n'enveloppe pas son action réelle des précautions indispensables pour ménager tant bien que mal les apparences. « Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée », dit le proverbe. Mais mieux vaut encore posséder l'une et l'autre - voire l'une par l'autre. C'est là une maxime dont le Vatican - colossalement riche - ne manque pas de s'inspirer. L'âpre politique de domination qu'il poursuit se revêt toujours de prétextes « spirituels » et hautement humanitaires, proclamés « urbi et orbi » par une intense propagande, telle que la permet une ceinture bien dorée - et la « bonne renommée » ainsi préservée maintient l'afflux de l'or vers la dite ceinture.

Le Vatican ne s'écarte guère de cette ligne de conduite, et lors même que sa prise de position dans les affaires internationales se révèle clairement par l'attitude de sa hiérarchie, il ne laisse pas d'entretenir la légende de sa haute impartialité au moyen de ces textes aussi solennels qu'ambigus que sont les encycliques et autres documents Pontificaux. De nos jours, l'époque hitlérienne a multiplié les exemples de cette sorte. Du reste, pourrait-il en être autrement d'un Magistère qui se prétend à la fois transcendant et universel ?

Bien rares sont les cas où l'on a vu tomber ce masque. Pour que le monde assiste à ce spectacle peu banal, il ne faut rien de moins qu'une conjoncture où le Saint-Siège estime engagés ses intérêts vitaux. Alors seulement, il renonce à toute équivoque, et jette ouvertement sur un des plateaux de la balance tout le crédit dont il dispose.

C'est ce qu'on a pu voir le 7 janvier 1960, à Rome, à propos de la conférence « au sommet » qui devait réunir les chefs de gouvernements de l'Est et de l'Ouest, pour tenter de fixer les conditions d'une coexistence vraiment pacifique entre les tenants de deux idéologies opposées.

A vrai dire, la position du Vatican devant un tel projet n'avait rien de douteux. Aux Etats-Unis, le cardinal Spellman l'avait suffisamment montré en engageant les catholiques à manifester leur hostilité à M. Krouchtchev, lors du voyage où il était l'hôte du président américain. D'autre part, sans se prononcer nettement, S.S. Jean XXIII avait marqué peu d'enthousiasme pour la « détente » dans son message de Noël. L' « espoir » qu'il exprimait de voir la paix s'instaurer sur la terre, voeu obligé des documents de cette sorte, apparaissait bien pâle, assorti qu'il était de maints appels à la prudence à l'adresse des gouvernants occidentaux. Mais enfin, jusque là, le Saint-Siège sauvait la face.

Que se passa-t-il en moins de deux semaines ? Un autre « espoir » longuement caressé - celui de voir échouer le premier - se révéla-t-il vain ? La décision du président de la République italienne, M. Gronchi, de se rendre à Moscou suffit-elle à faire déborder le vase des amertumes vaticanes ?

Quoi qu'il en fût, le 7 janvier l'orage éclatait brusquement - et les foudres ecclésiastiques s'abattaient avec une rare violence sur les hommes d'Etat, « chrétiens », coupables de vouloir en finir avec la guerre froide.

On lit dans « Le Monde » du 8 janvier:

« Le jour où le président de la République italienne devait s'envoler pour rendre une visite officielle, minutieusement négociée, aux dirigeants de Moscou, le cardinal Ottaviani, qui avait succédé au cardinal Pizzardo comme secrétaire de la congrégation du Saint-Office, c'est-à-dire comme chef du tribunal suprême de l'Eglise, a prononcé un discours stupéfiant à la basilique de Sainte-Marie-Majeure à l'occasion d'un office matinal propitiatoire pour « l'Eglise du Silence. Jamais peut-être un prince de l'Eglise, placé à la tête d'un des dicastères importants du Vatican, n'avait attaqué avec un tel acharnement les pouvoirs publics soviétiques, ni morigéné autant les pouvoirs publics occidentaux qui traitent avec eux. »

De ce discours furibond, de cette « philippique », « Le Monde » donnait des extraits substantiels qui justifiaient amplement le qualificatif de « stupéfiant » qu'il venait d'employer « Les temps de Tamerlan ont eu leur retour historique », affirmait le cardinal Ottaviani - et les dirigeants russes étaient qualifiés de « nouveaux antéchrists » qui « déportent, emprisonnent, massacrent, font en somme le désert ».

L'orateur s'indignait que personne ne soit plus « effaré de leur donner la main -», que, « au contraire, on engage une course pour savoir qui arrivera le premier à la leur serrer et à échanger avec eux de doux sourires ». Puis il rappelait que Pie XII s'était retiré à Castelgandolfo quand Hitler vint à Rome --- oubliant toutefois d'ajouter que ce même pontife n'en conclut pas moins avec le dit Hitler un Concordat fort avantageux pour l'Eglise

L'astronautique n'était pas épargnée dans cette violente diatribe : témoin la charge contre « l'homme nouveau... qui croit violer le Ciel par des prouesses spatiales et démontrer ainsi encore une fois que Dieu n'existe pas «.

