VERS. 1, 2: «1 Et j’entendis une voix forte qui venait du temple, et qui disait aux sept anges: Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu. 2 Le premier alla, et il versa sa coupe sur la terre. Et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image.»
Ce chapitre décrit les sept coupes de la colère de Dieu sans mélange de miséricorde, et les effets qu’elles produisent lorsqu’elles sont déversées sur la terre. Demandons-nous d’abord: Quelle est la véritable interprétation de ces choses? Sont-elles symboliques? Se sont-elles accomplies en grande partie dans le passé? Ou sont-elles littérales, et appartiennent-elles à l’avenir?
L’époque des plaies.--La description de la première plaie révèle clairement, et de suite, l’époque pendant laquelle elle tombera sur la terre, parce qu’elle est déversée sur ceux qui ont la marque de la bête et adorent son image, les choses précisément contre lesquelles le troisième ange nous met en garde. C’est la preuve concluante que ces jugements ne tomberont pas tant que ce troisième ange n’aura pas terminé son oeuvre, et que les personnes qui écoutent son avertissement et le rejettent, sont les premières à recevoir les premières gouttes de l’indignation de Dieu lorsque les coupes débordent. Si ces plaies appartiennent au passé, il faut aussi y placer l’image de la bête et son adoration. Si ce sont des choses passées, la bête à deux cornes, qui fait cette image, et toute son oeuvre sont aussi dans le passé: Si tel est le cas, alors le message du troisième ange, qui nous met en garde contre cette oeuvre, est aussi terminé; et s’il a été proclamé il y a des siècles, alors le message du premier et du second anges sont aussi dans le passé. Alors, les périodes prophétiques, sur lesquelles se basent les messages, surtout celle des 2300 jours, prirent fin il y a des siècles. Si c’est le cas, les 70 semaines de Daniel 9 appartiennent réellement à l’époque juive, et la grande preuve que Christ fut le Messie est détruite. Mais dans les remarques sur Apocalypse 7, 13 et 14, nous avons démontré que le premier et le second messages furent donnés à notre époque; que le troisième est en train de s’accomplir maintenant; que la bête à deux cornes monte sur scène et se prépare à réaliser l’oeuvre qui lui a été assignée; et que la formation de l’image de la bête et l’imposition de son culte sont sur le point d’arriver. A moins que toutes ces opinions ne puissent être réfutées, les sept dernières plaies doivent être aussi entièrement placées dans le futur.
Mais nous avons encore des motifs pour les situer dans l’avenir et non dans le passé.
Sous la cinquième plaie, les hommes blasphèment contre Dieu à cause de leurs ulcères, à savoir, les mêmes ulcères bien sûr, que ceux causés par le déversement de la première plaie. Ceci montre que ces plaies tombent toutes sur la même génération d’hommes, et que certains d’entre eux sont indubitablement enlevés par chacune d’elles, tandis que d’autres survivent à toutes ces scènes terribles.
Ces plaies sont le vin de la colère de Dieu sans mélange de miséricorde, avec lequel le troisième ange menaça le monde (Apocalypse 14:10; 15:1). Les expressions utilisées ici ne peuvent être appliquées à un autre jugement tombant sur la terre tandis que Christ intercède auprès de son Père en faveur de notre famille humaine déchue. Nous devons donc placer ces plaies dans le futur, à savoir, lorsque le temps de grâce sera terminé.
Un autre témoignage plus précis sur le commencement et la durée de ces plaies se trouve dans ces paroles: «Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu’à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis.» (Apocalypse 15:8). Le temple dont il est ici question est évidemment celui qui est mentionné dans Apocalypse 11:19: «Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple.» En d’autres mots, nous avons le sanctuaire céleste devant nous. Quand les sept anges qui ont les sept coupes d’or reçoivent leurs ordres, le temple se remplit de la fumée de la gloire de Dieu, et personne ne peut entrer dans le temple, ou sanctuaire, jusqu’à ce que les anges aient accompli leur oeuvre. Il n’y aura donc pas de ministère sacerdotal dans le temple durant cette période. En conséquence, ces coupes ne sont pas déversées avant que le ministère de Christ dans le tabernacle céleste ne soit achevé, mais immédiatement après. Alors Christ n’est plus médiateur. La miséricorde, qui pendant si longtemps avait retenu la main de la vengeance, n’intercède plus. Les serviteurs de Dieu ont tous été scellés. Que peut-on attendre d’autre sinon des châtiments et la destruction de la terre?
Vu que ces jugements vont tomber dans un proche avenir, lorsque le jour de la colère va se manifester, vérifions leur nature, et quel sera le résultat lorsque, depuis le temple, l’ordre terrible et solennel sera donné: «Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu». Nous sommes invités à jeter un coup d’oeil à «l’arsenal» de Jéhova, et à contempler «les armes de sa colère» (Jérémie 50:25). Là, nous découvrons les dépôts de grêle réservés aux «temps de détresse, pour les jours de guerre et de bataille» (Job 38:22, 23).
La première plaie.--«Le premier alla, et il versa sa coupe sur la terre. Et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image» (Voir aussi Zacharie 14:12).
Il n’y a pas de motif apparent pour ne pas considérer ceci dans son sens littéral. Ces plaies sont presque identiques à celles que Dieu infligea aux Égyptiens lorsqu’il était sur le point de libérer son peuple du joug de l’esclavage, dont personne ne peut douter de la réalité. Dieu va récompenser son peuple par la libération finale et la rédemption, et ses jugements se manifesteront d’une manière non moins littérale et terrible. On ne nous dit pas quelle est la nature des plaies ou des ulcères. Peut-être seront-ils similaires aux tumeurs qui affligèrent les Égyptiens (Exode 9:8 à 11).
VERS. 3: «Le second versa sa coupe dans la mer. Et elle devint du sang, comme celui d’un mort; et tout être vivant mourut, tout ce qui était dans la mer.»
La seconde plaie.--Il est difficile d’imaginer une substance plus infectieuse et mortelle que le sang d’un mort; et le tableau évoqué est certainement épouvantable à la pensée que les grandes réserves d’eau de la terre, qui sont sans doute désignées par le mot mer, doivent se transformer de cette façon, sous cette plaie. Remarquons que l’expression «être vivant» [âme vivante, en anglais] s’applique à des êtres irrationnels tels que les poissons et les autres animaux de la mer. C’est, nous croyons, le seul cas d’une telle application dans la Version Autorisée anglaise. Dans les langues originelles, elle est fréquemment présente, et ceci démontre que le fait que le mot soit appliqué à l’homme au commencement (Genèse 2:7), ne nous donne aucune preuve qu’il soit doté d’une essence immatérielle et immortelle appelé âme.
VERS. 4-7: «4 Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et dans les sources d’eaux. Et ils devinrent du sang. 5 Et j’entendis l’ange des eaux qui disait: Tu es juste, toi qui es, et qui étais; tu es saint, parce que tu as exercé ce jugement. 6 Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire: ils en sont dignes. 7 Et j’entendis l’autel qui disait: Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et justes.»
La troisième plaie.--Telle est la terrible rétribution exigée pour «le sang des saints » que des mains violentes ont versé, et qui tombe sur ceux qui ont commis ou désirent commettre de telles actions. Bien que les horreurs de cette heure où les sources d’eaux et les fleuves deviendront comme du sang, ne peuvent être imaginées maintenant, la justice de Dieu sera vengée, et Ses jugements approuvés. Même les anges s’exclament: «Tu es juste... parce que tu as exercé ce jugement. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes... Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et justes.»
Quelqu’un peut se demander comment peut-on dire que la dernière génération des impies a versé le sang des saints et des prophètes, puisque la dernière génération de saints ne sera pas mise à mort. Nous trouverons l’explication si nous lisons Matthieu 23:34 et 35; 1 Jean 3:15. Ces passages démontrent que la culpabilité provient autant des motivations que des actions. Aucune génération ne formula jamais un dessein plus déterminé de livrer les saints au massacre sans discrimination, que celui que se fixera la génération actuelle dans un proche avenir. (Voir les commentaires sur Apocalypse 12:17; 13:15). Par leurs motivations et leurs buts, ils versent le sang des saints et des prophètes, et sont autant coupables que s’ils avaient exécuté leurs intentions perverses.
Il semblerait qu’aucun membre de la famille humaine ne puisse survive très longtemps à une plaie si terrible. Aussi, elle doit être de courte durée, comme la plaie similaire qui toucha les Égyptiens (Exode 7:17 à 20, 25).
VERS. 8, 9: «8 Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu; 9 et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l’autorité sur ces fléaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire.»
La quatrième plaie.--Il faut remarquer que toute plaie suivante tend à augmenter la calamité des antérieures et à accroître l’angoisse des coupables. On nous présente ici une plaie douloureuse et gênante qui fait souffrir les hommes, enflamme leur sang, et exerce son influence fébrile dans leurs veines. De plus, ils n’obtiennent que du sang pour apaiser la soif qui les dévore. Le comble est qu’un pouvoir inhabituel est donné au soleil, qui déverse sur eux un torrent de feu qui fait qu’ils se sentent embrasés par la grande chaleur. Mais selon le récit, leurs souffrances ne leur arrachent que de terribles blasphèmes.
VERS. 10, 11: «10 Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Et son royaume fut couvert de ténèbres; et les hommes se mordaient la langue de douleur, 11 et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres.»
La cinquième plaie.--Ce témoignage montre un fait important. Les plaies ne détruisent pas immédiatement toutes leurs victimes, parce que certaines d’entre elles, qui au début furent frappées par les plaies, vivent encore quand la cinquième coupe est versée, et elles se mordent la langue de douleur. Dans Exode 10:21 à 23, on trouvera une illustration de cette coupe. Elle est déversée sur le trône de la bête, la papauté. Le trône de la bête se rencontre partout où se trouve le siège de la papauté, qui a toujours été dans la ville de Rome jusqu’à aujourd’hui, et qui sans doute, y demeurera. Son «royaume» englobe probablement tous ceux qui sont les sujets ecclésiastiques du pape, où qu’ils se trouvent.
Comme ceux qui situent les plaies dans le passé considèrent que les cinq premières sont déjà totalement achevées, nous nous arrêterons un moment pour demander à quel moment se sont accomplis les châtiments qui sont annoncés ici. Des jugements si terribles peuvent-ils avoir été infligés sans que personne ne le sache? Sinon, à quel moment de l’histoire ont-il été appliqués? A quel moment l’ulcère douloureux et répugnant est-il tombé sur une partie spécifique et étendue de l’humanité? Quand la mer devint-elle comme le sang d’un homme mort? Quand les sources d’eau et les fleuves se transformèrent-ils en sang et les gens durent-ils le boire? A quel moment le soleil a-t-il brûlé les hommes au point de leur arracher des malédictions et des blasphèmes? Quand les sujets de la bête se mordirent-ils la langue de douleur, tout en prononçant des imprécations contre Dieu à cause de leurs ulcères? L’inspiration dit que la colère de Dieu est à son comble dans le déversement de ces plaies, mais si elles tombent sans que personne ne le sache, qui, dès lors, considérera la colère de Dieu comme quelque chose de terrible, ou tentera de se dérober à ses jugements quand il s’en verra menacé?
VERS. 12-16: «12 Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois de l’Orient fût préparé. 13 Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. 14 Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant. 15 -Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte!- 16 Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.»
La sixième plaie.--Qu’est-ce que le grand fleuve Euphrate, sur lequel cette coupe est déversée? Certains pensent qu’il s’agit réellement de l’Euphrate qui coule en Asie. D’autres, qu’il est le symbole de la nation qui occupe le territoire qu'il traverse. Cette opinion nous semble préférable pour plusieurs raisons.
Il serait difficile de comprendre ce qu’il y a à gagner avec l’assèchement du fleuve littéral, vu qu’il n’offre aucun obstacle sérieux à la progression d’une armée en marche. Il faut remarquer que l’assèchement se produit pour préparer le chemin aux rois de l’Orient, c’est à dire à des organisations militaires régulières, et non à une foule dissolue et sans préparation, d’hommes, de femmes et d’enfants, comme l’étaient les enfants d’Israël face à la Mer Rouge ou au Jourdain. L’Euphrate n’a que 2 200 kilomètres de long, soit le tiers du Mississippi. Cyrus le dévia de son lit sans la moindre difficulté lorsqu’il assiégea Babylone. Durant les nombreuses guerres qui se sont déroulées tout au long de ses rives, beaucoup d’armées puissantes ont traversé et retraversé son lit, sans que jamais il fut nécessaire de l’assécher pour les laisser passer.
Il serait aussi nécessaire d’assécher le Tigre que l’Euphrate, parce que le premier est presque aussi grand que le second. Leurs sources se trouvent à environ 25 kilomètres l’une de l’autre, dans les montagnes de l’Arménie, et le parcours du premier est plus ou moins parallèle et proche du second, sur tout son trajet. Cependant, la Bible ne dit rien du Tigre.
L’assèchement littéral des fleuves se produit sous la quatrième coupe, quand le soleil reçoit le pouvoir de brûler les hommes par le feu. Pendant cette plaie se produisent les scènes de sécheresse et de disette crûment décrites par Joël, et comme conséquence «les torrents sont à sec» (Joël 1: 14 à 20). L’Euphrate pourrait difficilement être exempté de ce châtiment; et il ne lui resterait déjà plus beaucoup d’eau pour être littéralement asséché sous la sixième coupe.
Ces plaies doivent être les manifestations de la colère et des jugements contre les hommes; mais si l’assèchement de l’Euphrate littéral est tout ce qui est présenté ici, cette plaie n’est pas de cette nature, et n’est pas si grave.
Avec toutes ces objections contre la possibilité de considérer ici l’Euphrate en tant que fleuve littéral, on doit le comprendre figurativement, comme un symbole de la puissance qui, au commencement de l’assèchement possède le territoire arrosé par le fleuve. Tous concordent pour dire que cette puissance fut la Turquie. Nous pouvons donc chercher l’accomplissement des spécificités de cette prophétie dans quelque chose qui affecte définitivement la nation turque.
Ici, le fleuve est utilisé en tant que symbole comme dans d’autres parties des Écritures (Voir Ésaïe 8:7; Apocalypse 9:14). D’après ce dernier texte, nous devons tous reconnaître que l’Euphrate symbolise la puissance turque; et comme c’est la première et seule fois que ce mot est présenté dans l’Apocalypse, il est très juste de considérer qu’il conserve la même signification dans tout le livre.
L’assèchement du fleuve serait donc la diminution du pouvoir turc, la réduction graduelle de ses frontières. C’est ce qui est réellement arrivé.
A son apogée, l’empire ottoman s’étendait à l’Est jusqu’au Tigre et la mer Caspienne; au Sud jusqu’à Aden, avec l’Arabie, la Palestine, l’Égypte, l’Algérie; au Nord, il comprenait le royaume de Hongrie, les pays balkaniques, la Crimée. La Turquie guerroya plusieurs fois contre les armées les plus puissantes d’Europe, comme l’Allemagne, la Russie et d’autres nations. Elle poussa ses conquêtes jusqu’à l’intérieur de l’Asie, et reçut une demande d’aide de l’Inde. Mais ce puissant fléau ne dépassa pas ses limites. Lors des événements qui aboutirent à la crise de 1840, elle s’effondra presque, et depuis lors elle continue à décliner rapidement. Considérons quelques-unes de ses pertes.
La Turquie perdit le royaume de Hongrie en 1718; la Crimée en 1774; la Grèce en 1832; la Roumanie, le Monténégro et la Bulgarie en 1878; Tripoli en 1912; l’Égypte en 1914; la Mésopotamie lui fut enlevée par la Grande Bretagne en 1917. Elle perdit la Palestine en 1917; la Syrie en 1918; le Hejaz plus ou moins à la même époque. A la fin de la première guerre mondiale, les détroits et Constantinople devinrent internationaux, et la capitale turque fut transférée à Ankara. La Turquie reprit l’Anatolie occidentale, et Smyrne, aux Grecs; elle récupéra la portion occidentale de l’Arménie et les sources de l’Euphrate, et son ancienne capitale, Constantinople, en Europe, et une partie de la Thrace; mais même ainsi il ne reste que peu de territoire à cet empire qui fut autrefois puissant. Son territoire est allé en se réduisant, province après province, jusqu’à ce qu’il ne lui reste que l’ombre de ses anciennes possessions. Il est donc vrai que la nation symbolisée par l’Euphrate est en train de s’assécher.
Mais on peut objecter que tandis que nous luttons en faveur du caractère littéral des plaies, nous faisons cependant de l’une d’elles un symbole. Nous répondons non. Il est vrai que sous la sixième plaie, on présente une puissance de façon symbolique, comme aussi sous la cinquième, où on mentionne le siège de la bête, qui est un symbole bien connu; ou comme nous lisons aussi sous la première plaie quelque chose au sujet de la marque de la bête, son image et son adoration, qui sont aussi des symboles. Tout ce que nous soulignons c’est que les châtiments résultant de chaque coupe ont un caractère littéral. Dans le cas de la sixième plaie il en est de même comme de toutes les autres, bien que les organisations qui souffrent de ces jugements puissent être représentées sous leur forme symbolique.
La bataille d’Harmaguédon.--On peut se demander comment le chemin des rois de l’Orient peut être préparé par l’assèchement, ou consomption, du pouvoir ottoman. La réponse est évidente. Pourquoi préparer le chemin à ces rois? N’est-ce pas pour qu’ils se rendent à la bataille du grand jour du Dieu tout-puissant? Où la bataille doit-elle se dérouler? Le prophète dit que ceux qui se battront seront rassemblés «dans le lieu appelé en Hébreux Harmaguédon». Ce nom vient de l’ancienne vallée de Méguiddo, où à l’époque de l’Ancien Testament tant de batailles décisives eurent lieu, selon ce qu’atteste l’histoire. Au sujet du mot Harmaguédon, Lyman Abbott dit, dans son dictionnaire de connaissances religieuses:
«Ce nom est donné à la grande plaine de la Palestine centrale qui s’étend depuis la Méditerranée jusqu’au Jourdain, et sépare les montagnes du Carmel et de la Samarie de celles de la Galilée... L’ancienne plaine de Mégguido est l’Harmaguédon d’Apocalypse 16 verset 16.»
Au sujet de l’importance de ce champ de bataille, George Cormack dit:
«Méguiddo était la clé militaire de la Syrie. A une époque, elle dominait le chemin vers le Nord, vers la Phénicie et la Coele-Syrie, et le chemin qui traversait la Galilée vers Damas et la vallée de l’Euphrate... La vallée de Kison et la région de Méguiddo étaient des champs de bataille incontournables. A travers toute l’histoire ils conservèrent ce caractère; là, beaucoup de grandes batailles du Sud-Ouest de l’Asie furent décidées.»
En admettant que «Méguiddo était la clé militaire de la Syrie» et qu’elle dominait les chemins du Proche Orient, le lecteur aura cependant intérêt à savoir pourquoi, en plus de la déclaration prophétique directe que la bataille finale aura lieu ici, cette région doit être choisie par les nations de la terre comme scène du dernier grand conflit. Pour répondre à cette question logique nous donnons les conclusions d’autres écrivains dont les années d’investigations au sujet des raisons sociales, économiques et politiques qui induisent les nations à se battre, les rendent dignes de notre considération.
«Avec la chute de la souveraineté ottomane... resurgira une fois de plus l’éternelle question de la position de l’Asie Mineure. Cette terre est le couloir entre l’Europe et l’Asie, que la majorité des conquérants européens ont emprunté pour envahir l’Asie, à l’exception des Russes, et que la plupart des conquérants asiatiques traversèrent pour déferler sur l’Europe.»
Considérons maintenant l’opinion qu’a soutenu pendant très longtemps H. Huntington Powers au sujet de Constantinople et ses environs:
«Constantinople avec son détroit tributaire est le site le plus stratégique du monde... Quand Napoléon et le Tsar Alexandre s’assirent à Tilsit pour se partager le monde, Alexandre dit à Napoléon: ‘Donnez-nous ou ôtez-nous ce que vous voudrez, mais donnez-nous Constantinople. Mon peuple est préparé à faire n’importe quel sacrifice pour Constantinople.’ Napoléon resta longtemps incliné sur la carte, puis se redressant soudainement résolu, il répondit: ‘Constantinople? Jamais! Ceci signifie la domination du monde’... tous les marchands aussi bien que les stratèges considèrent Constantinople comme la possession territoriale la plus estimable.»
De plus, nous lisons, comment l’intérêt du monde s’est transféré de Constantinople à la Turquie Asiatique:
«Le problème de Constantinople a laissé le monde perplexe et angoissé durant de nombreux siècles. Les nations ont fait de nombreuses guerres et ont sacrifié d’innombrables vies pour posséder ou contrôler cette ville glorieuse et les détroits admirables qui séparent l’Europe de l’Asie et qui connectent la Mer Noire avec la Méditerranée, l’Orient avec l’Occident, le monde slave avec le latino-germanique. Jusque là, on croyait généralement qu’une tentative pour décider de la question de Constantinople conduirait inévitablement à une guerre mondiale entre les États qui prétendaient le faire puisque leur accord était impossible. C’est pourquoi les diplomates regardaient avec crainte la question de Constantinople et la considérait insoluble... Cependant, bien que nous puissions nous réjouir que le problème toujours menaçant de Constantinople ait été enfin éliminé, il semble possible qu’une autre difficulté, beaucoup plus grande et plus dangereuse, puisse presque immédiatement prendre sa place. La question de la Turquie asiatique est en train de passer au premier plan.»
Du fait que le territoire occupé par les Turcs durant si longtemps domine les grandes routes commerciales de trois continents, il fut toujours convoité par ceux qui ambitionnèrent de dominer le monde. La découverte de grands gisements de pétrole dans le Proche Orient a augmenté énormément le désir des nations de posséder l’Asie Mineure et la région arrosée par l’Euphrate. En réalité, les paroles de Job 29:6: «le rocher répandait près de moi des ruisseaux d’huile», n’était pas une exagération mais une vérité littérale, qui a poussé toute nation de première catégorie à reconnaître que ces gisements de pétrole, comparables à ceux de l’hémisphère occidental, constitueraient une possession inestimable entre les mains de ceux qui veulent dominer le monde commercial et militaire.
Mais pourquoi les rois de l’Orient devraient-ils s’intéresser à cette question qui affecte d’une façon précise le Proche Orient? N’oublions pas que l’histoire nous dit que le Proche Orient a déjà été envahi trois fois par des conquérants orientaux et ces invasions leur apportèrent de riches récompenses. Vu que tout l’Orient est dans «les affres de la renaissance», il n’est pas illogique qu’ils convoitent aussi l’or liquide de la vallée de l’Euphrate.
Lors d’une entrevue accordée par le général britannique Ian Hamilton, à Kingsbury Smith, correspondant de l’agence International News Service, tandis que le général Hamilton parlait de la menace que représente la pénétration asiatique pour la civilisation occidentale et l’Europe, il prédit que «le lieu où l’Europe tente d’arrêter la pénétration asiatique deviendra le dernier champ de bataille de tous les temps et marquera la fin de la civilisation.» Il dit aussi: «J’ai soigneusement étudié la carte et le lieu le plus propice pour que l’Europe affronte et repousse l’Asie s’appelle Méguiddo, ou selon d’autres cartes, Harmaguédon.»
Il semblerait ressortir de ce que disent ces écrivains, que si des armées puissantes comme celles que pourraient mobiliser «les rois de toute la terre » devaient se réunir dans une certaine partie située entre l’ancienne vallée de Méguiddo et les vastes extensions de la vallée de l’Euphrate et de l’Asie Mineure, «pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant», la prophétie dans laquelle il est question du territoire désigné par le mot ‘Harmaguédon’ s’accomplirait certainement.»
Pendant des siècles, les territoires de la Palestine et de l’Euphrate ont été sous la domination de gouverneurs mahométans, soumis à la nation turque. Il est donc logique de croire que la Turquie arrivera à sa fin avant que les rois de la terre ne fassent déboucher leurs armées sur ce territoire. La fin de la Turquie prépare le terrain pour la bataille d’Harmaguédon.
Les trois esprits impurs.--Un événement digne d’être remarqué, sous cette plaie, est la sortie des trois esprits impurs pour rassembler les nations pour la grande bataille. Le spiritisme, qui s’est déjà étendu dans le monde, serait tout indiqué pour accomplir cette oeuvre. Mais on peut se demander s’il est possible qu’une oeuvre déjà en plein développement puisse être désignée par l’expression que nous étudions, vu que les esprits ne sont pas présentés dans la prophétie avant le déversement de la sixième plaie, qui est encore dans l’avenir. Nous répondons qu’en ceci, comme dans beaucoup d’autres mouvements, les instruments que le ciel désigne comme ceux qui seront employés dans l’accomplissement de certains buts passent par un processus de préparation préliminaire au rôle qu’ils doivent jouer. Donc, avant que les esprits ne puissent avoir une autorité aussi absolue sur l’espèce humaine, pour la rassembler pour le combat contre le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, ils doivent d’abord affermir leur influence parmi les nations de la terre, et faire que leur enseignement soit reçu comme étant d’autorité divine et leur parole comme loi. Cette oeuvre est en train de s’accomplir maintenant, et une fois que le spiritisme aura acquis une influence totale sur les nations en question, quel instrument plus approprié pourrait être employé pour les rassembler pour une entreprise si téméraire et désespérée?
Pour beaucoup, il peut paraître incroyable que les nations soient disposées à déclencher une guerre si inégale comme celle de combattre le Seigneur des armées; mais l’une des occupations de ces trois esprits de démons est d’induire en erreur, parce qu’ils vont réaliser des miracles pour tromper les rois de la terre, afin qu’ils croient leur mensonge.
Une déclaration de sir Edward Grey, tandis qu’il parlait à la Chambre des Communes, démontre que certains grands hommes d’État reconnaissent que les esprits de démons influencent les nations pour les inciter à la guerre. En décrivant l’action de ces forces, le ministre des Relations Extérieures britanniques à dit:
«C’est vraiment comme si dans l’atmosphère du monde une influence malveillante était à l’oeuvre pour perturber et exciter chacune de ses parties.»
Ramsay Mac Donald, deux fois premier ministre de Grande Bretagne, a dit:
«Il semblerait qu’ils fussent tous ensorcelés ou qu’ils agissent sous une condamnation imposée par les démons... Les peuples commencèrent à sentir qu’il y avait quelque chose de démoniaque dans les opérations qui se réalisent maintenant pour accroître les armées, la marine et les forces aériennes.»
L’origine de ces esprits montre qu’ils agiront parmi les trois grandes divisions religieuses du monde, qui sont représentées par le dragon, la bête et le faux prophète, c’est-à-dire le paganisme, le catholicisme romain et le protestantisme apostat.
Mais quelle est la force de la recommandation faite au verset 15? Le temps de grâce doit être terminé, et Christ doit avoir laissé sa charge de Médiateur, avant que les plaies ne commencent à tomber. Le croyant court-il le danger de chuter après cela? On notera que cet avertissement est donné en relation avec l’oeuvre des esprits. On en déduit qu’il est rétroactif, et s’applique dès le moment où ces esprits commencent à oeuvrer jusqu’à la fin du temps de grâce. Par l’emploi du présent au lieu du passé dans le temps grammatical des verbes, ce qui est autorisé dans le grec, le passage correspond à cette forme: Heureux celui qui a veillé et gardé ses vêtements, car la honte et la nudité de ceux qui ne l’auraient pas fait se verra spécialement à ce moment-là.
«Ils les rassemblèrent». Qui sont ceux qui sont rassemblés ici, et quel est l’instrument employé pour les rassembler ? Si le mot «les» se rapporte aux rois du verset 14, ce n’est pas un bon instrument qui les a regroupés; mais si le sujet du verbe rassembler est «esprits», pourquoi le verbe [en anglais] est-il au singulier? Le caractère particulier de cette construction en a conduit certains à lire ce passage ainsi: «Et il (le Christ) les rassembla (les saints) dans un lieu appelé en hébreu Harmaguédon (la ville illustre, ou Nouvelle Jérusalem).» Mais cette interprétation ne peut être défendue.
Notons ce que dit exactement le passage. Le mot traduit par esprits est pneumata, substantif pluriel. En accord avec une loi de la langue grecque, quand un substantif pluriel est du genre neutre, comme pneumata, le verbe doit être au singulier. De même, quand le récit reprend après la parenthèse d’exhortation du verset 15, le verbe «rassembler» est aussi au singulier dans le grec pour concorder avec «aller» du verset 14, puisque les deux verbes ont le même sujet, à savoir «esprits». Il est donc tout à fait raisonnable de traduire le verset 16 ainsi: «Ils (les esprits) les rassemblèrent (les rois) dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.» Cette interprétation est celle que d’autres versions suivent.
«Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.» dans la version Louis Segond. «Et ils les assemblèrent au lieu appelé en hébreu: Har-Magedon.» dans la version Darby. La Bible de Jérusalem dit: «Ils les assemblèrent au lieu dit, en hébreu, Harmagedôn.» et la TOB dit la même chose. Il est donc logique de conclure que les personnes réunies sont les subordonnés de Satan et non les saints, qu’il s’agit d’une oeuvre faite par les mauvais esprits et non par Christ; et que le lieu où ils sont rassemblés n’est pas la nouvelle Jérusalem, pour les noces de l’Agneau mais Harmaguédon, (ou Montagne de Méguiddo), pour «le combat du grand jour du Dieu tout-puissant».
VERS. 17-21: «17 Le septième versa sa coupe dans l’air. Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait: C’en est fait! 18 Et il y eu des éclairs, des voix, des tonnerres, et un grand tremblement de terre, tel qu’il n’y avait jamais eu depuis que l’homme est sur la terre un aussi grand tremblement. 19 Et la grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère. 20 Et toutes les îles s’enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées. 21 Et une grosse grêle, dont les grêlons pesaient un talent, tomba du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand.»
La septième plaie.--C’est ainsi que l’inspiration décrit le dernier châtiment qui sera infligé dans l’état actuel de la terre à ceux qui ont été des rebelles endurcis contre Dieu. Certaines des plaies sont d’application locale, mais celle-ci est déversée dans l’air. L’atmosphère entoure toute la terre et on en déduit que cette plaie affectera le globe entier habitable; elle sera universelle. L’air lui-même deviendra mortel.
La convocation des nations s’est produite sous la sixième coupe, et la bataille doit se dérouler sous la septième. On nous présente ici les instruments avec lesquels Dieu tuera les impies. A cette occasion on dira: «L’Éternel a ouvert son arsenal, et il en a tiré les armes de sa colère.» (Jérémie 50:25).
L’Écriture dit qu’on entendit des voix. C’est surtout celle de Dieu qui se fera entendre. «De Sion l’Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix» (Joël 3:16; voir aussi Jérémie 25:30; Hébreux 12:26). La voix de Dieu provoquera un grand tremblement tel qu’il n’y en a jamais eu depuis que les hommes existent sur la terre.
«Des éclairs et des tonnerres» sont d’autres allusions aux jugements d’Égypte (voir Exode 9:23).La grande ville sera divisée en trois parties qui représentent les trois grandes divisions des religions fausses et apostates du monde (la grande ville): le paganisme, le catholicisme romain et le protestantisme apostat, qui semblent séparés pour recevoir chacun sa condamnation appropriée. Les villes des nations tombent; la désolation universelle s’étend sur toute la terre; les îles fuient, et les montagnes ne sont pas retrouvées. La grande Babylone revient ainsi à la mémoire de Dieu. Nous lirons une description plus complète de ses jugements dans Apocalypse 18.
«Une grosse grêle... tomba du ciel sur les hommes», est le dernier instrument utilisé pour infliger le châtiment aux impies. Elle constitue la lie amère de la septième coupe. Dieu s’est adressé uniquement aux méchants en disant: «Je ferai de la droiture une règle, et de la justice un niveau; et la grêle emportera le refuge de la fausseté, et les eaux inonderont l’abri du mensonge.» (Ésaïe 28:17; voir aussi Ésaïe 30: 30). Le Seigneur demanda à Job s’il avait «vu les dépôts de grêle», qu’Il tient «en réserve pour les temps de détresse, pour les jours de guerre et de bataille» (Job 38:23).
On dit que chaque grêlon pesait un talent. Selon diverses autorités, un talent est égal à plus ou moins 26 kilogrammes. Qu’est-ce qui pourrait résister à la force des grêlons de ce poids quand ils tombent du ciel? A ce moment-là, l’humanité n’aura aucun refuge. Les villes auront été détruites par un tremblement de terre, les îles auront fui et les montagnes auront disparu. A nouveau, les méchants expriment leur malheur par des blasphèmes, «parce que ce fléau était très grand.»
La description d’une tempête de grêle vécue dans le Bosphore par le capitaine Porter nous permettra d’avoir une faible idée de l’effet terrible qu’un tel désastre aura :
«Nous venions d’avancer d’environ deux kilomètres quand un nuage annonçant la pluie s’approcha. Quelques minutes plus tard, nous découvrîmes qu’il tombait du ciel quelque chose qui produisait de grosses éclaboussures apparemment blanches. Je ne pouvais pas imaginer ce que c’était, mais en observant que les mouettes tentaient de les éviter dans leur vol, je pensai d’abord qu’elles se précipitaient pour chasser des poissons, mais très vite, je découvris qu’il s’agissait de grosse boules de glace qui tombaient. Immédiatement nous entendîmes un bruit comme celui d’un tonnerre sourd, ou dix mille équipages roulant furieusement sur le pavé. Tout le Bosphore était couvert d’écume, comme si l’artillerie du ciel s’était déchargée sur nous et notre fragile machine. Notre sort semblait inévitable; nous levâmes nos parapluies pour nous protéger, mais les morceaux de glace les détruisirent. Heureusement nous avions une peau de boeuf dans le bateau et nous rampâmes jusqu’à elle pour nous protéger de maux plus grands. Un des trois rameurs eut la main littéralement brisée; un autre fut sérieusement blessé à une épaule; Mr. H. reçut une grand coup à la jambe; ma main droite fut partiellement inutilisable, et nous fûmes tous plus ou moins blessés...
«Ce fut la scène la plus épouvantable que j’ai vécue, et j’espère ne pas avoir à la revivre. Des boules de glace grosses comme mes deux poings tombèrent dans le bateau, et quelques-unes d’entre elles tombèrent avec tant de violence qu’elles nous auraient brisé un bras ou une jambe. L’une d’elles s’abattit sur la partie large d’une rame et la rompit. La scène dura environ cinq minutes durant lesquelles je ressentis une véritable terreur. Quand tout fut terminé, nous vîmes les collines des environs couvertes de blocs de glace, car on ne peut pas les appeler grêlons; les arbres étaient dépouillés de leurs feuilles et de leurs branches, et tout paraissait dévasté...
«La scène était indescriptible. J’ai vécu beaucoup de tremblements de terre; la foudre a juré, pour ainsi dire, autour de ma tête; j’ai entendu rugir le vent; par moment, je me suis senti soulevé vers le ciel par les vagues pour ensuite m’enfoncer dans l’abîme profond. Je me suis trouvé au milieu d’actions belliqueuses, et j’ai vu la mort et la destruction autour de moi sous ses formes les plus horribles; mais jamais je n’avais ressenti cette sensation d’épouvante qui s’empara de moi à cette occasion, et elle m’obsède et je crains que ce ne soit pour toujours... Mon porteur, le plus audacieux du groupe, qui s’aventura un instant devant la porte, fut abattu par une pierre de glace, et si nous ne l’avions pas traîné à l’intérieur par les pieds, il aurait été tué par la grêle... Deux marins moururent dans la partie haute du village, et j’ai entendu dire que beaucoup avaient eu des fractures... Imaginez que les cieux soient subitement gelés, et brisés en morceaux irréguliers, chacun pesant entre 200 et 500 grammes puis précipités sur la terre.»
Cher lecteur, si tels furent les effets dévastateurs d’une chute de grêle, qui déchargea des grêlons comme deux poings d’homme, qui pesaient tout au plus 500 grammes, qui pourra décrire les conséquences de la tempête à venir, dont chaque grêlon pèsera 25 kilogrammes? Aussi sûr que la Parole de Dieu est vraie, Il va bientôt châtier un monde coupable. Que selon Sa promesse, nous ayons une demeure «dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres» pendant cette heure terrifiante! (Ésaïe 32:18,19).
«Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait: C’en est fait!». Tout est terminé. La coupe de la culpabilité humaine a été remplie. La dernière âme a été sauvée. Les livres sont fermés. Le nombre des sauvés est complet. Un point final a été mis à l’histoire de ce monde. Les coupes de la colère de Dieu ont été déversées sur une génération corrompue. Les impies les ont bues jusqu’à la lie, et ils se sont enfoncés dans le royaume de la mort pour mille ans. Cher lecteur, où désires-tu te trouver après cette grande décision?
Quelle est la condition des saints «quand le fléau débordé passera»? Ils sont l’objet spécial de la protection de Dieu, qui ne laissa pas tomber à terre un seul oisillon sans le remarquer. De nombreuses promesses nous ont été données pour nous consoler. Elles sont sommairement contenues dans le beau langage expressif du Psalmiste:
Je dis à l’Éternel: Mon refuge et ma forteresse,
Mon Dieu en qui je me
confie!
Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur,
De la peste
et de ses ravages.
Il te couvrira de ses plumes,
Et tu trouveras un
refuge sous ses ailes;
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.
Tu ne
craindras ni les terreurs de la nuit,
Ni la flèche qui vole de jour,
Ni
la peste qui marche dans les ténèbres,
Ni la contagion qui frappe en plein
midi. Que mille tombent à ton côté,
Et dix mille à ta droite.
Tu ne seras
pas atteint;
De tes yeux seulement tu regarderas,
Et tu verras la
rétribution des méchants.
Car tu es mon refuge, ô Éternel!
Tu fais du
Très-Haut ta retraite.
Aucun malheur ne t’arrivera,
Aucun fléau
n’approchera de ta tente. Psaume 91:2 à 10
VERS. 1-5: « 1 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m’adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux. 2 C’est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l’impudicité, et c’est du vin de son impudicité que les habitants de la terre se sont enivrés. 3 Et il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. 4 Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d’or, remplie d’abominations et des impuretés de sa prostitution. 5 Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. »
Dans le verset 19 du chapitre précédent, on nous informe que « Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère. » Maintenant, le prophète considère plus en détail le thème de cette grande Babylone. Afin de la présenter sous une forme complète, il revient en arrière et relate quelques-uns des événements de son histoire. En général, les Protestants croient que cette femme apostate présentée dans ce chapitre, est un symbole de l’église catholique romaine. Il y a eu des relations illicites entre cette église et les rois de la terre. Les habitants de la terre ont été enivrés par le vin de ses fornications, à savoir par ses fausses doctrines.
L’Église et l’État.--Cette prophétie est plus précisément que d’autres applicable au pourvoir Romain, par le fait qu’elle établit une distinction entre l’Église et l’État. Nous voyons ici une femme, l’Église, assise sur une bête écarlate, le pouvoir civil, qui la porte, par lequel elle est soutenue et qu’elle contrôle et guide selon son gré, comme un cavalier contrôle l’animal sur lequel il est assis.
Les vêtements et les ornements de cette femme, selon ce qui nous est présenté au verset 14, s’harmonisent de façon surprenante avec l’interprétation donnée à ce symbole. Les couleurs dominantes des manteaux des papes et des cardinaux sont précisément la pourpre et l’écarlate. Selon les témoins oculaires, parmi les myriades de pierres précieuses qui ornent ces cérémonies, l’argent est presque inconnu, et l’or est moins remarquable que les gemmes de grande valeur. De la coupe d’or qu’elle tient dans la main--symbole de la pureté de la doctrine et de la profession de foi, qui n’aurait dû contenir que des choses pures et en accord avec la vérité--ne sortirent que des abominations et le vin de ses fornications, symbole approprié de ses doctrines abominables et pratiques encore plus repoussantes.
On dit que lors d’un jubilé Papal on employa le symbole d’une femme avec une coupe dans la main:
« En 1825, lors du jubilé, le Pape Léon XII fit frapper une médaille qui portait sur un côté sa propre image, et de l’autre, celle de l’Église de Rome symbolisée par une ‘femme’ qui portait dans sa main gauche une croix et dans la droite une coupe, avec autour d’elle la légende: SEDET SUPER UNIVERSUM, c’est-à-dire ‘le monde entier est son siège’ ».