Les « politiciens et hommes politiques » occidentaux, qui se montrent, d'après le cardinal, « comme abêtis par la terreur », se voyaient sévèrement morigénés - ainsi que tous les « chrétiens » qui « ne réagissent plus, ne bondissent plus... »

Enfin, venait cette conclusion virulente - et significative :

« Pouvons-nous nous considérer comme satisfaits d'une détente quelconque quand, en premier lieu, il n'y a pas de détente dans l'humanité sans le plus élémentaire sens de respect des consciences, de notre foi, du visage du Christ encore une fois couvert de crachats, couronné d'épines et giflé ? Et on peut tendre la main à qui fait cela ? »

Ces accents dramatiques ne sauraient nous faire oublier que le Vatican est fort mal venu à parler de « respect des consciences », lui qui les opprime sans la moindre vergogne, dans les pays où il domine, tels que l'Espagne franquiste où il persécute les protestants. En vérité, il y a une singulière impudence - de la part du secrétaire du Saint-Office, surtout ! - à exiger d'autrui ce « sens élémentaire », alors que I'Eglise romaine le répudie absolument.

L'encyclique « Quanta cura » et le « Syllabus » sont formels :

« Anathème à qui dira : chaque homme est libre d'embrasser ou de professer la religion qu'il aura réputée vraie d'après les lumières de sa raison. » (« Syllabus », article XV).

« ... Un délire : l'opinion que la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme. » (Encyclique « Quanta cura »).

A en juger par la façon dont il traite les « hérétiques », peut-on s'étonner que le Vatican condamne par principe tout essai d'accommodement des Etats « chrétiens » avec d'autres Etats qui professent officiellement l'athéisme ? « Non est pax impilis » - « Pas de paix pour les impies!»

Et le Père Jésuite Cavalli, après bien d'autres, proclame que cette « intransigeance » est pour l'Eglise Romaine « la plus impérative de ses lois ».

En contre-partie à cette explosion de fureur cardinale, citons un autre article du « Monde », paru dans ce même numéro du 9 janvier 1960:

« L'humanité approche d'une situation où l'annihilation réciproque devient une possibilité. Il n'est aucun fait dans le monde d'aujourd'hui qui égale celui-ci en importance... Il faut donc accomplir un effort incessant pour une juste paix ». Ainsi s'exprimait, hier jeudi, devant le Congrès des Etats-Unis, le président Eisenhower au moment même où le cardinal Ottaviani à Rome condamnait dans la coexistence un acquiescement au crime de Caïn. »

L'opposition ne peut être plus éclatante entre deux modes de pensée : l'humain et le théocratique - ni plus flagrant le danger mortel que fait courir au monde ce foyer de fanatisme aveugle qu'on appelle le Vatican. À son égoïsme « sacré », peu importent les circonstances, la nécessité urgente d'un accord international pour éviter la catastrophe qui menace l'humanité, sous la forme d'une extermination quasi totale.

Le secrétaire du Saint-Office - ce tribunal suprême au passé trop connu - ne saurait tenir compte de ces négligeables contingences. Les Russes vont-ils à la messe ? Tout est là. Et si le président Eisenhower ne le comprend pas, c'est qu'il est «comme abêti par la terreur», selon le bouillant «Porporato».

Par sa frénésie délirante, l'offensive oratoire du cardinal Ottaviani peut prêter à sourire autant qu'à s'indigner. Et beaucoup penseront que ce boutefeu persuadera difficilement les « chrétiens » de se laisser « atomiser» de bonne grâce. Mais qu'on y prenne garde ! Derrière ce porte-parole du Saint-Siège, il y a toute l'organisation pontificale et surtout cette armée secrète des Jésuites qui ne compte pas de simples soldats. Tous les membres de la fameuse Compagnie exercent leur action au sein des sphères dirigeantes, et cette action, sans vains éclats, peut être singulièrement efficace dans l'occurrence - c'est-à-dire très maléfique.

On a laissé entendre de divers côtés que la prise de position brutale du cardinal Ottaviani pourrait ne pas refléter exactement la pensée du Saint-Siège, mais seulement celle du clan dit « intégriste ». La presse catholique, en France tout au moins, s'est efforcée d'atténuer la portée de cette philippique - et « La Croix », notamment, n'en a donné qu'un court extrait d'où toute violence est bannie. Prudent opportunisme, mais qui ne peut donner le change.. Il n'est pas imaginable qu'une telle diatribe, d'une importance politique exceptionnelle, ait pu être lancée de la chaire de Sainte-Marie-Majeure par le secrétaire du Saint-Office, sans l'accord préalable du chef même de cette congrégation, de son « préfet » qui est le Souverain Pontife. Or celui-ci n'a pas désavoué son éloquent subordonné, que l'on sache. Le pape Jean XXIII ne pouvait lancer lui-même cette bombe, mais en se faisant suppléer par un des plus hauts dignitaires de la Curie, il a montré qu'il entendait marquer sa connivence -- de façon que nul n'en ignore

D'ailleurs, par une curieuse « coïncidence », un deuxième engin plus modeste - disons : une bombe de poche ou un pétard - explosait au même moment, sous la forme d'un article de l'« Osservatore Romano » condamnant une fois de plus le socialisme, même non marxiste, comme« opposé à la vérité chrétienne ». Toutefois, ceux qui professent cette « erreur » politique ne sont pas excommuniés « ipso facto » comme les communistes. L'espoir leur reste de ne pas aller en Enfer - mais gare au Purgatoire !

En manifestant aussi violemment son opposition à toute tentative de rapprochement entre l'Est et l'Ouest, le Vatican comptait-il obtenir quelque résultat positif ?

Espérait-il vraiment intimider les hommes d'Etat qui poursuivent cette politique de paix ? Ou, du moins, se flattait-il de provoquer chez ses fidèles un mouvement contraire à la détente ?