Cette femme est précisément appelée Babylone. Rome est-elle donc Babylone, à l’exclusion de tous les autres corps religieux? Non; elle ne peut l’être, pour le simple fait qu’elle est appelée la mère des prostituées, selon ce que nous avons déjà remarqué, ce qui démontre qu’il y a d’autres organisations religieuses indépendantes qui constituent les filles apostates, qui appartiennent à la même grande famille.
VERS. 6, 7: «6 Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement. 7 Et l’ange me dit: Pourquoi t’étonnes-tu? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes.»
La raison de l’étonnement.--Pour quelle raison Jean fut-il saisi d’un grand étonnement, quand il vit la femme ivre du sang des saints? Était-ce une chose étrange à son époque que le peuple de Dieu souffrît la persécution? N’avait-il pas vu Rome lancer ses plus féroces anathèmes contre l’Église? Et n’était-il pas lui-même exilé sous son pouvoir cruel tandis qu’il écrivait? Alors pourquoi s’étonna-t-il en voyant Rome persécuter encore les saints? Le secret de son étonnement est celui-ci: toutes les persécutions qu’il avait vécues provenaient de la Rome païenne, qui était l’ennemi déclaré de Christ. Il n’était pas étrange que les païens persécutent les disciples de Christ. Mais quand Jean vit une église qui se disait chrétienne persécuter les disciples de l’Agneau et s’enivrer de leur sang, il ne put que se sentir accablé par l’étonnement.
VERS. 8-11: «8 La bête que tu as vue était, et elle n’est plus. Elle doit monter de l’abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n’a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s’étonneront en voyant la bête, parce qu’elle était, et qu’elle n’est plus, et qu’elle reparaîtra. 9 -C’est ici l’intelligence qui a de la sagesse.- Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.10 Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, un existe, l’autre n’est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps. 11 Et la bête qui était, et qui n’est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est du nombre des sept, et elle va à la perdition.»
Les trois phases de Rome.--La bête dont l’ange parle ici est évidement la bête écarlate. Une bête féroce, comme celle qui est présentée ici, symbolise une puissance oppressive et persécutrice. Bien que la puissance romaine eut, en tant que nation, une longue existence ininterrompue, elle passa par certaines phases durant lesquelles ce symbole ne lui était pas applicable, et pendant ce temps, dans des prophéties comme celle qui nous occupe, on aurait pu dire de la bête, qu’elle n’était pas ou qu’elle était inexistante. Ainsi, Rome était sous sa forme païenne une puissance persécutrice du peuple de Dieu, et pendant ce temps elle constituait la bête qu’elle était. Mais quand l’empire fut nominalement converti au christianisme, il se produisit une transition du paganisme à une autre phase d’une religion faussement appelée chrétienne. Pendant une brève période, tandis que cette transition se faisait, elle perdit son caractère féroce et persécuteur, et on put dire alors que la bête n’était plus. Avec le passage du temps, elle se développa dans la Papauté, et elle assuma à nouveau sa soif de sang et son caractère oppressif.
Les sept têtes.--On explique ici que les sept têtes sont tout d’abord sept montagnes, et ensuite sept rois. « Les sept têtes sont sept montagnes, . . . ce sont sept rois, » de manière que les têtes, les montagnes et les rois sont identifiés.
Plus loin l’ange dit: « cinq [rois] sont tombés » ou disparus. Il dit encore: « un [roi] existe, c’est-à-dire le sixième qui régnait alors. « l’autre n’est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps. » Et le dernier: « la bête qui était, et qui n’est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est du nombre des sept. »
Par cet exposé des sept rois, nous comprenons que quand celui qui « n’est pas encore venu » (au moment où Jean écrivait) apparaît sur la scène, il est appelé le huitième, bien qu’en réalité il soit un des sept dans le sens qu’il absorba et exerça son pouvoir. C’est celui dont la carrière nous intéresse. A son sujet, il est dit que son destin est d’aller «à la perdition», c’est-à-dire qu’il doit périr totalement. Ceci reprend l’affirmation faite au verset 8, au sujet de « la bête que tu as vue » qui est à son tour «l a bête écarlate » sur laquelle la femme était assise. Nous avons démontré que cette bête symbolise le pouvoir civil, qui en accord avec le récit qui nous occupe, passe par sept phases représentées aussi par la bête semblable à un léopard, mentionné dans Apocalypse 13, jusqu’à ce que le huitième paraisse jusqu’à la fin. Vu que nous avons déjà démontré que la Rome Papale se développa à partir de la Rome païenne et lui succéda, nous devons conclure que la huitième tête, qui était du nombre des sept et exerça finalement son pouvoir, représente la Papauté et son mélange de doctrines soi-disant Chrétiennes, de superstitions et de rites païens.
VERS. 12-14: « 12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. 13 Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. 14 Ils combattront contre l’Agneau, et l’Agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi. »
Les dix cornes.--A ce sujet, voyez les observations faites sur Daniel 7:7, où les cornes représentent dix royaumes qui surgirent de l’Empire Romain. Ils reçurent leur pouvoir pour une heure (hora soit un laps de temps indéfini) avec la bête. C’est-à-dire qu’ils régnèrent pendant un certain temps avec la bête, et pendant ce laps de temps ils lui donnent leur puissance et leur autorité.
Croly offre ce commentaire sur le verset 12: « La prédiction précise l’époque de la Papauté en mentionnant la formation des dix royaumes de l’Empire occidental. Ils ‘reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête’. La traduction devrait être: ‘durant la même ère’ (mían horan). Les dix royaumes seront contemporains, en contraste avec les sept têtes, qui furent successives. »
Ce langage se rapporte sans aucun doute au passé, quand les royaumes de l’Europe appuyèrent unanimement la Papauté. La relation que ces rois auront finalement avec la Papauté est exposée dans le verset 16, où l’on dit qu’ils « haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront ses chairs, et la consumeront par le feu. » Les nations de l’Europe ont accompli une partie de cette oeuvre durant des années. La fin de cette oeuvre, qui consiste à la brûler au feu, se réalisera quand Apocalypse 18:8 s’accomplira.
« Ils combattront contre l’Agneau. » (vers. 14). Ici, on nous fait pénétrer dans l’avenir, et on nous transporte au moment de la grande bataille finale, quand l’Agneau porte le titre de Roi des rois et Seigneur des seigneurs, qu’il assume à la fin du temps de grâce, quand son oeuvre d’intercession sacerdotale prend fin (Apocalypse 19:11-16).
VERS. 15-18: « 15 Et il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples , des foules, des nations, et des langues. 16 Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront ses chairs, et la consumeront par le feu. 17 Car Dieu a mis dans leurs coeurs d’exécuter un même dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. 18 Et la femme que tu as vue, c’est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. »
Le destin de la prostituée.--Au verset 15, nous avons une définition claire de ce que signifie le symbole biblique des eaux: des peuples, des foules, des nations, et des langues. L’ange dit à Jean, tandis qu’il attirait son attention sur le thème, qu’il lui montrerait le jugement de cette grande prostituée. Au verset 16, ce jugement est précisé. Ce chapitre se rapporte naturellement et spécialement à la mère, ou Babylone catholique. Le chapitre suivant, si nous ne nous trompons pas, traite du caractère et du destin d’une autre grande branche de Babylone, les filles de la prostituée.
VERS. 1-3: «1 Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité; et la terre fut éclairée de sa gloire. 2 Il cria d’une voix forte, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, 3 parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l’impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.»
Un grand pouvoir est symbolisé dans ces versets (Voir les commentaires sur le verset 4 de ce chapitre). L’étude de quelques faits nous guidera sans erreur possible vers l’application. Dans Apocalypse 14 nous avons un message qui annonce la chute de Babylone. «Babylone» est un terme qui n’englobe pas seulement le paganisme et l’église catholique romaine, mais aussi les groupes religieux qui se sont retirés de cette église, bien que conservant beaucoup de ses erreurs et de ses traditions.
Une chute spirituelle.--La chute de Babylone mentionnée ici ne peut être sa destruction littérale, car le fait que des événements doivent avoir lieu dans Babylone après sa chute, nous empêche d’accepter cette idée. Par exemple, il y a des enfants de Dieu qui s’y trouvent après sa chute et qui sont appelés à en sortir afin de ne pas participer à ses châtiments, dans lesquels sa destruction littérale est incluse. La chute est donc spirituelle, puisque le résultat est que Babylone devient une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, une cage d’oiseaux impurs et odieux. Ce sont de terribles descriptions de l’apostasie qui démontrent qu’en conséquence de sa chute, Babylone accumule les péchés jusqu’au ciel, et devient l’objet des jugements de Dieu qui ne peuvent être ajournés.
Vu que cette chute est spirituelle, elle doit s’appliquer à une branche de Babylone qui n’est ni païenne ni papale, car depuis le début de leur histoire, le paganisme a été une fausse religion, et la papauté une religion apostate. De plus, comme on dit que cette chute arrive peu de temps avant la destruction finale de Babylone, certainement après la naissance et le triomphe de l’église papale qui avait été prédit, ce témoignage ne peut s’appliquer à d’autres organisations religieuses que celles qui sortirent de cette église. Elles commencèrent par une réforme. Elles marchèrent bien pendant un certain temps, et elles reçurent l’approbation divine; mais pour avoir conservé quelques-unes des doctrines erronées de Rome, et pour s’être enfermées dans leurs propres credo, elles n’avancèrent pas à la lumière progressive de la vérité prophétique. Une telle attitude sera finalement la cause du développement d’un caractère aussi odieux pour Dieu que celui de l’église de laquelle elles sortirent.
Alexander Campbell, fondateur de l’église des Disciples de Christ, dit:
«Il y a trois siècles, on tenta de réformer la papauté en Europe. Cette tentative s’acheva par une hiérarchie protestante et des essaims de dissidents. Le protestantisme se réforma à son tour par le Presbytérianisme, qui se transforma en Congrégationalisme, d’où sortit l’église Baptiste, etc. Le Méthodisme tenta de toutes les réformer, mais il s’est réformé lui-même en de nombreuses formes de Wesleyisme . . . Elles conservent toutes dans leur sein, --dans leurs organisations ecclésiastiques, dans leurs cultes, leurs doctrines et leurs rites--, diverses reliquats de la papauté. Elles sont, dans le meilleur des cas, une réforme de la papauté, et seulement des réformes partielles. Les doctrines et les traditions des hommes continuent d’affaiblir la puissance de l’Évangile dans leurs mains.»
On pourrait présenter d’abondants témoignages de personnes occupant de hauts postes dans ces diverses dénominations, qui écrivirent, non pas dans le but de censurer et de chercher les fautes, mais stimulées par un sens aigu de la condition épouvantable dans laquelle ces églises sont tombées. Le mot Babylone qui leur est appliqué n’est pas un reproche, mais il exprime simplement la confusion et la diversité de doctrines qui existe parmi elles. Babylone n’aurait pas dû tomber. Elle aurait pu être guérie (Jérémie 51:9) en recevant la vérité, mais elle l’a rejetée.
En n’acceptant pas la vérité de la seconde venue de Christ et en refusant le message du premier ange, les églises cessèrent de marcher dans la lumière progressive qui brillait sur leur sentier depuis le trône de Dieu. En conséquence, la confusion et la dissension règnent parmi elles. La mondanité et l’orgueil sont en train d’étouffer toute plante de croissance spirituelle.
Mais la chute de Babylone est à nouveau mentionnée dans ce chapitre. Dans la référence antérieure, cette chute suivait la proclamation du message du premier ange, et la déclaration était alors: «Un autre ange, un second ange suivit, en disant: Elle est tombée, elle est tombée Babylone.» Maintenant, la dernière déclaration céleste est: «il cria d’une voix forte, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande!Elle est devenue une habitation de démons.» On voit ici le pas ultérieur du développement de l’apostasie, et les pages suivantes révéleront l’extension de cette partie finale de la chute de Babylone.
L’époque de la chute.--A quelle époque ces versets s’appliquent-ils? A quel moment pouvons-nous chercher ce mouvement? Si l’opinion exposée ici est correcte, à savoir que ces églises, ou cette branche de Babylone, expérimentèrent une chute spirituelle après avoir rejeté le message du premier ange d’Apocalypse 14, l’annonce faite dans le chapitre que nous étudions ne peut avoir été donnée avant cette époque. Elle est donc donnée simultanément au message de la chute de Babylone d’Apocalypse 14, ou à une époque ultérieure. Elle ne peut avoir été donnée en même temps parce que le premier message annonce simplement la chute de Babylone, tandis que ce dernier ajoute plusieurs détails qui ne s’étaient pas accomplis à cette époque ou qui étaient en train de l’être. Nous devons donc chercher la proclamation présentée dans ce chapitre à un moment ultérieur à 1844, quand le message précédent fut proclamé. Aussi, nous demandons: Un tel message a-t-il été donné de cette époque à nos jours? Nous répondons oui. Nous entendons actuellement le message du troisième ange, qui est le dernier qui doit être donné avant la venue du Fils de l’homme. A mesure que la décadence est allée en augmentant dans le monde religieux, le message a été renforcé par l’avertissement d’Apocalypse 18:1 à 4, ce qui constitue ainsi une caractéristique du message du troisième ange qui est en train d’être proclamé maintenant avec puissance et illumine le monde de sa gloire.
L’oeuvre du spiritisme.--La dernière phase de l’oeuvre présentée dans le verset 2 est en train de s’accomplir, et bientôt elle sera complétée par l’oeuvre du spiritisme. Les agents qui sont appelés «des esprits de démons, qui font des prodiges» dans Apocalypse 16:14, sont en train de pénétrer secrètement mais rapidement dans les dénominations religieuses auxquelles nous avons déjà fait référence. Leurs credo ont été formulés sous l’influence du vin (erreurs) de Babylone, dont l’un est que les esprits de nos amis défunts sont conscients, intelligents et actifs autour de nous.
Un détail significatif de l’oeuvre spirite actuelle est précisément le manteau religieux qu’elle revêt. Elle maintient cachés ses principes les plus grossiers, qui autrefois avaient été largement placés en première ligne, et elle affiche maintenant un aspect religieux comme n’importe quelle autre dénomination. Elle parle du péché, de la repentance, de l’expiation, du salut en Christ, dans un langage presque aussi orthodoxe que celui des authentiques chrétiens. Sous le déguisement de cette profession, qui peut l’empêcher de se retrancher dans presque toutes les dénominations de la chrétienté? Nous avons démontré que la base du spiritisme, l’immortalité de l’âme, est un dogme fondamental du credo de presque chaque église. Qu’est-ce qui peut alors sauver la chrétienté de son influence séduisante? Nous voyons ici un autre triste résultat du rejet des vérités offertes au monde par les messages d’Apocalypse 14. Si les églises avaient accepté ces messages, elles auraient été protégées contre cette tromperie; car parmi les grandes vérités développées par le mouvement religieux qui se produisit pendant le grand réveil adventiste, on compte l’enseignement important que l’âme de l’homme n’est pas naturellement immortelle; que la vie éternelle est un don de Jésus-Christ, et qu’elle ne peut s’obtenir que par lui; que les morts sont inconscients; et que les récompenses et les châtiments du monde futur seront donnés après la résurrection et le jour du jugement.
Ces vérités assènent un coup mortel à la première et vitale affirmation du spiritisme. Cette doctrine peut-elle pénétrer dans un esprit affermi dans la vérité? L’esprit vient et affirme être l’âme désincarnée, ou esprit, d’un mort. On lui fait face avec le fait que telle n’est pas la sorte d’âme ou d’esprit que l’homme possède; que les «morts ne savent rien»; que cette première prétention est un mensonge et que les références qu’il offre démontrent qu’il appartient à la synagogue de Satan. Il est ainsi tout de suite repoussé et le mal qu’il voulait faire est efficacement évité. Mais la majorité des membres des différentes religions s’oppose à la vérité qui les protégerait, et ils s’exposent à cette dernière manifestation de l’astuce satanique.
Le libéralisme moderne.--Tandis que le spiritisme agit de la sorte, des changements surprenants sont en train de se produire dans les sphères supérieures de certaines dénominations. L’incrédulité de notre époque, sous les noms séduisants de «sciences», de «haute critique», «d’évolution» et de «libéralisme moderne», a pénétré la majorité des collèges théologiques du pays, et réalisé de graves incursions dans les églises protestantes.
Dans le Cosmopolitan Magazine, du mois de Mai 1909, un écrivain, Harold Bolce, attire l’attention du public sur cette situation. Après avoir fait des recherches sur le caractère de l’enseignement donné dans quelques-unes des principales universités du pays, il en présenta les résultats dans le Cosmopolitan et ils arrachèrent ce commentaire au rédacteur:
«Ce que Mr. Bolce présente ici est des plus surprenant. Comme base des matières enseignées dans les collèges américains, un mouvement dynamique est en train de miner les anciens fondements et promet de créer une manière révolutionnaire de penser et de vivre. Ceux qui ne sont pas en relation avec les grands collèges du pays seront étonnés de connaître les credo fomentés par les corps enseignants de nos grandes universités. Dans des centaines de classes on est en train d’enseigner chaque jour que le Décalogue n’est pas plus sacré qu’un quelconque programme; que la famille est une institution condamnée à disparaître; qu’il n’y a aucun mal absolu; que l’immoralité est simplement une infraction aux normes acceptées par la société. . . Ce sont quelques-uns des enseignements révolutionnaires et sensationnels présentés, avec la garantie académique, à l’esprit de centaines de milliers d’étudiants des États-Unis.»
Les résultats du libéralisme moderne se sont laissés voir avec trop de clarté dans l’oeuvre des églises protestantes. Des écrivains appartenant aux diverses assemblées ont signalé franchement le manque d’intérêt dans la prédication de l’Évangile et la décadence des missions, en particulier. L’un d’eux présente la situation de la façon suivante:
Je soupçonne que dans leur grande majorité nos églises sont devenues faibles et incertaines quant à leur but, sans vie, caractérisées par une respectabilité mortelle et un manque du sens de leur mission. La congrégation typique se préoccupe surtout d’obtenir suffisamment d’argent pour payer le pasteur et maintenir ses propriétés en bon état. Et la conviction profonde que ‘nous avons une histoire à raconter aux nations’ est rare. La bonne nouvelle du salut et l’évangélisation, en ce qui concerne le monde, se sont diluées en une éthique satisfaisante et responsable, et l’église est une société de bonnes personnes qui veulent que les bénédictions de la religion les accompagnent durant leurs moments d’exaltation ou de malheur, mais elles sont satisfaites d’être absentes de l’église et de sa mission divine, aussi longtemps qu’elles peuvent se revêtir de l’aura de respectabilité qui accompagne la condition de membres de l’église. Est-ce une accusation trop caustique contre l’église?»
Un autre écrivain présente l’attitude des églises envers les missions comme suit:
«Non seulement les membres qui donnent consciencieusement représentent une minorité, mais la croyance à propos des missions a changé. Les comités des missions doivent se persuader eux-mêmes que la diminution de leurs recettes est due aux impôts élevés, et à la baisse des rentes, mais les pasteurs qui traitent avec les donateurs reconnaissent que la réticence à faire des dons destinés à diffuser l’Évangile hors de nos frontières a augmenté. Le nombre des fidèles qui sont loyaux dans d’autres domaines mais qui annoncent avec persistance qu’ils «ne croient pas aux missions» va en augmentant. Les chiffres nous font réfléchir.
«La moyenne annuelle par personne, dans 22 communautés protestantes est de 11.28 dollars pour les frais de la congrégation, et de 2.19 dollars pour les oeuvres qui ne sont pas locales. . .
«La moyenne des dons qui ne sont pas destinés à l’oeuvre du pays oscille entre 29.69 pour cent des entrées totales, dans l’église Presbytérienne Unie; jusqu’à 11.14, 12.30 et 10.02 pour cent dans les trois dernières églises de la liste. Il n’est pas étonnant qu’on nous stimule à ‘nous souvenir des missions’».