Si déraisonnable qu'un tel espoir puisse paraître, il n'est pas impossible qu'il ait hanté ces cerveaux cléricaux. Leur optique spéciale doit les porter à de pareilles illusions. Au surplus, ces augures ne peuvent avoir oublié certaine autre illusion dont ils ont longuement bercé ceux qui leur font confiance - non sans l'avoir eux-mêmes partagée apparemment. Nous voulons parler de cette « conversion de la Russie » que la Sainte Vierge en personne aurait annoncée à Fatima - dès 1917 - à la bergère Lucia, entrée depuis en religion, laquelle en a témoigné avec quelque retard, en 1942, dans les « cahiers » qu'elle a rédigés sur la demande de ses supérieurs.

On peut, certes, sourire de cette histoire abracadabrante, mais le fait est que le Vatican - sous le pontificat de Pie XII - l'a propagée dans le monde entier à grand renfort de discours, de prêches, de déclarations solennelles, d'un torrent de livres et de brochures, ainsi que de pérégrinations de la statue de cette nouvelle et très politique Notre-Dame à travers tous les continents - où les animaux eux-mêmes, nous disait-on, venaient lui rendre hommage. Cette propagande tintamarresque est encore bien présente à la mémoire des fidèles - avec des affirmations effarantes telles que celle-ci, parue dans « La Croix » le 1er novembre 1952 :

« Fatima est devenu un carrefour... C'est là, mieux qu'autour des tapis verts, que peut se jouer le destin des nations. »

Ses thuriféraires ne peuvent plus se réfugier dans « l'équivoque. L'alternative est parfaitement nette : détente ou guerre froide » - - Le Vatican choisit la guerre - et le fait clairement savoir.

Ce choix ne devrait étonner personne - si l'expérience du passé, même le plus récent, était de quelque poids - et, en fait, eût-il provoqué de la surprise chez certains, ce serait surtout, croyons-nous, pour avoir été proclamé tout de go, sans les « nuances » coutumières.

On s'explique mieux cette violence, cependant, si l'on songe à l'importance de l'enjeu pour le Magistère romain. Ce serait mal connaître le Vatican que de le supposer capable de renoncer à un espoir aussi vieux que le schisme d'Orient, celui de ramener les orthodoxes sous son obédience à la faveur d'une victoire militaire. Hitler a dû son ascension à cette espérance obstinée - sans que l'échec final de sa Croisade ait pour autant dessillé les yeux de la Curie romaine, quant à la folie d'une telle ambition.

Mais plus pressant encore est le désir de libérer en Pologne, en Hongrie en Tchécoslovaquie, cette fameuse « Eglise du Silence » qui n'est devenue telle, d'ailleurs, que par le tour - bien inattendu pour le Saint-Siège - que prit la Croisade nazie. « Qui trop embrasse mal étreint » : sage proverbe, dont ne s'inspireront jamais les fanatiques.

Pour reprendre sa marche vers l'Orient, son « Drang nach Osten » clérical et d'abord récupérer ses fiefs perdus, le Vatican compte toujours sur le « bras séculier » germanique, son principal champion européen, auquel il s'agit en premier lieu de redonner force et vigueur. A la tête de l'Allemagne fédérale - tronçon occidental du grand Reich - il avait placé un homme sûr, le chancelier Konrad Adenauer, camérier secret du pape -- et la ligne politique suivie par ce dernier pendant plus de quinze ans porte nettement la marque du Saint-Siège. Avec beaucoup de prudence d'abord, et une affectation opportune d'esprit « libéral », celui que ses compatriotes avaient surnommé « der alte Fuchs » - « le vieux renard » s'est attaché à réaliser le réarmement de son pays. Il va de soi que le réarmement « moral » de la population et de la jeunesse allemande, en particulier, s'imposait dès lors comme le corollaire du premier.

C'est ainsi que dans les ministères et les administrations de la République fédérale on vit entrer et occuper des postes-clés, maints personnages au passé hitlérien notoire - la liste en serait longue - cependant que les grands capitaines d'industrie, tels que von Krupp et Flick, naguère condamnés comme criminels de guerre, règnent à nouveau sur leurs gigantesques usines, qui leur ont été restituées. Qui veut la fin veut les moyens. Et cette fin est on ne peut plus claire : forger la nouvelle épée de Siegfried, l'arme de la revanche - une revanche qui serait aussi celle du Vatican.

Aussi est-ce avec un parfait synchronisme que le chancelier-camérier, dans une interview accordée à un périodique hollandais, a fait écho à la fulminante diatribe que venait de lancer le cardinal Ottaviani :

«... La coexistence pacifique de peuples qui ont une optique si totalement différente est une illusion qui, hélas, trouve encore trop de partisans. » (150)

Le « sermon » incendiaire du 7 janvier à Sainte-Marie-Majeure précédait d'ailleurs de peu de jours - comme par hasard - la venue à Rome de M. Konrad Adenauer. Les informations de presse furent unanimes à souligner l'atmosphère de confiance et de sympathie qui marqua l'audience privée accordée par S.S. Jean XXIII au chancelier allemand et à son ministre des Affaires étrangères, M. von Brentano.

On lisait même dans « L'Aurore »

« Cette rencontre a donné lieu à une déclaration assez inattendue du chancelier qui, en réponse à l'adresse pontificale, louant le courage et la foi du chef du gouvernement allemand, a précisé :

« Je pense que Dieu a accordé au peuple allemand un rôle particulier en ces temps troubles : celui d'être le gardien de l'Occident contre les puissantes influences de l'Est qui pèsent sur nous. » (151)

« Combat » notait avec justesse :

On avait déjà entendu cela en d'autres temps, sous une forme plus condensée, il est vrai : « Gott mit uns» - « Dieu avec nous ».