En voici les résultats selon des déclarations autorisées:
«Tandis que le zèle missionnaire est allé en diminuant, la situation s’est compliquée davantage par le fait maintenant connu que d’autres missionnaires que les évangéliques étaient envoyés dans les champs étrangers. C’étaient les ‘aventuriers’ d’une ‘nouvelle civilisation’ les ‘créateurs d’un monde nouveau’, surtout mus par une passion sociale. . .
«L’évangélisation mondiale reçut à nouveau un coup cruel par les conclusions critiques d’un rapport présenté par une commission laïque qui étudia les missions à l’étranger. Bien que l’objet de cette entreprise, qui débuta en 1930 et se poursuivit jusqu’en 1931, était ‘d’aider les laïcs à déterminer quelle devait être leur attitude envers les missions à l’étranger, pour une nouvelle considération des fonctions de ces missions dans le monde moderne’, avec pour objectif, sans doute, non seulement de réformer les missions mais d’augmenter les recettes financières, ce que l’on obtint fut de plus grandes controverses et moins de dons.»
Le résultat de l’apostasie.--Avec une perspective si lamentable, et sous la direction de tels hommes, combien de temps passerait avant que Babylone soit pleine d’esprits immondes, et d’oiseaux impurs et odieux? Quel progrès a déjà été fait dans cette direction! Si les parents pieux de la génération qui vécut précisément avant que le message du premier ange soit donné pouvaient entendre l’enseignement et contempler les pratiques du monde religieux actuel, comme ils seraient épouvantés devant le contraste qu’il y a entre leur époque et la nôtre, et comme ils déploreraient cette triste génération! Mais le ciel ne doit pas laisser passer sous silence tout ceci. Une grande proclamation est en train de se faire, attirant l’attention de tout le monde sur les terribles détails de l’accusation présentée contre les organisations religieuses infidèles, afin que la justice des châtiments se détache clairement.
Le verset 3 démontre à quel point l’influence de Babylone a été grande, et combien sa conduite a été et sera méchante, et donc combien son châtiment sera juste. Les «marchands de la terre se sont enrichis par la puissance [ou abondance]de son luxe». Quels sont les excès qui viennent en tête parmi tous ceux de l’époque? Qui charge ses tables des viandes les plus succulentes et les plus fines? Qui se détachent par le luxe de ses tenues et de ses parures coûteuses? Qui est la personnification de l’orgueil et de l’arrogance? Ne sont-ils pas membres de l’église ceux qui sont presque toujours au premier plan pour la recherche des choses matérielles et qui encouragent l’orgueil de la vie?
Mais il y a un détail capable de racheter ce tableau. Aussi dégénérée que soit devenue Babylone, il y a des exceptions à la règle générale; parce que Dieu a toujours un peuple en elle, et à cause de ce peuple elle doit être un objet de considération jusqu’à ce que tous ceux qui veulent répondre soient appelés hors de ses rangs. Il ne sera pas nécessaire d’attendre longtemps. Bientôt, Babylone sera si pleine du levain de l’influence de ces mauvais agents que sa condition sera totalement démasquée par tous ceux qui auront le coeur sincère, et le chemin aura été préparé pour l’oeuvre que l’apôtre présente ensuite.
VERS. 4-8: «4 Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait: Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. 5 Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. 6 Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double selon ses oeuvres. Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double. 7 Autant elle s’est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu’elle a dit en son coeur: Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil! 8 A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée.»
La voix provenant du ciel montre que c’est un message puissant accompagné de gloire céleste. Comme l’intervention du ciel devient précise, et comme les agents destinés à accomplir l’oeuvre de Dieu se multiplient, à mesure que la grande crise approche! Cette voix du ciel est appelée «une autre voix» ce qui démontre qu’un nouvel instrument est présenté. Nous avons maintenant cinq messagers célestes expressément mentionnés engagés dans cette dernière réforme. Ce sont le premier, le second et le troisième anges d’Apocalypse 14; puis vient l’ange du verset 1 de ce chapitre, et pour finir le cinquième, l’instrument indiqué par «la voix» du verset 4, que nous étudions. Trois d’entre eux ont déjà agi. Le second ange s’est uni au premier, et le troisième aux deux autres. Le premier et le second n’ont pas terminé. Les trois sont maintenant unis pour proclamer un triple message. L’ange du verset 1 commence ici sa mission, parce que les conditions régnantes exigent son oeuvre. L’appel divin à sortir de Babylone est proclamé en relation avec cette oeuvre.
Sortez du milieu d’elle mon peuple.--Les preuves pour démontrer que le message des versets 1 et 2 de ce chapitre est donné en relation avec le triple message, ont déjà été présentées. Une idée de son extension et de sa puissance peut s’obtenir à partir de la description de l’ange donnée ici. On dit que le message du premier ange est proclamé «d’une voix forte». La même chose est dite à propos du troisième message, mais cet ange [Apoc. 18:1] au lieu de le voir voler simplement «au milieu du ciel» comme les autres, on le voit «descendre du ciel». Il vient avec un message plus direct. Il a «une grande autorité» et «la terre fut éclairée de sa gloire». Dans aucune autre partie de la Bible on ne trouve une telle description d’un message céleste destiné à l’homme. C’est le dernier, et il est indiqué qu’il vienne avec une gloire sans pareille et une puissance inaccoutumée. Le moment où le destin du monde doit se décider est épouvantable, et une crise très solennelle se présente quand toute une génération de la famille humaine franchira la limite finale du temps de grâce, quand la dernière parole de miséricorde sera entendue.
A ce moment-là, le monde ne doit pas être laissé sans avertissement. Les grands événements doivent être proclamés si amplement que personne ne pourra dire raisonnablement qu’il ignorait l’imminence de la condamnation. Toute excuse doit disparaître. La justice, la longanimité et la tolérance de Dieu manifestées dans Son retard à appliquer la sentence avant que tous aient eu l’opportunité de connaître sa volonté, et le temps de se repentir, doivent être justifiées. Un ange doté du pouvoir céleste est envoyé. Il est enveloppé de la lumière qui entoure le trône. Il descend vers la terre. Personne, sauf ceux qui sont spirituellement morts,--oui, «deux fois morts, déracinés»--, ne pourrait manquer de noter sa présence. La lumière jaillit partout. Les lieux obscurs sont illuminés. Tandis que sa présence dissipe les ombres, sa voix laisse entendre un avertissement comme un tonnerre. Il cria «d’une voix forte». Ce n’est pas une annonce secrète; c’est un cri, un cri puissant, un cri lancé d’une voix forte.
Les défauts fatals d’une église mondaine sont à nouveau montrés. Ses erreurs sont à nouveau exposées, pour la dernière fois. Le caractère inadéquat de la norme actuelle de piété pour faire face à la crise finale est clairement souligné. La relation inévitable qu’il y a entre les erreurs qu’elle hébergea et la destruction éternelle et irrémédiable, est proclamée au point que le cri est répercuté sur toute la terre. Tandis que les péchés de la grande Babylone montent jusqu’au ciel, le souvenir de ses iniquités monte devant Dieu. Les nuages de la vengeance s’accumulent. Très bientôt la tempête éclatera sur la grande ville de la confusion, et la Babylone orgueilleuse tombera comme une pierre de moulin qui s’enfonce dans les profondeurs de la mer. Soudain, on entend du ciel une autre voix: «Sortez du milieu d’elle, mon peuple». Les enfants de Dieu humbles, sincères et pieux qui sont encore là, et qui soupirent et pleurent pour les abominations commises sur la terre, entendent la voix, se lavent les mains des péchés de Babylone, se séparent de sa communion, échappent et se sauvent, tandis que Babylone tombe victime des jugements justes de Dieu. Ce sont des moments émouvants pour l’église. Préparons-nous pour la crise.
Le fait que les enfants de Dieu soient appelés à sortir pour ne pas participer aux péchés de Babylone, démontre que jusqu’à un certain point le fait d’être en relation avec elle n’entraîne pas de culpabilité.
Les versets 6 et 7 sont une déclaration prophétique qu’elle sera récompensée ou châtiée selon ses oeuvres. Il faut garder à l’esprit que ce témoignage s’applique à la partie sujette à une chute spirituelle. Comme nous l’avons déjà indiqué, il s’adresse surtout «aux filles», les dénominations qui persistent à s’accrocher aux traits caractéristiques de la «mère» et à conserver la ressemblance de famille. Ce sont elles, comme nous l’avons déjà démontré, qui tenteront une persécution d’envergure contre la vérité et le peuple de Dieu. Ce sont elles qui formeront «une image à la bête». Elles expérimenteront quelque chose de nouveau: l’emploi du pouvoir civil pour imposer leurs dogmes.
C’est sans doute cette première ivresse du pouvoir qui pousse cette branche de Babylone à se vanter dans son coeur et à dire: «Je suis assise en reine, je ne suis point veuve »; ce qui signifie: je ne suis déjà plus chera, «en deuil», ou destituée de pouvoir, comme je l’étais autrefois. Elle déclarera: Maintenant je gouverne comme une reine, je ne verrai plus le malheur. Avec des expressions blasphématoires, elle se vante que Dieu est dans la Constitution, et que l’église est intronisée, et qu’elle domine dès maintenant. «Payez-la comme elle a payé» semble démontrer que le moment où ce message atteindra son point culminant, et les saints appelés finalement à sortir, surviendra quand elle commencera à lever le bras de l’oppression contre eux. Quand elle remplira la coupe de la persécution contre les saints, l’ange du Seigneur la persécutera (Psaume 35:6). Les jugements célestes tomberont sur elle au double («payez-la au double») le mal qu’elle pensa infliger aux humbles serviteurs du Seigneur.
Le jour où les plaies mentionnées au verset 8 tomberont, sera un jour prophétique, car il ne peut s’agir d’un jour littéral, car il serait impossible qu’une famine ait lieu dans un laps de temps si court. Les plaies de Babylone sont sans doute les sept dernières plaies, que nous avons déjà examinées. D’après le langage de ce verset nous déduisons clairement que, en relation avec Ésaïe 34:8, ces châtiments terribles dureront un an.
VERS. 9-11: «9 Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. 10 Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront: Malheur! malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure est venu ton jugement! 11 -Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison. . .»
Une rétribution appropriée.--La chute de la première plaie doit provoquer l’arrêt total de la circulation de ces articles de luxe qui caractérisent Babylone. Quand les vendeurs de ces articles, qui ont été pour la plupart citoyens de cette ville symbolique, et qui se sont enrichis par leurs trafics, se trouvent soudainement, eux et leurs voisins, affectés par des ulcères putrides, tout commerce suspendu, et de grandes réserves de marchandises en attente, sans personne pour les acheter, ils élèvent leurs lamentations sur cette grande ville. S’il y a une chose capable d’arracher un cri sincère d’angoisse aux hommes de cette génération, c’est ce qui concerne leurs trésors. Cette rétribution est bien appropriée. Ceux qui, peu de temps avant, avaient promulgué un décret interdisant aux saints de Dieu d’acheter ou de vendre, se trouvent maintenant sous la même restriction, mais d’une façon plus efficace.
Quelqu’un peut demander comment les personnes affectées par la même calamité peuvent-elles être loin et se lamenter. Il faut se rappeler que cette désolation se présente sous l’image d’une ville visitée par la destruction. Si la calamité tombait sur une ville littérale, il serait naturel que ses habitants la fuient s’ils en avaient la possibilité, et en restent éloignés, en pleurant sur sa chute. La distance qu’ils mettraient entre eux et leur ville bien-aimée serait proportionnelle à leur terreur et leur étonnement pour le mal sur le point d’arriver. L’image utilisée par l’apôtre ne serait pas complète sans un détail de cette catégorie, et il l’ajoute, non pour impliquer que les gens fuiront littéralement de la ville symbolique, chose qui serait impossible, mais pour montrer leur terreur et leur étonnement devant les jugements qui tombent.
VERS. 12, 13: «12 cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d’écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute espèce d’objets d’ivoire, de toute espèce d’objets en bois très précieux, en airain, 13 en fer et en marbre, de cinnamome, d’aromates, de parfums, de myrrhe, d’encens, de vin, d’huile, de fine farine, de blé, de boeufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d’âmes d’hommes.»
Les marchandises de Babylone.--Dans ces versets sont énumérées les marchandises de la grande Babylone, qui incluent tout ce qui appartient à la vie luxueuse, la pompe et l’ostentation mondaines. Toutes les sortes de trafic mercantile sont incluses. La déclaration concernant les «corps» et les «âmes d’hommes» se réfère plus particulièrement au domaine spirituel, c’est-à-dire l’esclavage des consciences par les credo de ces organisations, esclavage qui est dans certains cas plus oppressif que la servitude physique.
VERS. 14: «Les fruits que désirait ton âme sont allés loin de toi; et toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et tu ne les trouveras plus.»
La gloutonnerie blâmée.--Les fruits mentionnés ici, selon l’original, sont «les fruits d’automne». Nous trouvons là une prophétie que les «délices de la saison» [la puissance de son luxe], qui sont l’objet de l’appétit raffiné du glouton, disparaissent subitement. Ceci arrive donc, par la rareté causée par la quatrième coupe (Apocalypse 16:8).
VERS. 15-19: «15 Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis par elle, se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment; ils pleureront et seront dans le deuil, 16 et diront: Malheur! malheur! La grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure tant de richesses ont été détruites! 17 -Et tous les pilotes, tous ceux qui naviguent vers ce lieu, les marins, et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient éloignés, 18 et ils s’écriaient, en voyant la fumée de son embrasement: Quelle ville était semblable à la grande ville? 19 Et ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient et ils étaient dans le deuil, et ils criaient et disaient: Malheur! malheur! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été détruite!»
Émotions des impies.--Le lecteur peut imaginer facilement la cause de cette voix universelle de lamentation et d’affliction. Imaginez la plaie des ulcères qui rongent les hommes, les fleuves transformés en sang, la mer comme du sang de mort, le soleil qui brûle les hommes comme du feu, le trafic des marchandises stoppé, et eux ne pouvant obtenir par leur or et leur argent, la libération qu’ils souhaitent, et nous n’avons pas besoin de nous étonner de leurs exclamations d’angoisse, de celles des pilotes de navires et des marins se joignent aux lamentations générales. Les émotions des saints sont très différentes, comme le révèle le témoignage suivant:
VERS. 20-24: «20 Ciel, réjouis-toi sur elle! Et vous, les saints, les apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi! Car Dieu vous a fait justice, en la jugeant. 21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant: Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée. 22 Et l’on n’entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de trompette, on ne trouvera plus chez toi aucun artisan d’un métier quelconque, on n’entendra plus chez toi le bruit de la meule, 23 la lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l’époux et de l’épouse ne sera plus entendue chez toi, -parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été séduites par tes enchantements, 24 et parce qu’on a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.»
Émotions des justes.--Les apôtres et les prophètes sont invités à se réjouir de la destruction de la grande Babylone, parce que cette destruction est en étroite relation avec leur libération du pouvoir de la mort et du sépulcre par la première résurrection.
Telle une grande meule de moulin jetée dans la mer, Babylone s’enfonce pour ne plus jamais se relever. Les différents métiers et offices qui ont été exercés dans son sein, et qui ont été consacrés à satisfaire leurs désirs, ne se pratiqueront déjà plus. La musique pompeuse qui s’entendait lors de ses services imposants mais formels et sans vie s’éteint pour toujours. Les scènes de festivité et de joie qui se voyaient quand les fiancés comparaissaient devant son autel ne se verront plus.
Ses sorcelleries constituaient son crime principal, et la sorcellerie est une pratique qu’on trouve dans le spiritisme moderne. «On a trouvé chez elle le sang . . . de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.» Ceci démontre que depuis qu’une fausse religion a été introduite dans le monde, Babylone exista. Chez elle, on trouve toujours l’opposition à l’oeuvre de Dieu, et la persécution de Son peuple. En référence à la culpabilité de la dernière génération, voyez les commentaires sur Apocalypse 16:6.
VERS. 1-3: «1 Après cela, j’entendis dans le ciel comme une voix forte d’une foule nombreuse qui disait: Alléluia! Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu, 2 parce que ses jugements sont véritables et justes; car il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, et il a vengé le sang de ses serviteurs en le redemandant de sa main. 3 Et ils dirent une seconde fois: Alléluia!. . . Et sa fumée monte aux siècles des siècles.»
Poursuivant son étude d’Apocalypse 18, l’apôtre nous présente ici le chant de triomphe, que les rachetés entonnent en s’accompagnant de leurs harpes, tandis qu’ils contemplent la destruction complète du système de la grande Babylone, qui s’opposa à Dieu et à son véritable culte. Cette destruction se produit et cet hymne est chanté en relation avec la seconde venue de Christ quand le millénium commence.
Aux siècles des siècles.--Une seule question peut se poser au sujet de ce passage: comment peut-on dire que sa fumée monte aux siècles des siècles? Ce langage n’implique-t-il pas l’idée de souffrance éternelle? Rappelons-nous que cette expression est tirée de l’Ancien Testament, et pour la comprendre correctement, nous devons remonter au moment où elle apparaît pour la première fois et étudier la signification qu’elle avait alors. Dans Ésaïe 34 nous trouverons les phrases desquelles ces expressions ont été tirées. Sous l’image d’un châtiment infligé à Édom, c’est-à-dire la terre de l’Idumée, on nous présente une destruction. On dit au sujet de ce pays que ses ruisseaux seront transformés en poix, sa poussière en soufre, et qu’ils deviendront de la poix ardente, qui ne s’éteindra jamais. Nous devons tous reconnaître que ces mots s’appliquent à l’une de ces deux choses: ou il s’agit du pays appelé Idumée, ou de toute la terre incluse sous ce nom. Dans les deux cas, il est évident que cette phrase «aux siècles des siècles » doit être limitée dans son application. On veut probablement parler de toute la terre par le fait que le chapitre débute par ces mots adressés à la terre: « que la terre écoute, elle et tout ce qui la remplit, le monde et tout ce qu’il produit! Car la colère de l’Éternel va fondre sur toutes les nations.»
Qu’il s’agisse du dépeuplement et de la désolation de la terre lors de la seconde venue, ou des feux purificateurs qui nettoieront la terre des effets de la malédiction à la fin des mille ans, l’expression doit être limitée, parce qu’après cela, une nouvelle terre doit surgir, afin de servir de demeure aux sauvés pendant toute l’éternité. Dans la Bible, trois fois il est question d’une fumée qui monte pour l’éternité: une fois dans Ésaïe 34, où il s’agit de l’Idumée comme une image de la terre; dans Apocalypse 14 où il est fait mention des adorateurs de la bête et de son image; et à nouveau dans le chapitre que nous étudions, traitant de la destruction de la grande Babylone. Chaque fois, l’expression s’applique à la même période, et décrit les mêmes scènes, à savoir, la destruction qui tombe sur la terre, sur les adorateurs de la bête, et sur toute la pompe de la grande Babylone, quand le second retour de notre Seigneur et Sauveur a lieu.
VERS. 4-8: «4 Et les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant: Amen! Alléluia! 5 Et une voix sortit du trône, disant: Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs , vous qui le craignez, petits et grands! 6 Et j’entendis comme une voix d’une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne. 7 Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin éclatant, pur. -Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints.»
Un chant de triomphe.--« Le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne» dit ce cantique. Il règne actuellement, et en réalité il a toujours régné, même quand il n’exécuta pas immédiatement sa sentence contre une oeuvre mauvaise. Il règne maintenant par la manifestation ouverte de sa puissance en subjuguant tous ses ennemis.
«Réjouissons-nous . . . car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée.» Qui est l’épouse, la femme de l’Agneau et qu’est-ce que les noces? L’épouse de l’Agneau est la nouvelle Jérusalem céleste. Ceci est plus évident dans Apocalypse 21. Les noces de l’Agneau signifient Sa réception de cette ville. A ce moment-là, Il la reçoit comme la gloire et la métropole de Son royaume. En conséquence, avec elle Il reçoit Son royaume, et le trône de David son père. Ce pourrait bien être l’événement désigné par les noces de l’Agneau.