Et ce journal ajoutait :

« L'évocation faite par le Dr. Adenauer du rôle attribué au peuple allemand s'inspire d'ailleurs d'une déclaration analogue faite par le précédent pontife. Il est donc permis de penser que si le Dr. Adenauer a prononcé cette phrase dans les circonstances actuelles, c'est qu'il pensait que ses interlocuteurs étaient disposés à l'entendre. » (152)

Il faudrait en effet une singulière naïveté et une parfaite ignorance des usages élémentaires de la diplomatie, pour croire que cette déclaration « inattendue » n'était pas inscrite au programme. Gageons qu'elle n'a jeté aucune ombre sur « la conversation prolongée de M. Adenauer avec le cardinal Tardini, secrétaire d'Etat du Saint-Siège, qui a été son hôte à déjeuner à l'ambassade d'Allemagne ». (153)

L'intrusion spectaculaire du Saint-Office dans la politique internationale, par la voix du cardinal Ottaviani avait choqué même les catholiques, accoutumés pourtant de longue date aux empiétements de l'Eglise romaine dans les affaires de l'Etat. Rome ne s'y est pas trompée. Mais la perpétuation de la guerre froide est d'un intérêt si vital pour la puissance politique du Vatican, voire pour sa prospérité financière, qu'il n'a pas hésité à renouveler ses manifestations à cet égard, si mal accueillie qu'ait été la première.

Le voyage en France de M. Krouchtchev lui en a fourni l'occasion en mars 1960. Dijon comptait parmi les villes que visiterait le chef du gouvernement soviétique. Comme à tous ses collègues dans le même cas, il appartenait au maire de Dijon d'accueillir en toute courtoisie l'invité de la République Française. Or, la capitale de la Bourgogne, avait pour député-maire un ecclésiastique, le chanoine Kir. Selon le droit canonique, le Saint-Siège avait donc expressément autorisé le prêtre à accepter ce double mandat - avec toutes les fonctions et charges qu'il comporte. Néanmoins, le maire-chanoine se vit interdire par son évêque de recevoir M. Krouchtchev. En l'espèce, l'écharpe municipale devait le céder à la soutane.

Il en fut ainsi, en effet. Le visiteur fut accueilli par un adjoint en place du député-maire défaillant. Mais la désinvolture avec laquelle la « hiérarchie » avait bafoué l'autorité civile en cette affaire, souleva les commentaires les plus vifs. « Le Monde » du 30 mars 1960 écrivait :

« Quelle est la véritable autorité de tutelle du maire de Dijon : l'évêque ou le préfet ? Et au delà de ces représentants d'un pouvoir central : le pape ou le gouvernement français ? Voilà une question qui est sur toutes les lèvres... »

La réponse n'est pas douteuse : théocratie d'abord. Mais dorénavant, pour être reçus par un maire portant soutane, les hôtes de la République française devront-ils se munir d'un billet de confession ?

Dans l'article précité, le rédacteur du « Monde » dit encore avec juste raison :

« Au delà de cette question intérieure française, l'affaire Kir pose un problème plus large. L'action du Vatican ne concerne pas seulement les rapports entre un maire et son gouvernement. Dans les conditions où elle s'est produite, elle constitue une intervention directe et spectaculaire dans la diplomatie internationale. »

Cela n'est pas douteux - et les réactions que cette affaire a provoquées un peu partout montrent que le sens et la portée en ont été parfaitement saisis par l'opinion mondiale. Aux Etats-Unis notamment, le public, déjà témoin des manifestations d'hostilité organisées par les cardinaux Spellman et Cushing lors de la visite de M. Krouchtchev, s'interroge sur l'indépendance réelle que pourrait conserver éventuellement à l'égard du Saint-Siège un président d'appartenance catholique.

Nombreux sont ceux qui craignent, en ce cas, de voir la politique étrangère du pays s'infléchir dans un sens favorable aux intérêts de l'Eglise romaine - au détriment de ceux de la nation. Danger qui n'est pas petit, en toutes circonstances, mais surtout dans la conjoncture actuelle. La résistance au mouvement de détente Est-Ouest s'organise donc « à ciel ouvert », si l'on peut dire, depuis la « bombe » lancée par le cardinal Ottaviani.

Engin dérisoire, dira-t-on, auprès de ceux qui menacent d'ensevelir sous les ruines - à plus ou moins courte échéance - les peuples assez fous pour s'obstiner dans l'impasse d'un antagonisme hargneux. Mais on voit que le Vatican, s'il est réduit aux armes « spirituelles », ne laisse pas d'en tirer tout le parti possible. Les Jésuites qui mènent sa diplomatie s'emploient à fond pour écarter le pire « malheur » qui ait jamais plané sur le Saint-Siège : un accord international excluant le recours à la guerre.

Que deviendrait en effet le prestige du Vatican, son importance politique et tous les avantages, pécuniaires et autres, qui en découlent, si par le fait d'un tel accord il ne pouvait plus intriguer, trafiquer de son influence, marchander son concours auprès des gouvernants, favoriser les uns, brimer les autres, opposer les nations, susciter les conflits au mieux de ses intérêts propres - si enfin, pour servir ses ambitions démesurées, il ne trouvait plus de soldats ?

Nul ne peut s'y tromper - les Jésuites moins que personne - un désarmement général sonnerait le glas de l'Eglise romaine en tant que puissance mondiale. Et le Magistère « spirituel » lui-même en serait fortement ébranlé.

Attendons-nous donc à voir les fils de Loyola opposer tout l'arsenal de leurs roueries à la volonté de paix des peuples et des gouvernements. Pour ruiner l'édifice dont on essaie de poser les assises, ils n'épargneront pas les mines et les contre-mines. C'est une guerre sans merci, une guerre sainte, dont la folle diatribe du cardinal Ottaviani a donné le signal. Et nous la verrons poursuivie par la Compagnie de Jésus avec l'obstination aveugle de l'insecte - « ad majorem papae gloriam » - sans nul souci des catastrophes. Périsse le monde plutôt que la suprématie du Pontife Romain !


CONCLUSION

Nous avons récapitulé dans cet ouvrage les principales manifestations de l'activité multiforme déployée par la Compagnie de Jésus, au cours de quatre siècles, et l'on a pu constater que le caractère militant, et même militaire de la fameuse institution ultramontaine justifie amplement la qualification qu'on lui a souvent attribuée d'armée secrète de la papauté.

A la pointe de l'action, pour la plus grande gloire de Dieu - et surtout du Saint-Siège - telle est la consigne que ces soldats ecclésiastiques se sont donnée à eux-mêmes, et dont ils se font gloire - alors même qu'ils s'efforcent, par le livre et la presse pieuse, dont ils se sont assuré le contrôle, de travestir, autant qu'il est en leur pouvoir, en entreprises d' « apostolat », l'action qu'ils exercent dans leur domaine préféré, c'est-à-dire la politique des nations.

Toutes les habiletés d'un savant camouflage, les protestations d'innocence, les ironies quant aux « menées ténébreuses» que leur attribuerait gratuitement. à les entendre - l'imagination déréglée de leurs ennemis - que pèse tout cela devant l'hostilité unanime de l'opinion à leur égard, en tous temps, en tous lieux. devant l'inévitable réaction contre leurs intrigues qui les firent chasser de partout, y compris des pays les plus fermement catholiques ?

Argument invincible, en effet, que ces cinquante-six expulsions, pour ne citer que les principales ! Il suffirait à lui seul à prouver la nocivité foncière de cet Ordre.

La raison en est simple, d'ailleurs : comment pourrait-il ne pas être nocif aux sociétés civiles, puisqu'il constitue le plus efficace instrument que possède la papauté pour imposer sa loi aux gouvernements temporels, et que cette loi - par nature - n'a que faire des divers intérêts nationaux ? Le Saint-Siège, essentiellement opportuniste, peut bien les épouser à l'occasion, ces intérêts, quand ils coïncident avec les siens - on l'a bien vu en 1914 et en 1939 - mais, s'il leur apporte alors un substantiel concours, le résultat final n'en est pas pour autant bénéfique. Et cela aussi, on a pu le voir en 1918 et en 1945.

Redoutable à ses ennemis, c'est-à-dire à ceux qui lui résistent, le Vatican, cet amphibie clérico-politique, est plus fatal encore à ses amis. En usant de quelque vigilance, encore peut-on se prémunir contre ses coups fourrés, mais par contre ses embrassements sont mortels.

Sur ce sujet, M. T. Jung écrivait en 1874 ces lignes qui n'ont pas vieilli : « La puissance de la France est en raison inverse de l'intensité de son obéissance à la Curie romaine. » (1)

Témoin plus récent : M. Joseph Hours. Etudiant les effets de notre « désobéissance », toute relative du reste, il écrit :

« N'en doutons point, à travers tout le continent (et peut-être aujourd'hui sur tout le globe), dans la mesure où le Catholicisme est accessible à la tentation de se laisser devenir politique, il est tenté aussi de devenir anti-français. » (2)

Notation fort juste, encore que le terme « tenté » apparaisse un peu faible. On n'en conclura pas pour autant qu'« obéir » serait plus profitable.

Ne vaut-il pas mieux, en effet, s'exposer à cette hostilité que d'être obligé de constater, comme le colonel Beek, ancien ministre des Affaires étrangères de la très catholique Pologne (2 bis) :

« Le Vatican est un des principaux responsables de la tragédie de mon pays. J'ai réalisé trop tard que nous avions poursuivi notre politique étrangère aux seules fins de l'Eglise catholique. »

Peu encourageant, au surplus, fut le sort du très apostolique empire des Habsbourg, et quant à l'Allemagne, si chère au coeur des papes, et particulièrement de Pie XII, elle n'eut guère à se louer, finalement, des coûteuses faveurs que lui prodiguèrent Leurs Saintetés.

Au reste, on peut se demander si l'Eglise Romaine a recueilli quelque profit de cette folle prétention à gouverner le monde, que les Jésuites ont entretenue plus que tous autres dans son sein. Y a-t-il eu gain pour elle, ou perte, au cours des quatre siècles où ces boutefeux ont soufflé la discorde et la haine en Europe, y ont semé le carnage et les ruines, depuis la guerre de Trente ans jusqu'à la Croisade Hitlérienne ?

En fait, la réponse est aisée : le plus clair résultat, le plus incontestable, c'est un amoindrissement continu de « l'héritage de Saint-Pierre » - triste bilan pour tant de crimes !

L'influence des Jésuites a-t-elle eu de meilleurs résultats au sein même du Magistère ? C'est fort douteux.