La relation matrimoniale est souvent utilisée pour illustrer l’union qui règne entre Christ et son peuple, mais les noces de l’Agneau mentionnées ici constituent un événement défini qui doit arriver à un moment précis. Si la déclaration que Christ est la tête de l’église, comme l’époux est le chef de la femme (Éphésiens 5:23), prouve que l’église est maintenant l’épouse de l’Agneau, alors les noces de l’Agneau eurent lieu il y a longtemps. Mais ceci est impossible, selon ce passage qui la situe dans le futur. Paul dit aux Corinthiens convertis qu’il les a mariés à un époux, à savoir Christ. Ceci est vrai pour tous les convertis. Mais bien que cette figure soit employée pour montrer la relation qu’ils avaient alors assumée envers Christ, peut-on affirmer que les noces de l’Agneau eurent lieu à Corinthe à l’époque de Paul, ou qu’elles se réalisèrent durant les 1900 ans? Laissons de côté toutes autres remarques sur ce point jusqu’à notre étude d’Apocalypse 21.
Mais si la ville est l’épouse, comment peut-on dire qu’elle s’est préparée? Par la personnification, qui donne vie et mouvement aux objets inanimés (Voir un exemple remarquable dans le Psaume 114). On peut aussi se demander à propos du verset 8: Comment une ville peut-elle se revêtir de la justice des saints? Mais si nous considérons qu’une ville sans habitants est un lieu triste et morne, nous en voyons tout de suite la possibilité. La déclaration se réfère à ses habitants innombrables glorifiés dans leurs vêtements resplendissants. L’habit lui a été accordé. Qu’est-ce qu’il lui a été donné? Les passages d’Ésaïe 54 et de Galates 4:21-31 l’expliquent. Beaucoup plus d’enfants ont été accordés à la ville de la nouvelle alliance qu’à celle de l’ancienne. Ils étaient sa gloire et sa joie. Le beau vêtement de cette ville consiste, pour ainsi dire, en l’armée des rachetés et immortels qui foulent ses rues pavées d’or.
VERS. 9, 10: «9 Et l’ange me dit: Écris: Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau! Et il me dit: Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. 10 Et je tombai à ses pieds pour l’adorer; mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. -Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.»
Le festin des noces.--Le Nouveau Testament fait très souvent allusion à ce festin des noces. Il est mentionné dans la parabole des noces du fils du roi (Matthieu 22: 1-14), et aussi dans Luc 14 du verset 16 à 24. C’est le moment où nous mangerons le pain dans le royaume de Dieu quand nous recevrons la récompense à la résurrection des justes (Luc 14:12-15). C’est à ce moment-là que nous boirons du fruit de la vigne, avec notre Rédempteur dans son royaume céleste (Matthieu 26:29; Marc 14:25; Luc 22:18). C’est le moment où nous nous assoirons à la table du royaume (Luc 22:30), et Il se ceindra pour nous servir (Luc 12:37). Heureux ceux qui auront le privilège de participer à ce glorieux festin.
Le compagnon de service de Jean.--Permettez-nous un mot au sujet du verset 10, pour ceux qui pensent trouver là un argument en faveur de l’état conscient des morts. L’erreur commise au sujet de ce verset consiste à supposer que l’ange déclare à Jean qu’il est l’ami des anciens prophètes venus lui transmettre un message. La personne qui donne la révélation à Jean est appelée ange, et les anges ne sont pas les esprits désincarnés des morts. Tous ceux qui affirment qu’ils le sont appartiennent aux spirites, parce que cette croyance est la base de leur théorie. Mais l’ange ne dit pas une chose pareille. Il dit simplement qu’il est le compagnon de service de Jean comme il avait été celui des prophètes. «Compagnon» implique qu’ils sont tous égaux dans le service du grand Dieu; d’où le fait que Jean ne puisse pas l’adorer. En appelant les prophètes «tes compagnons» il veut dire que tous appartiennent à la même classe dans le service ce Dieu (Voir le commentaire sur Apocalypse 1:1, intitulé «Son ange»).
VERS. 11-21: «11 Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. 12 Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même; 13 et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. 14 Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. 15 De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. 16 Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs. 17 Et je vis un ange qui se tenait dans le soleil. Et il cria d’une voix forte, disant à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel: Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, 18afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. 19 Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. 20 Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre. 21 Et les autres furent tués par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était assis sur le cheval; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair.»
La seconde venue de Christ.--Avec le verset 11 une nouvelle scène nous est présentée. On nous ramène à la seconde venue de Christ, cette fois sous le symbole d’un guerrier qui sort pour la bataille. Pourquoi est-il représenté ainsi? Parce qu’il part guerroyer contre les «rois de la terre et leurs armées» et c’est la seule façon adéquate de le représenter pour une telle mission. Son vêtement a été teint dans le sang (Voir une description de la même scène dans Ésaïe 63:1-4). Les armées du ciel, les anges de Dieu, le suivent. Le verset 15 nous montre comment Il gouverne les nations avec une verge de fer quand elles lui sont données en héritage, selon ce qui est relaté dans le Psaume 2, que la théologie populaire interprète comme signifiant la conversion du monde.
«Il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant» n’est-ce pas là une expression singulière pour décrire l’action de la grâce sur les coeurs des païens pour les convertir? La grande manifestation finale de la «cuve de la colère de Dieu» et aussi «l’étang ardent de feu» n’apparaissent qu’à la fin des mille ans, selon ce qui est décrit dans Apocalypse 20; et c’est à elle que semble s’appliquer la description complète et formelle d’Apocalypse 14:18-20. Mais la description des impies vivant au second retour de Christ, au commencement des mille ans, fournit à plus petite échelle une scène similaire dans tous les sens à ce qui arrive à la fin de cette période. C’est pourquoi les versets que nous considérons mentionnent tant la cuve du vin de la colère que l’étang de feu.
A ce moment-là, Christ a achevé son oeuvre de médiation, et a déposé ses vêtements sacerdotaux pour se revêtir de sa tenue royale; parce qu’Il porte sur son habit et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ceci est en harmonie avec le caractère avec lequel il apparaît ici, parce que c’était la coutume des anciens guerriers de porter un titre inscrit sur leurs vêtements (verset 16).
Que doit-on comprendre par l’ange qui se tenait dans le soleil? Dans Apocalypse 16:17 nous lisons que la septième coupe fut déversée dans l’air; nous en déduisons que puisque l’air enveloppe toute la terre, cette plaie sera universelle. Ne pouvons-nous pas appliquer ici le même principe d’interprétation, et admettre que l’ange qui se tenait dans le soleil et lançait depuis là son invitation aux oiseaux du ciel pour qu’ils viennent au festin du grand Dieu, montre que cette proclamation parviendra partout où les rayons du soleil toucheront cette terre? Les oiseaux obéiront à l’invitation, et se rassasieront de la chair des chevaux, des rois, des chefs militaires et des puissants. Ainsi, tandis que les saints sont en train de participer au festin des noces de l’Agneau, les impies offriront aux oiseaux du ciel leur propre corps en un grand repas.
La bête et le faux prophète sont pris. Le faux prophète est celui qui réalisa des prodiges devant la bête et il est identique à la bête à deux cornes d’Apocalypse 13, à laquelle sont attribués la même oeuvre et le même but. Le fait qu’ils soient jetés vivants dans le lac de feu, montre que ces puissances ne disparaîtront pas pour que d’autres leur succèdent, mais qu’elles existeront quand se produira le second retour de Christ.
Il y a longtemps que la papauté est sur le champ d’action, et les scènes finales de sa carrière sont arrivées. Sa déroute a été prédite emphatiquement dans d’autres prophéties que celle que nous étudions, surtout dans Daniel 7:11, où le prophète dit qu’il regarda jusqu’à ce que la bête fût morte, et son corps détruit et jeté aux flammes de feu. Cette puissance est déjà parvenue très près de la fin de son existence. Mais elle ne périt pas avant que Christ n’apparaisse, parce qu’elle est alors jetée vivante dans l’étang de feu.
L’autre puissance qui lui est associée, la bête à deux cornes, approche rapidement du point culminant de l’oeuvre qu’elle doit accomplir avant d’être elle aussi jetée vivante dans l’étang de feu. Comme elle est impressionnante la pensée que nous avons devant nos yeux deux des plus grands instruments prophétiques qui, de toute évidence, approchent de la fin de leur histoire, et qui cependant ne cessent pas d’agir jusqu’à ce que le Seigneur apparaisse dans toute Sa gloire!
D’après le verset 21, il semble qu’il y a un reste qui n’est pas inclus avec la bête et le faux prophète. Ce résidu est tué par l’épée qui sort de la bouche de celui qui est assis sur le cheval. Cette épée est sans doute ce qui, à d’autres endroits, est appelé «le souffle de sa bouche» et «le souffle de ses lèvres», avec lequel le Seigneur détruira les impies quand il viendra recevoir son royaume (Voir 2 Thessaloniciens 2:8; Ésaïe 11:4).
VERS. 1-3: «1 Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. 2 Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. 3 Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu’il soit délié pour un peu de temps.»
L’événement qui débute ce chapitre semble suivre l’ordre chronologique des événements du chapitre précédent. Les questions qui surgissent ici sont: Qui est l’ange qui descend du ciel? Que sont la clé et les chaînes qu’il tient dans sa main? Qu’est-ce que l’abîme? Que signifie lier Satan pour mille ans?
Cet ange est-il Christ comme certains le supposent? Évidemment non. L’ancien service typique jette un brillant rayon de lumière directement sur ce passage.
Satan est le bouc pour Azazel.--Christ est le grand Souverain Sacrificateur de l’ère évangélique. Autrefois, au Jour des Expiations, le sacrificateur prenait deux boucs et jetait le sort sur eux. Un était pour Jéhova et l’autre était destiné à être le bouc émissaire. Le bouc pour Jéhova, était alors mis à mort et son sang porté à l’intérieur du sanctuaire pour faire l’expiation en faveur des enfants d’Israël. Ensuite, les péchés du peuple étaient confessés sur la tête de l’autre bouc, l’émissaire, puis il était conduit dans le désert, dans un lieu inhabité par un homme choisi pour cela. Comme Christ est le sacrificateur de l’ère évangélique, quelques arguments seulement suffiront à démontrer que Satan est le bouc émissaire antitypique.
Le mot hébreu utilisé pour désigner le bouc émissaire, dans Lévitique 16:8, est «Azazel». Au sujet de ce passage, William Jenks dit: «Bouc émissaire: Voir les différentes opinions dans l’oeuvre de Bochart. Spencer, suivant les plus anciennes opinions hébraïques et chrétiennes, pense qu’Azazel est le nom du Diable; Rosenm, que l’on peut consulter, pense la même chose. En syriaque, nous avons Azzail, ‘l’ange (le fort) qui se rebella’.» Il s’agit évidemment du diable. De cette façon, nous avons la définition du mot biblique dans deux langues antiques pour appuyer l’opinion la plus ancienne des chrétiens, que le bouc émissaire est un symbole de Satan.
Charles Beecher dit: « Ce qui permet de confirmer ceci est que dans sa paraphrase les traductions les plus anciennes utilisent le mot Azazel comme un nom propre. La paraphrase chaldéenne et les collections de Onkelos et Jonathan l’auraient certainement traduit s’il n’avait pas été un nom propre, mais ils ne le traduisent pas. La Septante, la plus ancienne version grecque, rend ce mot par apopompaïos, mot appliqué par les grecs à une divinité maligne et parfois apaisée par des sacrifices. Une autre confirmation se trouve dans le livre d’Énoch, ou le nom Azalzel, certainement une perversion d’Azazel, est donné à un des anges déchus, ce qui démontre clairement comment les Juifs, en général, comprenaient ce nom à cette époque. Une autre preuve se trouve dans l’arabe, où Azazel est employé pour nommer l’esprit méchant.»
Voici l’interprétation juive:
« Loin de signifier qu’on reconnaissait en Azazel une divinité, le renvoi du bouc était selon ce que déclare Nahmanides, une expression symbolique de l’idée que les péchés du peuple et leurs mauvaises conséquences devaient retourner à l’esprit de désolation et de ruine, source de toute impureté.»
Ces opinions s’harmonisent d’une façon surprenante avec les événements qui devaient se produire en relation avec la purification du sanctuaire céleste, selon ce que nous révèlent les Écritures de Vérité. Dans le symbole, nous voyons que le péché du transgresseur était transféré à la victime. Nous voyons que le péché était introduit à l’intérieur du sanctuaire par le ministère du sacrificateur et par le sang de l’offrande. Le dixième jour du septième mois, le sacrificateur, avec le sang de la victime offerte pour le péché du peuple, ôtait tous leurs péchés du sanctuaire, et les posait sur la tête du bouc émissaire. Puis ce bouc était emmené ensuite dans une terre inhabitée (Lévitique 1:1-4; 4:3-6; 16:5-10, 15, 16, 20-22).
En réponse à ces actes accomplis dans le symbole, nous voyons dans l’antitype, la grande offrande qui a été faite au Calvaire en faveur du monde. Les péchés de tous ceux qui par la foi en Christ s’approprient les mérites du sang qu’Il versa, sont portés par le ministère de Christ au sanctuaire de la nouvelle alliance. Après que Christ, le ministre du vrai tabernacle (Hébreux 8:2), ait achevé son ministère, il éliminera du sanctuaire les péchés de son peuple, et les placera sur la tête de leur auteur, le bouc antitypique, à savoir le diable. Le diable est alors envoyé au loin, pour qu’il les porte dans une terre inhabitée.
«Contemplons la scène du retour de Christ sur la terre. L’église a été jugée; Israël a été jugé; les nations des Gentils ont été jugées elles aussi . . . Maintenant, c’est au tour de Satan d’être jugé; et nous voyons notre Souverain Sacrificateur placer la culpabilité morale sur celui à qui elle revient légitimement; Il juge le grand corrupteur et l’exile dans un lieu où il est isolé des affaires humaines.»
«Satan n’est pas ici, comme certains de ceux qui s’opposent à cet avis le prétendent, sur un pied d’égalité avec Dieu; parce que les deux boucs étaient amenés devant Jéhova, et ils étaient siens; et le tirage au sort, qui en lui-même était un appel à Dieu, démontre que Jéhova affirmait avoir la faculté de disposer d’eux. On ne peut pas non plus objecter que ceci était, d’une certaine façon, un sacrifice offert à Satan, parce que l’animal ne lui était pas sacrifié, il était simplement renvoyé d’une façon honteuse. Quand il portait sur lui les péchés que Dieu avait pardonnés, Azazel était envoyé dans le désert.
«‘Bouc émissaire’ qui est parfois rendu par le terme étrange d’Azazel dans certaines versions, provient de la Vulgate ‘hircus emissarius’. Le mot Azazel peut signifier‘l’apostat’, nom que Satan mérite, et qu’il semble avoir eu parmi les Juifs. Ce fut Satan qui introduisit le péché dans le monde; sa culpabilité et son châtiment augmentèrent lorsqu’il séduisit l’homme. Le péché est maintenant pardonné par la miséricorde de Dieu. Un des boucs était sacrifié comme offrande pour le péché; son sang était porté à l’intérieur du lieu saint [en fait, le lieu très saint; voir Lévitique 16:15], et il en aspergeait le propitiatoire. La culpabilité était donc annulée et par cette effusion de sang il y avait la rémission des péchés. Mais le péché bien que pardonné, était encore haï par Dieu, et il ne pouvait pas demeurer devant Ses yeux; il est donc transféré dans le désert, séparé du peuple de Dieu, et envoyé loin, sur le premier séducteur de l’homme. Les péchés des croyants leur sont ôtés et placés sur Satan, leur premier auteur et instigateur. La peine des croyants est remise, mais elle ne l’est pas à celui qui les fit tomber dans l’apostasie et la ruine. Les tentés sont restaurés, mais tout le châtiment peut tomber sur le grand auteur de la tentation. L’enfer «a été préparé pour le diable et pour ses anges».
Nous croyons qu’il s’agit réellement de l’événement décrit dans les versets que nous étudions. Au moment précisé ici, le service du sanctuaire est achevé. Christ place sur la tête du diable les péchés qui ont été transférés au sanctuaire, et qui ne sont plus imputés aux saints. Le diable est envoyé au loin, pas par le souverain sacrificateur mais par une autre personne, selon l’image, dans un lieu appelé ici abîme.
La clé et la chaîne.--Nous ne pouvons pas imaginer que la clé et la chaîne soient littérales, mais qu’elles sont les symboles du pouvoir et de l’autorité desquels cet ange est revêtu à cette occasion pour accomplir sa mission.
L’abîme.--Le mot originel signifie un précipice sans fond. Son emploi semble démontrer qu’il s’agit d’un lieu de ténèbres, de désolation et de mort. Dans Apocalypse 9:1, 2, il est appliqué aux terres désertiques d’Arabie, et dans Romains 10:7, au sépulcre. Mais Genèse 1:2 nous donne une lumière spéciale sur la signification de ce mot; nous lisons qu’il «y avait des ténèbres à la surface de l’abîme». Nous voyons donc que le mot«abîme» est utilisé ici pour représenter la terre dans son état chaotique. C’est précisément ce que doit signifier «abîme» dans ce verset 3 d’Apocalypse 20. Il faut se souvenir qu’au moment où l’ange accomplit cette oeuvre, la terre est une vaste étendue désolée et couverte de morts. La voix de Dieu l’a bouleversée jusque dans ses fondements; les îles et les montagnes ont été bougées de leurs places; le grand tremblement de terre a abattu les plus grands ouvrages humains; les sept dernières plaies ont laissé leurs marques sur toute la terre; la gloire ardente qui accompagne la venue du Fils de l’homme a joué son rôle dans la désolation générale; les impies ont été abandonnés à la tuerie; leurs chairs putréfiées et leurs os blanchis se trouvent sans sépulture, sans que personne les aient réunis ni ne les pleure, d’un bout de la terre à l’autre.
La terre est laissée vide, désolée et bouleversée (Ésaïe 24:1). Elle revient, en partie du moins, à sa condition originelle de confusion et de chaos (Jérémie 4:19 à 26, surtout le verset 23). Quel terme plus exact qu’abîme pouvait être utilisé pour décrire la terre tandis qu’elle avance dans son parcours de ténèbres et de désolation pendant mille ans? C’est là que Satan sera retenu pendant ce temps, parmi les ruines qu’il occasionna, sans pouvoir fuir de cette habitation de malheur, ni réparer tant soit peu ces ruines épouvantables.
Satan lié.--Nous savons bien que Satan, pour pouvoir agir, a besoin de sujets par lesquels oeuvrer. Il ne peut rien faire sans eux. Mais pendant ses mille ans d’emprisonnement sur cette terre, tous les saints seront au ciel, inaccessibles au pouvoir de ses tentations, et tous les impies seront dans leur tombe, de façon qu’il lui sera impossible de les tromper. Il est condamné à un état d’inactivité désespéré pendant toute cette période. Pour un esprit actif, comme l’a toujours été le sien pendant les derniers mille ans tandis qu’il séduisait les habitants du monde de génération en génération, cette inactivité sera un châtiment de la plus intense sévérité.
Selon cet exposé, le fait d’attacher Satan signifie simplement mettre hors de sa portée les sujets sur lesquels il agit. Le délier signifie qu’ils [les sujets] sont replacés, par une résurrection, dans une condition où il peut à nouveau exercer son pouvoir sur eux. Certains diront que nous nous sommes trompés et que nous devons considérer les impies liés plutôt que le diable. Cependant, bien souvent nous entendons, dans les conversations quotidiennes de la vie, des choses telles que celles-ci: «Je me vis complètement coincé. J’avais les mains liées.» Mais quand nos semblables utilisent de telles expressions, nous imaginons-nous qu’un obstacle insurmontable était littéralement au milieu de leur chemin, ou que leurs mains étaient littéralement liées par des cordes? Non. Nous comprenons qu’un ensemble de circonstances les empêchait s’agir. Il en est de même dans ce passage. Pourquoi n’accordons-nous pas à la Bible la même liberté de langage que celle que nous donnons sans hésitation à nos semblables?
Bien plus, le pouvoir de Satan est réellement si limité que nous pouvons le considérer comme lié. Il n’a déjà plus la possibilité de traverser l’espace et de visiter les autres mondes, mais, comme l’homme, il est enfermé sur cette terre, et il ne peut plus l’abandonner. Le lieu où il commit tant de destructions devient maintenant une prison lugubre où il est enfermé jusqu’à ce qu’on l’en sorte pour son exécution à la fin des mille ans.