Ainsi que l'écrit un auteur catholique :

« Ils visent toujours à concentrer le pouvoir ecclésiastique dont ils commandent les ressorts. L'infaillibilité du Pape exaspère évêques et gouvernements : ils la réclament quand même au concile de Trente, et l'obtiennent au concile du Vatican (1870)... Le prestige de la Compagnie fascine dans l'Eglise autant ses adversaires que ses amis. On la respecte ou du moins on la craint, on pense qu'elle peut tout, et l'on se conduit en conséquence. » (3)

Un autre écrivain catholique a fortement marqué les effets de cette concentration du pouvoir dans les mains du Pontife :

« La Société de Jésus s'est méfiée de la vie, source d'hérésie, et lui a opposé l'autorité.On dirait que le concile de Trente est déjà le testament du catholicisme. C'est le dernier concile véritable.

Après il n'y aura plus que le concile du Vatican qui consacre l'abdication des conciles.

On voit bien ce que gagnent les Papes à la fin des conciles.

Quelle simplification - quel appauvrissement aussi!

La Chrétienté romaine prend son caractère de monarchie absolue, fondée maintenant et à jamais sur l'infaillibilité papale.

L'épure est belle mais la vie en fait les frais.

Tout vient de Rome et Rome ne peut plus s'appuyer que sur Rome. » (4)

Et plus loin, l'auteur résume ainsi ce qu'on doit porter à l'actif de la célèbre Compagnie : « Elle a peut-être retardé la mort de l'Eglise, mais par une sorte de pacte avec la mort. » (5)

C'est en effet une véritable sclérose, pour ne pas dire une nécrose, qui gagne le corps de l'Eglise sous cette emprise loyolesque. Gardiens vigilants du dogme, dont ils accentuent encore le caractère suranné par leur « mariologie » et leur « cordicolisme » aberrants, les Jésuites, maîtres de l'Université Pontificale Grégorienne, fondée d'ailleurs par Ignace de Loyola, contrôlent l'enseignement des séminaires, supervisent les Missions, règnent au Saint-Office, animent l'Action Catholique, dirigent la presse pieuse en tous pays, patronnent avec dilection les grands centres de pèlerinages : Lourdes, Lisieux, Fatima, etc. En bref, ils sont partout, et l'on peut regarder comme significatif que le Pape, pour servir sa messe, soit nécessairement assisté d'un Jésuite, de même qu'il a toujours un Jésuite pour confesseur.

En assurant une concentration toujours plus parfaite du pouvoir entre les mains du Souverain Pontife, la Compagnie travaille donc en fait pour elle-même, et le pape, bénéficiaire apparent de la chose, pourrait reprendre à son compte le mot fameux : « Je suis leur chef, donc je les suis. »

Il devient de plus en plus vain, en conséquence, de voir aussi les ouvrages qui viennent de paraître en langue Allemande :

- Hans Küng - Unfehlbar ? (le Pape est-il infaillible ?) (Benziger Verbag - 1970).

- Karlheinz Deschner - Warum ich aus der Kirche ausgetretenbin (Kindler - 1970).

Vouloir distinguer, si peu que ce soit, l'action du Saint-Siège de celle de la Compagnie. Mais celle-ci, charpente osseuse de l'Eglise, tend à l'ossifier tout entière. Les évêques, depuis longtemps, ne sont plus que des fonctionnaires, les dociles exécuteurs des consignes venues de Rome, ou, pour mieux dire, du « Gésù ».

Sans doute, les disciples de Loyola s'efforcent-ils de masquer aux yeux des fidèles la rigueur d'un système de plus en plus totalitaire. La presse catholique, entièrement sous leur contrôle, affecte une certaine diversité d'inspiration, propre à donner à ses lecteurs l'illusion de quelque indépendance, d'une ouverture à des idées « nouvelles » : les Pères Tout-à-Tous pratiquent volontiers ces tours de gobelets qui ne trompent que les badauds. Mais, derrière ces amusettes, veille le Jésuite sempiternel, celui - dont un auteur précité a écrit : « Il a l'intransigeance innée. Capable de biaiser « par finesse, il n'excelle qu'à s'entêter. » (6)

De cet entêtement, et aussi de ces biais insidieux, on trouve d'excellents exemples dans le patient travail des membres de la Compagnie pour concilier, vaille que vaille, l'esprit « moderne » et scientifique, auquel ils se piquent d'être attentifs, avec les exigences de la « doctrine » en général et, plus particulièrement, avec ces formes de dévotion passablement idolâtriques - comme la « mariologie » et la thaumaturgie - dont ils demeurent les plus zélés propagateurs.

Dire que ces efforts sont couronnés d'un plein succès serait exagéré : à vouloir marier l'eau et le feu, on obtient surtout de la vapeur. Mais l'inconsistance même de ces nuées n'est pas pour déplaire à des esprits subtils, d'ailleurs fort avertis des dangers que court une piété sincère par trop de précision dans la pensée. « Vade retro, Satanas » !

A cet égard, la métaphysique allemande est d'un précieux secours : on en tire tout ce qu'on veut, et aussi le contraire. Il n'est pas d'enfantine superstition qui, traitée selon le mode pédantesque, n'en acquière quelque apparence de sérieux, voire de profondeur. Le jeu est amusant à suivre dans les revues, les bulletins de certains cercles culturels.

Il y a là une manne pour l'amateur, surtout pour celui qui, par une inclination un peu aberrante peut-être, se plaît à lire entre les lignes.

Cependant, les hommes, pétris de limon, ne vivant pas uniquement dans la sphère spéculative, les bons Pères n'ont pas manqué de donner à leur apostolat parmi les « intellectuels » une solide base temporelle. Aux dons de l'Esprit qu'ils prodiguent à leurs disciples, il était bon que se joignissent des avantages substantiels. La tradition est ancienne, d'ailleurs. Au temps de Charlemagne, les Saxons convertis recevaient une chemise blanche. Aujourd'hui, le bienfait de la Foi trouvée ou retrouvée se traduit par d'autres douceurs, spécialement dans le monde universitaire et le monde savant l'étudiant « faiblard » passe ses examens sans peine le professeur obtient la chaire de son choix ; le médecin « croyant », outre une riche clientèle, y gagne des tours de faveur pour son entrée dans quelque haut cénacle, etc... Ces recrues de choix, par un mécanisme naturel, en amèneront d'autres, et, comme l'union fait la force, leur action conjuguée s'exercera fort efficacement dans ce que l'on est convenu d'appeler les sphères dirigeantes.

C'est ce qui se voit en Espagne, à ce qu'on dit, et même ailleurs. M. Henri Fesquet, dans « Le Monde » du 7 mai 1956, a consacré un important article à l' « Opus Dei » espagnole. Définissant l'action de cette pieuse organisation occulte, il écrit :

« Ses membres... se donnent pour but d'aider les intellectuels à atteindre un état religieux de perfection à travers l'expérience de leur profession, et à sanctifier le travail professionnel. »

 

L'antienne n'est pas neuve, et M. Fesquet le sait bien, lui qui dit un peu plus loin :

« Ils sont accusés - et le fait ne semble pas niable - de vouloir occuper les postes-clés du pays, de chercher à noyauter l'Université, l'administration, le gouvernement, de s'efforcer d'en interdire l'accès ou même d'en chasser les incroyants et les libéraux. »

L' « Opus » aurait pénétré « clandestinement » en France en novembre 1954, en la personne de deux prêtres et de cinq laïcs, médecins ou étudiants en médecine. C'est fort possible, mais nous doutons que ce renfort venu de « tras los montes » fût bien nécessaire à la poursuite d'un travail de noyautage qui sévit depuis longtemps en France, principalement dans les milieux médicaux et universitaires, comme l'ont révélé certains scandales dans les examens et les concours.

En tout cas, la branche française de cette Oeuvre, qui se dit : « de Dieu », ne semble pas tellement clandestine si l'on en juge par ce qu'en écrivit François Mauriac :

«... J'ai reçu une confidence étrange, si étrange que si elle n'était signée d'un écrivain catholique de mes amis en qui j'ai confiance, je croirais à une farce. Il avait proposé un article à une revue qui l'accepta avec joie, mais ne lui en accusa pas réception. Des mois passent, mon ami s'inquiète, s'informe, et reçoit enfin du directeur de la revue cette réponse : Sans doute savez-vous que depuis quelques mois l' « Opus Dei » a un droit de regard sur nos sommaires. Or l' « Opus Dei » refusait absolument que ce texte parût. » Cet ami me pose la question : « Qu'est-ce que l' « Opus Dei ? » Et moi je la pose ouvertement et ingénument... » (7)

Cette question - dont M. François Mauriac nous laisse entendre qu'elle est moins « ingénue » qu'il ne dit - l'éminent académicien aurait pu la poser dans des milieux qu'il connaissait bien : écrivains, éditeurs, libraires, hommes de science, conférenciers, gens de théâtre, cinéastes - à moins qu'il n'eût préféré se renseigner tout simplement dans les salles de rédaction.

Quant à l'opposition que l' « Opus Dei » rencontrerait chez certains Jésuites, on ne peut y voir qu'une rivalité de boutiques. La Compagnie - nous l'avons dit et tout le démontre - est « moderniste » aussi aisément qu' « intégriste » selon les opportunités, entendant bien avoir un pied dans chaque camp. Du reste, c'est le même journal « Le Monde » qui, par la plume de M. Jean Créach, nous invitait ironiquement à admirer un « Autodafé des Jésuites espagnols », heureusement limité aux oeuvres de la littérature française. Certes, il n'apparaît nullement comme un « moderniste », ce censeur jésuite dont M. Jean Créach écrit:

« Si le Père Garmendia avait le pouvoir du cardinal Tavera, celui dont le Greco a ressuscité le regard comme la foudre dans un masque verdâtre au-dessus de la pourpre, l'Espagne ne connaîtrait de notre littérature que des auteurs châtrés... et si possible décapités. »

Puis, après d'amusants exemples du zèle purificateur déployé par le Révérend Père, l'auteur rapporte cette réflexion pertinente :

« Les cervelles formées par nos Jésuites, nous soufflait une méchante langue, sont-elles si faibles qu'elles ne puissent affronter le moindre danger pour en triompher elles-mêmes ? Mais dites-moi, cher ami, si elles n'en sont pas capables, que vaut l'enseignement qui les fait si molles ? » (8)

A ce critique facétieux on petit répondre que la dite mollesse, dans les cervelles pétries par les Jésuites, fait justement la plus claire valeur de leur enseignement - comme aussi son danger.

C'est toujours là qu'il faut en revenir. Par vocation spéciale - et nonobstant quelques exceptions honorables, voire fameuses - ils sont les ennemis jurés de la liberté de l'esprit : décervelés décerveleurs.