VERS. 4-6: «4 Et je vis des trônes; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la Parole de Dieu, et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. 5 Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est la première résurrection. 6 Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.»
L’exaltation des saints.--Après nous avoir montré le diable dans sa prison lugubre, Jean attire notre attention sur les saints qui ont obtenu la victoire et la gloire, les saints qui règnent avec Christ. Leur occupation consiste à assigner aux impies morts le châtiment que leurs mauvaises actions méritent. Parmi cette assemblée générale, Jean choisit deux classes de personnes méritant une attention spéciale: les martyrs qui furent décapités à cause du témoignage de Jésus, et ceux qui n’adorèrent pas la bête ni son image. La dernière catégorie, celle de ceux qui refusèrent d’accepter la marque de la bête et son image, sont donc ceux qui entendirent le message d’Apocalypse et y obéirent 14. Mais ils ne font pas partie de ceux qui furent décapités à cause du témoignage de Jésus, comme veulent nous le faire croire ceux qui soutiennent que tous les membres de la dernière génération de saints souffriront le martyr. «Qui» dans la phrase «qui n’avaient pas adoré la bête», démontre qu’ici on nous présente une autre catégorie de personnes. Le mot originel est le relatif composé hostis, «quiconque», et pas simplement le relatif hos, «qui», et Liddell et Scott le définissent ainsi: «quiconque, celui, celui qui, celle, celle qui, ceux qui, n’importe quoi qui.» Jean vit les martyrs en tant que membres d’une classe, et il vit ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image.
Il est vrai que hostis est parfois utilisé comme un relatif simple, comme dans 2 Corinthiens 3:14; Éphésiens 1:23, mais jamais dans des constructions comme celle-ci, où il est précédé par la conjonction kay, «et».
Quelqu’un peut dire que si nous traduisons le passage ainsi: «et quiconque n’avait pas adoré la bête», nous incluons dans ce groupe les millions de païens et de pécheurs qui n’ont pas adoré la bête, et nous leur promettons le règne de mille ans avec Christ. Pour démontrer que nous ne faisons pas une telle chose, nous attirons l’attention sur le fait que le chapitre précédent déclare que les impies étaient tous morts, et ils devaient le rester pendant mille ans. Jean contemple ici seulement le groupe des justes qui participent à la première résurrection.
Pour éviter la doctrine des deux résurrections, certains soutiennent que le passage: «les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis,» a été rajouté; c’est-à-dire qu’il ne se trouve pas dans l’original, et donc qu’il n’est pas vrai. Même si tel était le cas, ceci ne réfuterait pas la proposition principale que les justes morts ressuscitent séparément par une «première résurrection», et que mille ans plus tard, il y a une seconde résurrection, où tous les impies sortent de leur tombe.
Mais la critique n’est pas vraie, parce que les érudits la réfutent. La Version Révisée Anglaise n’indique pas que la phrase en question ne se trouve pas dans les anciens manuscrits. La Version Révisée Américaine ne donne pas la moindre indication qu’une partie du texte ait été omise. La Traduction de Rotherham, bien que dans d’autres endroits certains passages soient indiqués comme «douteux», ne précise pas que ce texte le soit. On le trouve dans les huit éditions du Nouveau Testament grec fait par Tischendorf, et dans le texte grec de Westcott et Hort. La phrase apparaît aussi dans tous les Nouveaux Testaments grecs publiés par des critiques de renom mondial, comme Griesbach, Wordsworth, Lachmann, Tregelles et Alford. Il y a trois ou quatre manuscrits grecs qui n’ont pas cette phrase; mais 1697 d’entre eux l’ont s’ils comportent aussi l’Apocalypse.
Deux résurrections.--«Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis». Quoi que l’on dise le contraire, le langage ne pourrait parler plus clairement de l’existence de deux résurrections. La première est celle des justes au commencement des mille ans. La seconde est celle des impies à la fin du millénium. La seconde mort n’aura pas de prise sur ceux qui auront part à la première résurrection. Ils ne souffriront d’aucun dommage provoqué par les éléments qui détruiront les impies comme la balle. Ils pourront subsister malgré le feu dévorant dont les résultats sont éternels (Ésaïe 33:14, 15). Ils pourront sortir et regarder les corps des morts qui péchèrent contre Jéhova, tandis que le feu inextinguible et le ver qui ne meurt pas en font leurs proies (Ésaïe 66:24). La différence qu’il y a entre les justes et les impies se voit à nouveau dans le fait que tandis que Dieu est un feu dévorant pour ces derniers, Il est pour Son peuple un soleil et un bouclier.
Les impies reçoivent la vie.--Les impies qui ressuscitent à la fin des mille ans vivent à nouveau de la même manière qu’ils vécurent autrefois sur la terre. Nier cela, c’est faire violence à ce passage. On ne nous donne pas d’information au sujet de leur condition physique lorsqu’ils ressusciteront. On a l’habitude de dire que ce que nous avons perdu inconditionnellement en Adam, nous est rendu inconditionnellement en Christ. Pour ce qui est de la condition physique, ceci ne doit pas être pris dans un sens illimité, parce que le genre humain perdit beaucoup en stature et en force vitale qui ne seront pas rendues aux impies. Si la condition physique et mentale qu’ils ont eue durant cette vie ou pendant la durée de leur temps de grâce leur était rendue, ceci suffirait certainement à leur permettre de recevoir avec compréhension le dernier châtiment qu’ils méritent pour toutes les actions qu’ils commirent pendant leur vie ici-bas.
VERS. 7-10: «7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. 8 Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer. 9 Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. 10 Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.»
La ruine des hommes impies.--A la fin des mille ans, la sainte cité, la Nouvelle Jérusalem dans laquelle les saints demeurent durant cette période, descend et se pose sur la terre. Elle devient alors le campement des saints, autour duquel les impies ressuscités se rassemblent, innombrables comme le sable de la mer. Le diable les séduit, et les réunit pour la bataille. Ils sont poussés à entreprendre une guerre impie contre la sainte cité, dans la perspective d’obtenir un avantage contre les saints. Satan les persuade sans doute qu’ils peuvent vaincre les saints et les dépouiller de leur ville, et posséder la terre. Mais le feu de Dieu descend du ciel et les dévore. Moses Stuart admet que le mot traduit ici par «dévore», exprime une action «intensive» et signifie «manger, dévorer, et accomplir une totale exclusion.»
C’est le moment de la destruction des impies, le moment où «les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée,» (2 Pierre 3:7, 10). En lisant ces passages, nous pouvons voir comment les méchants recevront leur rétribution sur la terre (Proverbes 11:31). Nous pouvons aussi voir que cette récompense n’est pas une vie éternelle misérable, mais une «suppression totale», une destruction absolue.
Les méchants ne fouleront pas la nouvelle terre.--Deux opinions méritent d’être prises en considération. La première est que la terre est rénovée quand Christ vient pour la seconde fois, et elle est la demeure des saints pendant mille ans. La deuxième est que lorsque Christ apparaît pour la seconde fois, il établit son royaume en Palestine et entreprend, avec ses saints, la conquête des nations qui restent sur la terre pendant les mille ans, et les subjugue.
Une des nombreuses objections qui peuvent être présentées à la première opinion est qu’elle fait monter les impies, Satan à leurs têtes, pour qu’ils foulent de leurs pieds profanes la terre purifiée et sainte, tandis que les saints qui l’ont possédée pendant les mille ans, se voient obligés de céder le terrain et de fuir de la ville. Nous ne pouvons pas croire que l’héritage des saints soit souillé pour toujours, et que les belles plaines de la terre rénovée soient contaminées par les pas des impies ressuscités. En plus d’être un outrage à l’idée de la propriété, il est impossible de présenter un seul passage biblique pour appuyer cette opinion.
Quant au second avis, une des nombreuses absurdités qui se détachent, est que malgré que Christ et ses saints aient conquis la terre pendant mille ans, à la fin de cette période, les impies triompheraient et le travail du millénium serait anéanti, puisque Christ et les siens perdent du terrain et se voient obligés de battre en retraite d’une façon ignominieuse dans la ville, à la recherche d’un refuge, laissant la terre au pouvoir indiscutable de leurs ennemis.
Mille ans dans le ciel.--En contraste avec ces théories, il y a une harmonie dans la théorie que nous présentons ici. Les saints sont avec Christ dans le ciel pendant les mille ans où la terre est désolée. Les saints et la ville descendent du ciel, et les impies morts ressuscitent et montent à son assaut. Là, ils reçoivent leur châtiment. Des feux purificateurs qui les détruisent, surgissent les nouveaux cieux et la nouvelle terre, qui deviennent la demeure des saints à travers les siècles sans fin.
Ceux qui seront tourmentés.--En se basant sur le verset 10, certains ont affirmé que le diable serait tourmenté jour et nuit. Mais le témoignage de ce passage inclut plus que cela. L’expression «ils seront tourmentés» est au pluriel, et fait une affirmation au sujet de la bête et du faux prophète, tandis qu’elle serait au singulier s’il s’agissait seulement du diable. Il faut noter que dans la phrase «où sont la bête et le faux prophète», le verbe «sont» a été rajouté. Il serait plus approprié de suppléer à «ilfut jeté», en coordonnant ceci avec ce qui est dit du diable juste avant. La traduction la plus exacte ajoute, en plus, le mot «aussi» après «où». La phrase se lit alors ainsi: «Le diable fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où furent aussi jetés la bête et le faux prophète». La bête et le faux prophète furent jetés dans le lac de feu et détruits, au commencement des mille ans (Apocalypse 19:20). Les individus qui composaient leurs organisations, se lèvent maintenant à la seconde résurrection, et une destruction similaire et finale tombe sur eux sous les noms de Gog et Magog.
L’étang de feu.--Il se peut qu’un lecteur se sente enclin à demander une définition de l’étang de feu. Comme définition compréhensible, ne peut-on pas l’appeler symbole des agents que Dieu emploie pour mettre fin à Sa controverse avec les méchants vivant au commencement des mille ans, et avec toutes les armées d’impies à la fin de cette période? Le feu littéral est bien sûr largement utilisé pour ce travail. Il nous est plus facile de décrire ses effets que le feu lui-même. A la seconde venue de Christ, c’est avec des flammes de feu que le Seigneur Jésus se révèle, et l’Esprit de Sa bouche et la splendeur de sa venue qui consume l’homme de péché, le feu qui brûle complètement la grande Babylone (Apocalypse 18:8). C’est à la fin des mille ans, qu’ ils seront tous brûlés dans la fournaise (Malachie 4:1); c’est la chaleur terrible qui fondra les éléments et la terre, et brûlera les oeuvres qu’elle contient; c’est le feu «préparé pour le roi (le diable et ses anges, Matthieu 25:41), il est profond, il est vaste . . .Le souffle de l’Éternel l’enflamme, comme un torrent de soufre» (Ésaïe 30:33). Enfin, c’est le feu qui descend de Dieu depuis le ciel. (Au sujet de «tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles », voir les commentaires sur Apocalypse 14:11).
VERS. 11-15: «11 Puis je vis un trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s’enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. 12 Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. 13 La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres. 14 Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. 15 Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu.»
Le trône du jugement.--Avec le verset 11, Jean présente une autre scène en relation avec la condamnation finale des méchants. C’est le grand trône blanc du jugement, devant lequel ils sont tous rassemblés pour recevoir leur épouvantable sentence de condamnation et de mort. Devant ce trône, les cieux et la terre fuient, de telle façon que leur place n’est plus trouvée. Un instant de réflexion sur les changements qui doivent se produire alors sur la terre, met en relief la grande force de ce langage. La scène est celle du jour ardent de Pierre qui apporte «la ruine des hommes impies» et durant lequel «les éléments embrasés se dissoudront» (2 Pierre 3:7-13).
Le feu de Dieu descend du ciel. Les oeuvres du monde sont consumées, et les méchants détruits. C’est le feu de la Géhenne, qui contient tous les éléments nécessaires pour consumer totalement tout être mortel qui tombe sous son pouvoir (Marc 9:43-48). Alors Ésaïe 66:24 s’accomplira: «Et quand on [les justes] sortira, on verra les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi; car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s’éteindra point; et ils seront pour toute chair un objet d’horreur.»
Ésaïe 33: 14 s’accomplira aussi: «Qui de nous pourra rester auprès d’un feu dévorant? Qui de nous pourra rester auprès des flammes éternelles?» La réponse que donnent les phrases suivantes démontre que ce seront les justes. Tel doit être le moment auquel les questions et les réponses d’Ésaïe s’appliquent.
Dans toute cette conflagration, les éléments ne sont pas détruits. Ils sont seulement fondus et purifiés de la contamination du péché et de toute marque de malédiction. Alors la bénédiction toute puissante est prononcée: «Voici, je fais toutes choses nouvelles . . . C’est fait!» (Apocalypse 21:5, 6). Lors de la première création, «les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et . . . tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie» (Job 38:7). A la nouvelle création, ces chants et ces cris de joie seront accentués par les voix joyeuses des rachetés. C’est ainsi que cette terre, arrachée momentanément par le péché au domaine de la joie et de la paix à laquelle elle était destinée, sera à nouveau rendue à l’harmonie d’un univers loyal, pour être la demeure éternelle des sauvés.
Les livres du souvenir.--Les hommes sont jugés d’après les choses écrites dans les livres, ce qui nous montre le fait solennel que dans le ciel un registre de toutes les actions est tenu. Les secrétaires angéliques tiennent un registre fidèle et infaillible. Les méchants ne peuvent leur cacher aucun de leurs actes de ténèbres. Ils ne peuvent pas les soudoyer pour qu’ils passent sous silence leurs actes illégaux. Ils devront les affronter et être jugés en accord avec eux.
L’exécution de la sentence.--Les impies seront châtiés selon leurs oeuvres. Les Écritures déclarent qu’ils seront récompensés selon leurs actes. Il est évident qu’on prend en compte, comme partie du châtiment de chacun, le degré de souffrance qu’il doit supporter: «Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l’ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié.» (Luc 12:47, 48).
Le livre de vie.--Quelqu’un peut se demander pourquoi on mentionne à cette occasion le livre de vie, quand ceux qui ont part à la seconde résurrection, après laquelle cette scène se déroule, sont déjà jugés et condamnés à la seconde mort. Nous voyons au moins une raison apparente, à savoir que ceci a lieu pour que tous puissent voir qu’aucun des noms de ceux qui composent la multitude qui meurt pour la deuxième fois ne se trouve dans le livre de vie, et pourquoi ils n’y sont pas; et si les noms ont été inscrits ici dans le passé, pourquoi ils n’ont pas été conservés. De cette façon, tous les êtres de l’univers peuvent voir que Dieu agit avec justice et impartialité.
Il est aussi déclaré: «la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort.» Telle est l’épitaphe finale de toutes les forces qui depuis le début jusqu’à la fin se sont élevées contre la volonté et l’oeuvre du Seigneur. Satan commença et prit la tête de cette oeuvre néfaste. Une partie des anges célestes s’unirent dans cette opposition et oeuvre meurtrière, et le feu éternel fut préparé pour le diable et ses anges (Matthieu 25:41). Les hommes souffrent des effets de ce feu parce qu’ils s’unissent à Satan dans leur rébellion. Mais la controverse s’achève là. Pour eux, le feu est éternel parce qu’ils ne leur permet pas d’échapper, et il ne s’achève que lorsqu’ils sont consumés. La seconde mort est leur châtiment, et il est éternel (Matthieu 25:46), parce qu’ils ne pourront jamais se libérer de son étreinte épouvantable. « Le salaire du péché c’est la mort » et non pas le tourment éternel (Romains 6:23).
Pour résumer l’argument, nous lisons: « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu ». Lecteur, ton nom est-il écrit dans le livre de la vie? T’efforces-tu d’éviter la terrible condamnation réservée aux impies? Ne te relâches pas jusqu’à ce que tu aies le motif de croire que ton nom est parmi ceux qui auront finalement part à la vie éternelle.
A partir du verset 2, le thème de ce chapitre est la Nouvelle Jérusalem; mais avant de la présenter, Jean nous dit que les cieux, la terre et la mer actuels disparurent:
VERS. 1: « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus.»
Le nouveau ciel et la nouvelle terre.--En parlant des premiers cieux et de la première terre, Jean se réfère sans doute aux actuels, « les cieux et la terre d’à présent » (2 Pierre 3:7). Certains ont supposé que quand la Bible parle du troisième ciel, dans lequel se trouvent le paradis et l’arbre de la vie (2 Corinthiens 12:2 et Apocalypse 2:7), elle se réfère au ciel encore dans l’avenir, et il n’y a pas de preuves qu’un paradis et un arbre de la vie existent actuellement. Ils se basent sur le fait que Pierre parle de trois cieux et trois terres: ceux qu’il y eut avant le déluge, ceux qui existent actuellement et ceux qui doivent venir. Mais cette théorie est complètement réfutée par le verset 1 d’Apocalypse 21, puisque Jean parle ici de deux cieux et de deux terres seulement. Ceux qui existent maintenant, il les appelle premiers, de façon que les futurs nouveaux cieux seraient appelés les seconds, et pas les troisièmes, comme on le fait dire à Pierre. Il est donc certain que Pierre ne se proposait pas d’établir un ordre numérique, en accord avec lequel nous parlerions d’un premier ciel, d’un second puis d’un troisième, le dernier. Leur raisonnement consiste simplement à démontrer qu’un ciel et une terre littéraux succédèrent à la destruction de la terre par le déluge, et un ciel et une terre littéraux résulteront de la rénovation du système actuel par le feu. Il n’y a donc aucune preuve que lorsque la Bible parle du troisième ciel, elle se réfère simplement au troisième état des cieux et de la terre actuels, parce qu’alors, tous les écrivains bibliques auraient utilisé la même terminologie. Ainsi, les arguments de ceux qui s’efforcent de démontrer qu’actuellement le Paradis et l’arbre de la vie littéraux n’existent pas s’évanouissent.
La Bible reconnaît certainement trois cieux dans la constitution actuelle des choses, à savoir, le premier, ou ciel atmosphérique, où les oiseaux habitent; le second, le ciel planétaire, qui est la région du soleil, de la lune et des étoiles; et le troisième, au-dessus de tous les autres, où se trouvent le Paradis et l’arbre de la vie (Apocalypse 2:7), où Dieu a sa résidence et son trône (Apocalypse 22:1, 2), où Paul fut emmené en vision céleste (2 Corinthiens 12:2). C’est le ciel où Christ monta quand il quitta la terre (Apocalypse 12:5), où il se trouve en ce moment, en tant que prêtre-roi, assis sur le trône de son Père (Zacharie 6:13), et où se trouve la cité glorieuse, préparée pour les saints quand ils recevront la vie (Apocalypse 21:2). Loué soit Dieu parce que depuis ce lieu resplendissant, Il a donné de l’intelligence à ce monde lointain qu’est le nôtre! Grâces Lui soient rendues parce qu’Il ouvrît un chemin qui nous conduit, tel un rayon de lumière direct et resplendissant, jusqu’aux bienheureuses demeures!
La mer ne sera plus.--Parce que Jean dit: «la mer n’était plus», on se demande parfois: il n’y aura donc pas de mer sur la nouvelle terre? Ce passage ne dit pas une telle chose; parce que Jean parle seulement du ciel, de la terre et de la mer actuels. On pourrait traduire: «parce que le premier ciel et la première terre disparurent, la mer ( ouk estin eti, n’est déjà plus) elle aussi a disparu; c’est-à-dire que l’ancienne mer ne se voyait plus, comme les anciens cieux et la vieille terre aussi. Cependant, il peut y avoir une nouvelle mer comme il y a une nouvelle terre.
Adam Clarke dit de ce passage: «La mer n’était plus, tout comme les premiers cieux et la terre n’étaient plus. Tout fut fait de nouveau; et probablement la nouvelle mer occupera une situation différente, et sera distribuée d’une manière distincte de celle de l’ancienne mer.»