C'est à la fois leur force, leur faiblesse et leur nocivité. M. André Mater a fort bien marqué le totalitarisme absolu de leur Ordre, en écrivant :

« Par la discipline qui le soude en esprit à tous ses confrères, chacun deux agit et pense avec la force de trente mille autres. C'est le fanatisme jésuitique. » (9)

Plus redoutable de nos jours qu'il ne le fut jamais, ce fanatisme jésuitique, régnant en maître sur l'Eglise Romaine l'a engagée profondément dans les compétitions de la politique mondiale, où se complaît l'esprit militant et militaire qui distingue la Compagnie. C'est par les soins de celle-ci que la Croix Papale, alliée à la croix gammée, a livré un assaut mortel au libéralisme exécré, et tenté de réaliser ce << nouveau moyen âge » qu'Hitler promettait à l'Europe. (10 )

Malgré les plans mirobolants de von Ledochowski, malgré Himmler, « notre Ignace de Loyola », malgré les camps de la mort lente, malgré le pourrissement des esprits par l'Action catholique, et la propagande effrénée - des Jésuites aux Etats-Unis, l' « homme providentiel » échoua dans son entreprise, et l' « héritage de Saint-Pierre », bien loin de s'arrondir vers l'Est, n'en fut que plus largement amputé.

Du moins il demeure un fait indéniable : c'est que le gouvernement national-socialiste, « le plus catholique que l'Allemagne ait connu », (10) en fut aussi, et de beaucoup, le plus abjectement cruel - sans excepter de la comparaison les époques de barbarie. Constatation pénible, certes, pour bien des croyants, mais qu'ils seraient sages de méditer. Dans les « burgs » de l'Ordre, où le dressage était calqué sur la méthode jésuitique, le maître - au moins apparent - du IIIe Reich - éleva cette « élite SS » devant laquelle, selon son voeu, le monde a « tremblé » - mais a aussi vomi de dégoût. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. « Il y a des disciplines trop dures pour l'âme humaine et qui brisent définitivement une conscience ... Crime d'aliénation de soi-même masqué d'héroïsme ... Aucun commandement ne peut-être bon, si, d'abord, il vicie la nature d'une âme. Quand on a engagé son être sans limite dans une société, comment attacherait-on une grande importance à d'autres êtres. » (11)

Les « autres êtres » ne comptaient guère, en effet, pour les chefs nazis, dont on peut dire, autant que des Jésuites:

« Ils ont fait de l'obéissance une idole. » (12)

Au reste, c'était cette obéissance absolue qu'invoquaient les accusés de Nuremberg, comme excuse à leurs horribles crimes.

Enfin, empruntons encore au même auteur, qui a si bien analysé le fanatisme jésuitique, ce jugement définitif :

« On reproche à la Compagnie son habileté, on lui reproche sa politique, sa ruse, on lui prête tous les calculs, toutes les arrières-pensées, tous les coups fourrés, on lui reproche jusqu'à l'intelligence de ses membres. Et pourtant, il n'est pas un pays peut-être où la Société n'ait eu les pires mécomptes, où elle n'ait fait scandale, et attiré sur elle la foudre.

« Si leur machiavélisme avait la profondeur qu'on lui prête généralement, ces hommes graves et réfléchis se jetteraient-ils, à chaque instant, dans des abîmes que la sagesse humaine peut tout de même prévoir, dans des catastrophes auxquelles ils devaient bien s'attendre, puisque l'Ordre en a connu de pareilles, dans tous les Etats policés ?

« L'explication est simple : un génie puissant gouverne la Société, un génie si puissant qu'il la pousse, parfois, contre des écueils, comme si elle pouvait les briser quand même, « ad majorem Dei gloriam ».

« Ce génie, ce n'est pas celui du général, ni de ses conseils, ce n'est pas celui des provinciaux ni des bonnes têtes de chaque maison... »

« C'est le génie vivant de ce grand corps, c'est la « force fatale, qui résulte de ce rassemblement de « consciences immolées, d'intelligences liées, c'est la « force explosive, c'est la fureur dominatrice de l'Ordre, « résultant de sa nature même.

« Dans une grande accumulation de nuages, la « foudre est en puissance, et il faut bien que l'orage « éclate. » (13)

De 1939 à 1945, l'orage a fait 57 millions de morts, ravageant et ruinant l'Europe.

Prenons garde qu'une autre catastrophe, pire encore, ne couve au sein de ces mêmes nuées, que la foudre ne tombe une nouvelle fois, jetant le monde à ces « abîmes que la sagesse humaine peut tout de même prévoir », mais dont nulle puissance ne pourrait désormais le tirer, s'il avait le malheur de s'y laisser précipiter.

Malgré ce qu'affectent de dire les porte-parole de Rome, ce n'est pas un « anticléricalisme désuet» qui nous a incité à étudier soigneusement la politique vaticane, c'est-à-dire jésuite, et à en dénoncer les mobiles et les moyens, mais bien la nécessité qui s'impose d'éclairer le public sur la sournoise activité de fanatiques qui ne reculent devant rien - le passé l'a trop souvent prouvé - pour atteindre leurs buts.

On a vu au XVIII' siècle les monarchies européennes s'unir pour exiger la suppression de cet Ordre néfaste. De nos jours, il peut nouer à loisir, ses intrigues sans que les gouvernements démocratiques paraissent s'en soucier.

Le danger que la Compagnie fait courir au monde est cependant infiniment plus grand aujourd'hui qu'au temps du « pacte de famille », plus grand encore que lors des deux guerres mondiales.

Nul ne peut se faire d'illusions sur les conséquences mortelles que pourrait avoir un nouveau conflit.

FIN


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NOTE : Les titres marqués * sont référés également dans les notes de l'ouvrage.

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