Le fleuve de la vie, dont nous lisons la description dans le chapitre suivant, provient du trône de Dieu, et coule par la rue large de la ville. Il doit y avoir un lieu dans lequel il décharge ses eaux, et quel serait-il sinon la mer de la nouvelle terre? Qu’il y ait une ou plusieurs mers, sur la nouvelle terre, peut se déduire de la prophétie qui parle comme suit du futur royaume de Christ: «Et il dominera d’une mer à l’autre, depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.» (Zacharie 9:10). Mais il est difficile de croire que les trois quarts du globe seront sacrifiés aux eaux, comme aujourd’hui. Et le nouveau monde, où doivent demeurer les enfants fidèles de Dieu, aura tout ce qui est nécessaire pour lui donner proportion, beauté et utilité.
VERS. 2-4: «2 Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est préparée pour son époux. 3 Et j’entendis du trône une forte voix qui disait:Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. 4 Il essuiera toute larme de leurs yeux et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.»
La maison du Père.--En plus de la vision que Jean a de la sainte cité qui descend du ciel d’auprès de Dieu, on entend une voix qui dit: «Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux.» Le grand Dieu établit sa demeure sur cette terre, mais nous ne devons pas supposer que Dieu se voit limité à ce monde ou à n’importe quel autre de sa création. Il a un trône ici, et la terre jouit tant de sa présence qu’on peut dire, qu’Il demeure parmi les hommes et réside ici dans un sens différent de celui que l’on peut donner à Sa présence à n’importe quelle époque antérieure. Pourquoi devrait-on considérer ceci de façon étrange? Le Fils unique de Dieu est ici en tant que gouverneur de Son royaume spécial. La sainte cité sera ici. Les armées célestes ont pour ce monde plus d’intérêt que pour n’importe quel autre; et en accord avec une des paraboles du Seigneur, il y aura plus de joie dans le ciel pour un monde racheté que pour quatre-vingt-dix-neuf qui n’ont pas eu besoin de rédemption.
Il n’y aura plus de raison de verser des larmes.--Et Dieu «essuiera toute larme de leurs yeux». Il n’essuiera pas littéralement les larmes des yeux de Son peuple, parce qu’il n’y aura plus de larmes à essuyer dans ce royaume. Il essuiera les larmes en éliminant tout ce qui pourrait leur en faire verser.
VERS. 5-6: «5 Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris; car ces paroles sont certaines et véritables. 6 Et il me dit: C’est fait! Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement.»
La nouvelle création.--Celui qui est assis sur le trône est le même être qui est mentionné aux versets 11 et 12 du chapitre antérieur. Il dit: «Voici, je fais toutes choses nouvelles.» Il ne dit pas qu’Il fait de nouvelles choses. La terre n’est pas détruite ni anéantie au point qu’il soit nécessaire d’en créer une nouvelle, mais toutes les choses sont refaites. Réjouissons-nous de la véracité de ces paroles. Quand ceci s’accomplira, tout sera prêt pour que cette phrase sublime soit prononcée: «Tout est accompli». L’ombre noire du péché s'évanouira pour toujours. Les méchants, avec racines et rameaux (Malachie 4:1) seront détruits de la terre des vivants, et le choeur universel de louange et de reconnaissance (Apocalypse 5:13) montera d’un monde racheté et d’un univers pur vers un Dieu observateur de l’alliance.
VERS. 7-8: «7 Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. 8 Mais pour les lâches [les craintifs], les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.»
Le grand héritage.--Les vainqueurs sont «la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse» (Galates 3:29). La promesse englobe le monde (Romains 4:13); et les saints sortiront et fouleront la nouvelle terre, pas comme des serviteurs ou des étrangers, mais comme des héritiers légitimes de l’état céleste et propriétaires du sol.
La crainte suppose un châtiment.--Mais les lâches et les incrédules auront leur part dans l’étang de feu et de soufre. Le mot «lâches» a troublé plusieurs personnes consciencieuses, qui ont eu des craintes plus ou moins grandes tout au long de leur expérience chrétienne. Il est donc convenable de vérifier de quelle sorte de crainte il est ici question. Il ne s’agit pas de la crainte de notre propre faiblesse, ni de celle en rapport avec le pouvoir qu’exerce le tentateur. Ce n’est pas la crainte de pécher, ni de tomber en chemin, ni d’être finalement déficient. Une telle crainte nous fait accourir au Seigneur à la recherche de Son aide. Mais la crainte dont il est question ici est en relation avec l’incrédulité; c’est la peur du ridicule et de l’opposition du monde, c’est le manque de confiance en Dieu et en ses promesses, la peur qu’Il n’accomplisse pas ce qu’Il a déclaré, et qu’en conséquence nous soyons abandonnés à la honte, et ne pouvant plus croire en Lui. En hébergeant de telles craintes, on ne peut servir Dieu qu’à moitié. Ceci le déshonore. C’est la crainte qu’il nous ait déconseillé d’avoir (Ésaïe 51:7). Telle est, dans ce passage, la lâcheté qui attire la condamnation et qui conduira finalement à l’étang de feu, qui est la seconde mort, tous ceux qui se laissent dominer par elle.
VERS. 9-14: «9 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m’adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau. 10 Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. 11 Son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal. 12 Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël: 13 à l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes. 14 La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’Agneau.»
L’épouse de l’Agneau.--Nous avons ici la preuve que la Nouvelle Jérusalem est l’épouse de l’Agneau. L’ange dit clairement à Jean qu’il va lui montrer «l’épouse, la femme de l’Agneau». Nous pouvons être sûrs qu’il ne le trompa pas, mais il accomplit sa promesse au pied de la lettre. Tout ce qu’il lui montra était la Nouvelle Jérusalem, qui doit donc être l’épouse de l’Agneau. Il ne serait pas nécessaire de prouver que cette ville n’est pas l’église, si ce n’était parce que la théologie populaire a tordu les Écritures de telle manière qu’elle lui a donné cette signification. La cité ne peut pas être l’église, parce qu’il serait absurde de parler de l’église comme assise en forme de carré, avec un côté au Nord, un autre au Sud, l’autre à l’ouest et le dernier à l’est. Il serait incongru de parler d’une église ayant une grande et haute muraille, avec douze portes, trois à chaque côté vers les quatre points cardinaux. En fait, toute la description de la ville donnée dans ce chapitre serait plus ou moins obscure si elle s’appliquait à l’église.
En écrivant aux Galates, Paul parle de la même ville et dit qu’elle est la mère de nous tous, mais il se réfère à l’église. L’église n’est donc pas la ville elle-même, mais les habitants de la ville. Le verset 24 du chapitre que nous commentons, parle des nations des sauvés, qui marchent à la lumière de cette cité. Ces nations, qui sont les sauvés et constituent l’église sur la terre, sont une chose distincte de la ville, à la lumière de laquelle ils marchent. D’où il ressort que la ville est une ville littérale construite avec tous les matériaux précieux décrits ici.
Mais alors, comment peut-elle être l’épouse de l’Agneau? L’inspiration considéra approprié de parler d’elle sous cette image, et ceci devrait suffire pour tous ceux qui croient en la Bible. L’image est d’abord présentée dans Ésaïe 54. Là, la ville du nouveau pacte est présentée. Elle nous est montrée abandonnée tandis que l’ancien pacte était en vigueur, et les Juifs et l’ancienne Jérusalem étaient l’objet spécial du soin de Dieu. On dit d’elle que «les fils de la délaisséeseront plus nombreux que les fils de celle qui est mariée». Et il est dit aussi: «ton créateur est ton époux», et la promesse finale que le Seigneur fait à cette cité contient une description similaire à celle que nous avons ici dans Apocalypse: «Voici, je garnirai tes pierres d’antimoine, et je te donnerai des fondements de saphir; je ferai des créneaux de rubis, tes portes d’escarboucles, et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples de l’Éternel.» (Ésaïe 54:11-13).
Paul se réfère à cette même promesse et la commente dans son épître aux Galates quand il dit: «La Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère» (Galates 4:26), parce dans le contexte il cite cette même prophétie du livre d’Ésaïe pour appuyer sa déclaration. Ici, Paul donne ensuite à la prophétie d’Ésaïe une application inspirée dont la signification ne peut être erronée, et il démontre que sous l’image d’une «femme», ou «épouse» dont «les enfants» devaient être multipliés, le Seigneur parle par le prophète de la Nouvelle Jérusalem, la cité céleste, en contraste avec la Jérusalem terrestre de la terre de Palestine. Le Seigneur dit au sujet de cette cité qu’elle est son épouse. Nous avons en plus le témoignage relatif aux mêmes faits dans Apocalypse 21.
Tout est en harmonie avec cette opinion. Christ est appelé le Père de son peuple (Ésaïe 9:5), la Jérusalem céleste est appelée notre mère, et nous sommes appelés ses enfants. En continuant avec l’image du mariage, Christ est présenté comme l’époux, la cité comme son épouse, et nous, l’église, nous sommes les invités. Il n’y a pas de confusion de personnalités ici. Mais l’opinion populaire, qui fait de la ville l’église, et de l’église l’épouse, fait qu’elle est à la fois la mère et les enfants, l’épouse et les conviés.
L’opinion selon laquelle les noces de l’Agneau constituent le début du règne de Christ comme roi sur le trône de David, et que les paraboles de Matthieu 22:1 à 14; 25: 1 à 13; Luc 12:35 à 37; 19:12-27, s’appliquent à cet événement est de plus confirmée par une ancienne coutume bien connue. On dit que, quand une personne assumait la charge de gouverneur sur le peuple, elle était investie du pouvoir, ce que l’on appelait une noce, et le festin qui accompagnait généralement l’accession au pouvoir était appelé le festin des noces. Adam Clarke, dans sa note sur Matthieu 22:2, dit ceci:
«Une noce pour son Fils.--Un festin de noce, est ce que signifie le mot gamous. Ou une fête d’inauguration, quand son fils reçut le gouvernement, et se maria ainsi avec ses nouveaux sujets (Voir 1 Rois 1:5-9, 19, 25, etc. . .où un tel festin est mentionné).» Beaucoup de critiques éminents comprennent que cette parabole indique le moment où le Père installe son Fils dans son royaume messianique.
La cité chrétienne.--Le fait que les noms des douze apôtres soient sur les fondements démontre que c’est une ville chrétienne et pas juive. La présence des noms des douze tribus sur les portes prouve que tous les sauvés de toutes les époques sont reconnus comme appartenant à une des douze tribus, parce que tous doivent entrer dans la ville par une de ces douze portes. Ceci explique les cas où les chrétiens sont appelés Israël, ou mentionnés comme les douze tribus, comme dans Romains 2:28, 29; 9:6-8; Galates 3:29; Éphésiens 2:12, 13; Jacques 1:1; Apocalypse 7:4.
VERS. 15-18: «15 Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or, afin de mesurer la ville, ses portes, et sa muraille. 16 La ville avait la forme d’un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales. 17 Il mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme, qui était celle de l’ange. 18 La muraille était construite en jaspe, et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur.»
Les dimensions de la ville.--Selon ce texte la ville a la forme d’un carré parfait, aux côtés égaux. Les dimensions de la ville, dit Jean, sont de douze mille stades. Douze mille stades, à raison de 185 mètres, font 2 220 kilomètres. On peut comprendre que cette mesure est celle de tout le périmètre de la ville et par seulement celle d’un côté. En accord avec Kitto, il semblerait que ce soit l’ancienne façon de mesurer les villes. On prenait tout le périmètre, et c’est ce qu’on appelait mesurer la cité. En accord avec cette règle, la Nouvelle Jérusalem aurait 555 kilomètres de chaque côté. On dit que sa longueur, sa largeur et sa hauteur sont égales. Ce langage suscite une interrogation, à savoir si la ville montrée à Jean était aussi haute que large et longue. Le mot traduit par «égales» est isos. D’après les définitions données par Liddell et Scott, nous savons qu’il peut être utilisé pour exprimer l’idée de proportion; nous aurions ainsi la hauteur proportionnelle à la longueur et la largeur. Greenfield, en définissant un de ces mots composés, isotes, lui donne le sens de «proportion égale» et se réfère à 2 Corinthiens 8:13 et 14, comme exemple d’un passage où cette définition est admise. Et cette idée est renforcée par le fait que la muraille avait seulement 144 coudées de hauteur. Si la ville avait été aussi haute que large et longue, c’est-à-dire si elle avait 555 kilomètres de haut, cette muraille de 72 mètres seulement aurait été insignifiante en comparaison. Aussi, il est probable que la hauteur des édifices de la ville doit être jugée par la hauteur de la muraille, qui nous est donnée en paroles plus claires.
La muraille était de jaspe. Cette pierre précieuse est généralement décrite comme «d’un vert brillant, qui contient parfois des nuées blanches avec des taches jaunes.» Nous comprenons qu’il s’agit du matériau de la partie principale de la muraille édifiée sur les douze fondements décrits plus loin. Souvenez-vous que cette muraille de jaspe est «claire comme du cristal» (verset 11). C’est-à-dire qu’elle laisse voir toutes les gloires de l’intérieur.
VERS. 19-20: «19 Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce: le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude, 20 le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste.»
Une ville littérale.--Si nous considérons cette description comme exclusivement métaphorique, comme le font beaucoup de ceux qui professent enseigner la Bible, et si nous lui donnons un sens spirituel, de telle manière que cette ville soit considérée comme une chose éthérée et inexistante, alors ces descriptions minutieuses manquent de sens. Mais si nous admettons simplement et naturellement leur signification, et si nous considérons la ville comme le prophète voulait évidement que nous la considérions, comme une demeure céleste littérale et tangible, notre héritage glorieux, dont nous contemplerons les beautés de nos propres yeux, alors la gloire de la scène en est accrue!
Bien que l’homme mortel ne puisse concevoir la grandeur des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment, si nous leur reconnaissons un caractère littéral, les hommes peuvent se réjouir dans la contemplation des gloires de leur future demeure. Nous avons du plaisir à nous étendre sur ces descriptions qui nous donnent une idée de la beauté qui caractérisera notre patrie éternelle. Quand nous nous laissons absorber par la contemplation d’un héritage tangible et sûr, nous reprenons courage, notre espérance revit, et notre foi retrouve ses ailes. Avec reconnaissance envers Dieu parce qu’Il nous a permis d’avoir accès aux maisons des rachetés, nous décidons à nouveau, malgré le monde et tous ses obstacles, de faire partie de ceux qui doivent participer aux joies offertes. Imaginons donc les pierres précieuses qui servent de fondement à cette grande ville, les portes de perle à travers lesquelles les enfants de Dieu peuvent espérer passer bientôt. Bien que beaucoup de spécialistes en gemmes affirment qu’il est difficile d’identifier les pierres précieuses de la Bible, la description suivante faite par Moses Stuart nous donne une certaine idée de la beauté et de la variété des couleurs du fondement de la cité.
Le fondement glorieux.--«Le mot ‘ornés’ peut ici susciter un doute en ce qui concerne ce que l’auteur veut dire sur les diverses couches du fondement étaient insérées ici et là de pierres précieuses ornementales. Mais en considérant l’ensemble de la description, il ne me semble pas que ce soit ce qu’il ait voulu dire.
«Le jaspe, comme nous l’avons déjà vu, est en général, une pierre de couleur verte et transparente, avec des veines rouge. Mais il y en a de nombreuses variétés.
«Le saphir, est de couleur céleste presque aussi transparent et resplendissant que le diamant.
«La calcédoine, semble être une espèce d’agate, ou mieux dit, de l’onyx. L’onyx des anciens était probablement d’un blanc bleuté et translucide.
«L’émeraude, est un vert vif, et suit le rubis par sa dureté.
«Le sardonyx, est un mélange de calcédoine et de cornaline. Cette dernière est de couleur rouge sombre.
«La sardoine, est probablement de la cornaline. Cependant, elle a parfois une couleur rouge vif.
«Le chrysolithe, comme son nom l’indique, est jaune ou or, et translucide. C’est probablement cette pierre qui est à l’origine du concept de l’or translucide qui constitue le matériau de la ville.
«Le béryl est d’un vert comme la mer.
«Le topaze de notre époque est jaune mais celui des anciens semblent avoir été d’un vert pâle. . .
«Le chrysoprase, était jaune clair et verdâtre, comme certains oignons; il est actuellement classé avec le topaze.
«L’hyacinthe, est d’un rouge profond ou violet.
«L’améthyste, est une gemme de grandes dureté et brillance, de couleur violette, que l’on trouve habituellement en Inde.
«En considérant à nouveau ces diverses classes, nous constatons que les quatre premières sont de teinte verte ou bleutée; la cinquième et la sixième, sont rouges ou écarlates; la septième jaune; la huitième, la neuvième et la dixième sont de couleur écarlate ou d’un rouge magnifique. Il y a donc une classification dans cet arrangement; un mélange qui ne change pas beaucoup de celui de l’arc-en-ciel, bien que plus complexe.»
VERS. 21: «Les douze portes étaient douze perles; chaque porte était d’une seule perle. La place de la ville était d’or pur, comme du verre transparent.»
Les portes de perles.--La belle cité de Dieu construite avec les matériaux les plus précieux qu’il y ait ici sur la terre, est décrite comme ayant des portes de perle. Plus encore, la Bible dit que chaque porte est d’une seule perle. Avec les reflets irisés et la splendeur des belles couleurs que contiennent les fondements, ces portes s’ouvrent de part en part pour souhaiter aux rachetés la bienvenue dans leur foyer éternel.
Des rues d’or pur.--Dans ce verset, comme dans le 18, on parle de la ville édifiée en or pur, comme du cristal clair et transparent. Pensons un instant à l’aspect que présenterait une ville pavée d’or. Les glorieux palais situés de chaque côté se refléteraient en bas comme aussi l’expansion illimitée des cieux; de façon que celui qui marcherait par ces rues d’or aurait l’impression d’être suspendu, ainsi que la ville, entre les hauteurs infinies et les profondeurs insondables, tandis que les châteaux de chaque côté de la rue, par leur propres reflets, multiplieraient de façon merveilleuse, les palais et les personnes, et donneraient à toute la scène un aspect original, agréable et beau, dont la grandeur serait supérieure à toute conception.
VERS. 22: « Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau.»
Le temple vivant.--On associe naturellement au temple l’idée de sacrifices et de médiation, mais quand la ville sera placée sur la nouvelle terre, il ne sera pas nécessaire d’accomplir une telle oeuvre. Les sacrifices, les offrandes et la médiation seront pour toujours dans le passé. L’utilité de symboles externes d’une telle oeuvre ne sera pas nécessaire. Mais le temple de l’ancienne Jérusalem, en plus d’être un lieu de culte et de sacrifices, était la beauté et la gloire du lieu. Comme pour anticiper la question qui pourrait surgir quant à ce que constituent l’ornement et la gloire de la nouvelle cité, s’il n’y a pas de temple, le prophète répond: « Le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau.»
VERS. 23-27: « 23 La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau: 24 Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. 25 Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit. 26 On y apportera la gloire et l’honneur des nations. 27 Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau.»
Il n’y aura point de nuit.--Il est probable qu’il n’y aura pas de nuit dans la ville seulement. Il y aura évidemment des jours et des nuits sur la nouvelle terre, mais ce seront des jours et des nuits d’une gloire sans égale. Le prophète dit en parlant de ce temps: « La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus grande (comme la lumière de sept jours), lorsque l’Éternel bandera la blessure de son peuple, et qu’il guérira la plaie de ses coups.» (Ésaïe 66:23).
Lecteur veux-tu avoir part aux gloires éternelles de cette cité céleste? Veille à ce que ton nom soit écrit dans le livre de vie de l’Agneau, parce que ce sont seulement ceux dont les noms sont dans ce «rouleau d’honneur » céleste qui pourront y entrer.
VERS. 1-2: « 1 Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau. 2 Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.»
L’ange continue à montrer à Jean les choses admirables de la cité de Dieu. Au milieu de la place ou grande rue de la ville se trouvait l’arbre de la vie.
La grande rue.--Le mot traduit par place dans les versions françaises est plateías en grec, et signifie « rue large ». Bien que le mot soit au singulier et soit précédé de l’article «la», ne doit pas laisser supposer que la ville n’a qu’une seule rue, puisqu’il y a douze portes, il doit bien sûr y avoir une rue qui conduit à chaque porte. Mais celle qui est mentionnée ici est la rue large ou principale, la grande rue ou avenue.
Le fleuve de la vie.--L’arbre de la vie se trouve au milieu de cette rue, mais de chaque côté du fleuve de la vie. Celui-ci, se trouve donc lui aussi au milieu de la rue de la ville. Il provient du trône de Dieu. Le tableau qui est offert à l’imagination est celui-ci: Le glorieux trône de Dieu en haut de cette large avenue; de ce trône jaillit le fleuve de la vie qui coule tout au long du centre de la rue, et l’arbre de la vie qui croît de chaque côté et forme une haute et magnifique arche au-dessus du majestueux courant, mais étend loin de chaque côté ses branches chargées de fruits et de feuilles vivifiantes. Nous n’avons pas le moyen de déterminer quelle est la largeur de cette rue, mais on perçoit tout de suite qu’une ville de 2 200 kilomètres de périmètre ne lésinera pas sur l’espace d’une grande avenue.
L’arbre de la vie.--Mais comment l’arbre de la vie peut-il n’être qu’un seul arbre et être cependant de chaque côté du fleuve? Il est évident qu’il n’y a qu’un seul arbre de vie. De la Genèse à l’Apocalypse un seul arbre est mentionné: l’arbre de la vie. Pour être de chaque côté du fleuve, il doit avoir plusieurs troncs, qui s’uniront dans la partie supérieure pour former un seul arbre. Jean, enlevé en vision par l’Esprit, à qui fut présenté une vue minutieuse de cet objet merveilleux, dit qu’il était de chaque côté du fleuve.
L’arbre de la vie porte douze sortes de fruits, et donne ses fruits chaque mois. Ce fait éclaire Ésaïe 66:23 qui dit qu’à «chaque nouvelle lune et à chaque Sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi». La phrase grecque que nous trouvons dans le verset qui nous occupe est: katá mena hékaston, «chaque mois».
La Septante dit ici: «men ek menos», «de mois en mois». De mois en mois, les rachetés se rendent à la sainte cité pour manger du fruit de l’arbre de la vie. Ses feuilles sont pour la guérison des nations, littéralement le service des nations. Ceci ne peut pas se comprendre comme impliquant que des êtres atteints de maladies ou de déformations entreront dans la ville à la recherche de la guérison; parce que ceci nous amènerait à conclure qu’il y aura toujours des personnes dans de telles conditions, et nous n’avons aucun motif pour croire que le service des feuilles, quel qu’il soit, ne soit pas perpétuel, comme la consommation des fruits. Mais l’idée qu’il y ait des maladies et des malformations dans l’état immortel va à l’encontre des déclarations de l’Écriture: «Aucun habitant ne dit: Je suis malade!» (Ésaïe 33:24).
VERS. 3: «Il n’y aura plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville; ses serviteurs le serviront. »
Ce langage prouve qu’on mentionne ici le grand Dieu, le Père, aussi bien que le Fils. Les signes de la malédiction, les miasmes mortels, et les scènes épouvantables de désolation et de décadence, ne se verront plus sur la terre. Chaque brise sera douce et vivifiante, toute scène sera belle et tout son sera musical.
VERS. 4: «et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts.»
Le mot «sa» dans «Ils verront sa face», se réfère au Père, parce qu’il est celui dont le nom est sur leurs fronts. Apocalypse 14:1 nous apprend qu’il s’agit du Père. Ce sera un accomplissement de la promesse faite dans Matthieu 5:8: «Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu.»
VERS. 5-7: «5 Il n’y aura plus de nuit; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.6 Et il me dit: Ces paroles sont certaines et véritables; et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. 7 -Et voici, je viens bientôt. -Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre! »
A nouveau, il nous est dit qu’il n’y aura plus de nuit, puisque le Seigneur Dieu sera leur lumière. Christ lui-même, par lequel toutes ces déclarations nous parvinrent, répète la promesse qui a été l’espérance des hommes à travers les siècles: «Voici, je viens bientôt.» Garder les paroles de la prophétie de ce livre c’est obéir aux ordres en relation avec la prophétie, comme par exemple, celle qui se trouve dans Apocalypse 14: 9 à 12.
VERS. 8-12: «8 C’est moi Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j’eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer. 9 Mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu. 10 Et il me dit: Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche. 11 Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. 12 Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son oeuvre.»
Quant aux observations se rapportant aux versets 8 et 9, voir les commentaires sur Apocalypse 19:10. Dans le verset 10 il est dit à Jean de ne pas sceller les paroles de la prophétie de ce livre. La théologie populaire de notre époque dit que le livre a été scellé. Ceci signifie une de ces deux choses: ou Jean a désobéi aux instructions qu’il avait reçues, ou la théologie considère le sujet avec les yeux fermés par «un esprit d’assoupissement» (Lire Ésaïe 29:10 à 14). Le verset 11 prouve qu’avant la venue de Christ le temps de probation se termine et tous les cas sont définitivement fixés; car dans le verset suivant Christ dit: «Voici, je viens bientôt.» Comme l’affirmation qu’il y aura un second temps probatoire après cet événement est remplie de présomption! Christ apporte la rétribution avec lui pour la remettre à chacun selon ses oeuvres. C’est une preuve supplémentaire et concluante qu’il n’y aura pas d’autre temps de grâce après cet événement. Tous les impies vivants, ceux qui «ne connaissent pas Dieu», les païens et ceux qui «n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus», les pécheurs de la terre chrétienne (2 Thessaloniciens 1:8), seront châtiés par une destruction rapide infligée par Celui qui vient au milieu d’une flamme de feu pour se venger de ses ennemis.
La déclaration du verset 11 signale la fin du temps de grâce, qui arrive à la fin de la médiation de Christ. Mais le thème du sanctuaire nous enseigne que cette oeuvre s’achève avec l’examen des cas des êtres humains vivants lors du jugement investigatif. A la fin de celui-ci le décret irrévocable est prononcé.
VERS. 13-14: «13 Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. 14 Heureux ceux qui gardent ses commandements, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville!»
Christ se définit lui-même comme l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, le premier et le dernier. Comme nous l’avons déjà noté, dans le verset 14, c’est Christ lui-même qui parle. Les commandements qu’il mentionne sont ceux de son Père.
L’observation des commandements.--Il doit s’agir ici des Dix Commandements donnés au Sinaï. Une bénédiction est prononcée sur ceux qui les gardent. De telle façon que dans le dernier chapitre de la Parole de Dieu, presqu’à la fin du dernier témoignage qu’il laissa là pour son peuple, le Témoin fidèle et véritable prononce solennellement une bénédiction sur ceux qui gardent les commandements de Dieu. Que ceux qui croient en l’abolition de la loi considèrent sincèrement la portée décisive de ce fait important.
Au lieu de dire: «Heureux ceux qui gardent ses commandements», certaines versions ont traduit: «Heureux ceux qui lavent leurs robes». Au sujetde ce point, Alford donne la note suivante: «La différence qu’il y a entre les textes est curieuse. Dans l’original, c’est celle qu’il y a entre poiountes tas entolas autou, et plunontes tas stolas auton, des phrases qui peuvent facilement être prises l’une pour l’autre.» Vu que les mots et les lettres de chaque phrase se ressemblent d’une façon si surprenante, il n’est pas étonnant de trouver cette divergence. Mais il y a de bonnes évidences pour que la première phrase soit celle de l’original, tandis que la dernière est une variante due à une erreur des copistes. Le Nouveau Testament en syriaque, qui est une des premières traductions qui se firent du grec original, rend ce texte comme celui de la version de Valera et la Authorized Version. Et Cyprien, dont les écrits sont plus anciens que n’importe quels manuscrits grecs, cite le texte de la façon suivante: «Heureux ceux qui gardent ses commandements.» Aussi, nous pouvons être sûrs que ce sont les expressions originales.
VERS. 15: «Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!»
Dans la Bible, le chien est le symbole d’un homme dévergondé et impudent. Qui pourrait désirer être en compagnie de ceux qui devront demeurer hors de la ville de Dieu? Cependant, combien seront condamnés pour idolâtrie, combien le seront pour avoir été comptés parmi ceux qui mentent, et combien pour avoir aimé le mensonge et s’en être réjoui et l’avoir fait circuler!
VERS. 16: «Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin.»
Jésus certifie ces choses aux églises, ce qui démontre que tout le livre de l’Apocalypse est donné aux sept églises, et il nous offre la preuve supplémentaire que les sept églises sont les représentantes de l’église dans son ensemble à travers toute l’ère évangélique. Christ est la postérité de David, parce qu’en apparaissant sur la terre il vint comme un des descendants de David. Il est la racine de David, donc il est le grand prototype de David, le Créateur et le Soutien de toutes choses.
VERS. 17: «Et l’Esprit et l’épouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement.»
L’invitation à venir.--Tous sont ainsi invités à venir. L’amour du Seigneur envers l’humanité ne serait pas satisfait en préparant seulement les bénédictions de la vie éternelle, en ouvrant le chemin qui conduit vers elles, et en annonçant que tous peuvent venir s’ils veulent; aussi il adresse une fervente invitation à venir. Il indique que les invités lui font une faveur s’ils veulent venir et participer aux bénédictions infinies prévues par son amour infini. Comme son invitation est miséricordieuse, grande et gratuite! Aucun de ceux qui se perdront finalement n’aura l’occasion de se plaindre que les mesures prises pour son salut ne furent pas suffisantes. Jamais les perdus ne pourront objecter raisonnablement que la lumière ne leur fut pas donnée pour voir avec clarté le chemin de la vie. Ils ne pourront jamais s’excuser en disant que les invitations et les supplications que la miséricorde leur adressa pour qu’ils se convertissent et vivent, n’étaient pas assez complètes et gratuites. Dès le commencement, Dieu exerça autant de pouvoir qu’il lui était possible sans enlever à l’homme son caractère d’agent moral libre; à savoir, un pouvoir qui l’attire vers le ciel et le sorte de l’abîme dans lequel il est tombé. La supplication de l’Esprit a été: «Viens!», venant des lèvres mêmes de Dieu, par la bouche de ses prophètes et de ses apôtres, et de celle de son Fils, même pendant que, dans sa compassion infinie et son humilité, il payait la peine que notre transgression méritait.
Le dernier message de miséricorde qui est proclamé aujourd’hui, est une autre expression, cette fois la dernière, de la compassion divine infinie. «Viens!» est l’invitation qu’il nous donne. «Viens!» parce que tout est prêt. La dernière expression qui tombera des lèvres de la miséricorde dans les oreilles du pécheur avant que n’éclatent les tonnerres de la vengeance sur lui, sera l’invitation divine: «Viens!» Telle est la grandeur de l’amour d’un Dieu miséricordieux envers l’homme rebelle.
Cependant, les hommes ne veulent pas venir. Ils agissent indépendamment et délibérément, et refusent de venir. Aussi, lorsqu’ils verront Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume de Dieu, et qu’ils seront laissés dehors, ils ne pourront pas accuser ni censurer qui que ce soit si ce n’est eux-mêmes. Ils en ressentiront toute l’amertume, parce que le moment viendra où la description qui a été faite de la condamnation des perdus s’accomplira au pied de la lettre.
L’épouse dit aussi: «Viens!» Si l’épouse est la ville, comment peut-elle dire: «Viens!»? Si nous avons suffisamment de forces pour contempler les gloires vivantes de cette cité et survivre, et tandis que nous contemplerons sa beauté éblouissante, et que le droit d’y entrer et de jouir de sa gloire nous sera assuré pour toujours, cela ne sera-t-il pas une façon de nous dire: «Viens!» avec une persuasion irrésistible? Lequel de nous en la voyant pourrait s’en écarter et dire: je ne veux pas d’héritage ici?
Bien que nous ne puissions pas regarder maintenant cette cité, la Parole infaillible de Dieu nous l’a promise, et ceci suffit pour nous inspirer une foi vivante et implicite. Par l’intermédiaire de cette foi, elle nous dit: «Venez, si vous voulez hériter des palais où les maladies, la tristesse, la souffrance et la mort n’entreront jamais; si vous voulez avoir accès à l’arbre de la vie, et saisir son fruit immortel pour le manger et vivre; si vous voulez boire des eaux du fleuve de la vie, qui coulent du trône de Dieu claires comme le cristal. Venez, si vous voulez avoir le libre accès à la ville éternelle en passant par ses portes de perle; si vous voulez marcher dans ses rues d’or transparent; si vous voulez contempler les pierres éblouissantes de ses fondements; si vous voulez voir le Roi dans toute sa beauté sur son trône. Venez, si vous voulez chanter l’hymne joyeux des millions de rachetés et partager leur bonheur. Venez, si vous voulez vous unir aux choeurs des rachetés avec leurs harpes mélodieuses, et savoir que votre exil a pris fin pour toujours, et que vous êtes dans votre patrie éternelle. Venez, si vous voulez recevoir les palmes de la victoire, et savoir que vous êtes libres pour toujours. Venez, si vous voulez échanger les rides de votre front épuisé contre une couronne ornée de pierres précieuses. Venez, si vous voulez voir le salut des myriades de rachetés, la multitude glorifiée que personne ne peut compter. Venez, si vous voulez boire de la fontaine pure de la béatitude céleste, si vous voulez resplendir comme les étoiles pour toujours, dans le firmament de gloire, si vous voulez partager l’incroyable extase qui remplit les armées triomphantes quand elles contemplent devant elles les siècles sans fin de gloire et de joie qui se renouvelleront pour toujours.
L’épouse dit: «Viens!» Qui parmi nous peut résister à une telle invitation? La Parole de Vérité garantit que si nous gardons les commandements de Dieu et la foi de Jésus, nous aurons droit à l’arbre de la vie, et nous entrerons par les portes dans la ville. Nous saurons que nous sommes à la maison de notre Père, dans les palais préparés pour nous, et nous comprendrons toute la vérité des paroles encourageantes: «Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces» (Apocalypse 19:9).
«Que celui qui entend dise: Viens». Nous avons entendu parler de la gloire, de la beauté et des bénédictions de cette bonne terre, et nous disons: Viens. Nous avons entendu parler du fleuve aux rives verdoyantes, de l’arbre aux feuilles aux propriétés curatives, des tonnelles qui fleurissent dans le Paradis de Dieu, et nous disons: Viens. Que tous ceux qui veulent viennent et prennent gratuitement de l’eau de la vie.
VERS. 18-19: «18 Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; 19 et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.»
Qu’est-ce qu’ajouter ou retrancher quelque chose du livre de cette prophétie? Rappelez-vous que c’est le livre de cette prophétie, ou Révélation, qui est le thème du commentaire; d’où l’avertissement contre le fait d’ajouter ou d’ôter des paroles se réfère exclusivement à ce livre. Cet avertissement ne peut que se référer aux tentatives d’ajouter des choses dans l’intention qu’on les considère comme faisant réellement partie du livre de la Révélation. Ôter du livre serait en supprimer une ou des parties. Ainsi, comme le livre de l’Apocalypse ne peut être appelé un supplément du livre de Daniel, si Dieu jugeait bon de nous donner d’autres révélations par son Esprit, elles ne seraient pas un supplément au livre de l’Apocalypse, à moins qu’on ne les présente comme faisant partie de ce livre.
VERS. 20-21: «20 Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus! 21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!»
La Parole de Dieu nous est donnée pour nous instruire sur le plan du salut. La seconde venue de Christ doit être l’apothéose de ce plan. Il est donc tout à fait juste que le livre s’achève avec l’annonce solennelle: «Oui, je viens bientôt.» Il nous incombe de nous unir de tout notre coeur à la réponse de l’apôtre: «Amen! Viens, Seigneur Jésus!»
C’est ainsi que le livre inspiré se termine. Il s’achève avec ce qui constitue la meilleure de toutes les promesses et la substance de l’espérance du chrétien: la seconde venue de Christ. Alors, les élus seront rassemblés, et ils diront adieu pour toujours à tous les maux de cette vie mortelle. Comme cette promesse est précieuse pour le croyant! Tandis qu’il marche exilé dans ce monde mauvais, séparé de ceux qui partagent sa foi précieuse, il aspire à la compagnie des justes, à la communion des saints. Là, il l’obtiendra, parce que tous les bons seront rassemblés, non seulement d’un pays, mais de tous les pays; non seulement d’une époque mais de toutes les époques. Ce sera la grande moisson de tous les justes, qui montera en une longue et glorieuse procession, accompagnée jusqu’à son foyer par les anges qui chantent tandis que le joyeux concert se répercute dans les voûtes célestes. Un cantique qui n’a jamais été entendu dans l’univers, le cantique des rachetés, ajoutera à la joie universelle ses notes palpitantes de mélodie mystique. Ainsi, les rachetés seront rassemblés pour jouir de la présence des uns et des autres pour toujours, «tandis que la gloire de Dieu, comme une mer de lumière éblouissante, entoure la compagnie immortelle.»
Ce rassemblement n’a rien en lui qui ne soit pas désirable. Les saints ne peuvent que soupirer et prier pour lui. Comme Job, ils réclament la présence de Dieu. Comme David, ils ne peuvent pas être satisfaits tant qu’ils ne se réveilleront pas semblables à Lui. Dans cette condition mortelle, «nous gémissons, accablés, non parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir». Nous ne pouvons que souhaiter l’adoption, à savoir la rédemption du corps. Nos yeux cherchent ces visions, nos oreilles tentent de surprendre les accents de musique céleste, nos coeurs palpitent par anticipation des joies infinies. Notre appétit s’aiguise pour le festin des noces. Nous réclamons le Dieu vivant, et nous souhaitons nous trouver en Sa présence. Viens, Seigneur Jésus, viens bientôt. Il n’y a pas de nouvelles qui puissent être aussi bien venues que l’ordre que le Seigneur donna à ses anges de rassembler «ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.»
Le lieu de rassemblement n’a que des attraits. Là, se trouve Jésus, le plus beau parmi les dix mille. Là, se trouve le trône de Dieu et de l’Agneau, devant la gloire duquel le soleil pâlit et les étoiles disparaissent comme à la lumière du jour. Là, se trouve la ville de jaspe et d’or, dont l’Architecte et le Créateur est Dieu. Là, se trouve le fleuve de la vie, dont les ondes scintillent à la gloire de Dieu, tandis qu’il jaillit de Son trône de pureté et de paix infinie. Là, se trouve l’arbre de la vie, avec ses feuilles au pouvoir curatif, et aux fruits vivifiants. Là, seront Abraham, Isaac et Jacob, Noé, Job et Daniel, les prophètes, les apôtres et les martyrs, la perfection de la société céleste. Là, il y aura des visions de beauté; des prés toujours verts, des fleurs qui ne se faneront pas; des fleuves intarissables; des produits d’une variétéinfinie; des fruits qui ne se gâteront pas; des couronnes qui ne pâliront jamais; des harpes qui ne connaîtront jamais la dissonance; et beaucoup d’autres choses qu’un goût purifié de l’influence du péché et élevé au niveau de l’immortalité peut imaginer ou désirer, oui, toutes ces choses seront là.
La bénédiction.--Nous devons être là. Nous devons nous réjouir du sourire indulgent de Dieu, avec qui nous avons été réconciliés, pour ne plus pécher. Nous devons avoir accès à cette source intarissable de vitalité: le fruit de l’arbre de vie, et ne jamais mourir. Nous devons nous reposer à l’ombre de ses feuilles, qui sont au service des nations, et ne jamais plus nous fatiguer. Nous devons boire de la source vivifiante, et ne plus jamais avoir soif; nous devons nous baigner dans son écume argentée, et être rafraîchis; nous devons marcher sur son sable doré, et ne pas nous sentir exilés. Nous devons échanger la croix pour la couronne, et savoir que les jours de notre humiliation ont pris fin. Nous devons déposer le bâton [du pèlerin]et saisir la palme de la victoire, et savoir que le voyage est terminé. Nous devons déposer notre équipement guerrier pour revêtir les robes blanches du triomphe, et savoir que le conflit est achevé et la victoire obtenue. Nous devons changer nos vêtements usés et poussiéreux de notre pèlerinage pour l’habit glorieux de l’immortalité, et sentir que le péché et la malédiction ne pourront plus nous contaminer. O jour de repos et de triomphe de tout ce qui est bon, ne retardes pas ton aube! Que les anges soient très vite envoyés pour rassembler les élus. Que la promesse qui porte toutes ces gloires sans pareille s’accomplisse.
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